Le 27 septembre, les membres du Conseil d’administration, réunis en séance ordinaire au pavillon Louis-Jacques-Casault, ont reçu la Stratégie de développement durable de l’Université Laval – Horizon 2030. Ce document de 70 pages est ancré dans les orientations issues du Plan institutionnel ULaval 2023-2028: Agir ensemble pour plus d’impact. Il constitue une mise à jour de la démarche en développement durable (DD) de l’Université. Il a été présenté au Conseil par le vice-recteur aux affaires internationales et au développement durable, François Gélineau.
Dans son mot de présentation, le vice-recteur qualifie la Stratégie d’audacieuse, de globale et d’intégrée. Elle propose des objectifs concrets et des cibles ambitieuses réparties en trois volets: l’enseignement et la recherche, le milieu de vie, et l’aspect université et sociétés. Le premier volet vise à renforcer la connaissance des membres de la communauté universitaire en DD et leurs contributions à l’atteinte des ODD, les Objectifs de développement durable de l’ONU. Le deuxième volet a pour but de réduire l’empreinte climatique de l’Université. Et le troisième volet a comme objectif de soutenir le développement sociétal par l’innovation responsable, partagée et durable.
«Nos actions reposent sur une profonde culture de développement durable, qui date de fort longtemps, explique François Gélineau. Notre première action remonte à 1977 avec la récupération du papier sur le campus. Nous avons été précurseurs à bien des égards et à plusieurs étapes, et nous espérons continuer dans ce sens.»
Parmi les nombreuses cibles DD en cours, il mentionne l’élimination des combustibles fossiles dans le chauffage des bâtiments, le remplacement du gaz naturel par du gaz naturel renouvelable, le remplacement des équipements au mazout par de l’équipement électrique, l’installation de bornes de recharge électriques et le renouvellement de la flotte de véhicules de l’Université par des véhicules hybrides rechargeables.
Au nombre de 17, les ODD se veulent un appel mondial à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité d’ici à 2030. Les ODD sont intégrés, c’est-à-dire que les interventions dans un domaine affecteront les résultats dans d’autres et que le développement doit équilibrer les aspects sociaux, économiques et environnementaux.
Dans l’ADN de l’Université
En février 2018, le vice-recteur exécutif responsable du dossier DD sur le campus, Robert Beauregard, avait déposé au Conseil d’administration un document intitulé Bilan des émissions de gaz à effet de serre 2016-2017. En entrevue, il avait souligné le tour de force accompli trois années de suite par l’Université dans l’atteinte et le maintien de la carboneutralité. Cette performance lui avait inspiré le commentaire suivant: «Le développement durable est désormais présent dans l’ADN de notre établissement d’enseignement. Il est constitutif de ce que nous sommes.»
«Nous sommes toujours carboneutres aujourd’hui, précise le vice-recteur Gélineau. Nos émissions annuelles de gaz à effet de serre connaissent une baisse constante et notre objectif pour 2030 est de 10 000 tonnes annuellement. Cette cible représentera une baisse de 70% par rapport aux émissions de 2006, qui étaient de 36 000 tonnes. Notre empreinte carbone, nous travaillons constamment à l’améliorer. On continue à se donner des cibles ambitieuses à travers toutes sortes d’actions.»
Selon lui, le parcours remarquable du DD à l’Université Laval repose sur le travail et la consultation. «Notre écosystème DD est basé sur un travail d’équipe de longue date, indique-t-il. Il comprend environ 250 personnes qui sont consultées sur de nombreux aspects. Elles ont contribué à l’élaboration de la Stratégie. On parle, entre autres, de la Table de concertation en DD et de la Table de concertation en santé durable. C’est notre forum qui nous nourrit.»
Pierre Lemay est adjoint au vice-recteur. Il rappelle que, face à l’urgence climatique, l’Université suit les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC. «Le consensus scientifique oblige à prendre des mesures costaudes, affirme-t-il. La cohérence que nous avons à l’Université s’est traduite notamment par l’adoption, à l’automne 2022, d’une stratégie énergétique. Celle-ci vise à réduire notre intensité et notre consommation d’énergie. Nous voulons changer nos sources d’énergie progressivement vers le renouvelable. Tout est transversal et intégré. On a vraiment pensé la Stratégie comme ça. On travaille à intégrer le tour de roue supplémentaire qu’on a fait par rapport aux anciens plans d’action.»
Trente-cinq recommandations
Les auteurs de la Stratégie formulent 35 recommandations, dont 13 représentent de nouveaux engagements pour l’Université. Toutes ces actions seront portées par les facultés, les services et l’ensemble des unités. Parmi elles, mentionnons la réalisation d’une enquête annuelle d’évaluation des connaissances en DD dans la communauté universitaire, la révision de la cible en investissements responsables, le déploiement de stratégies écoefficientes pour lutter contre le gaspillage alimentaire, l’actualisation de l’inventaire de la biodiversité du campus et le soutien à la mise en place d’un réseau de recherche panquébécois sur les ODD.
«Vingt-deux engagements s’inscrivent dans le renforcement de ce que l’on fait déjà, explique François Gélineau. Ils sont déjà amorcés et on souhaite les amener plus loin. On n’aurait pas pu, dans notre esprit, synthétiser une stratégie aussi complexe en quelques objectifs. On a voulu refléter la complexité de notre organisation.»
Pierre Lemay insiste sur l’engagement numéro 25: repenser les espaces afin de créer des environnements propices à l’adoption de saines habitudes, à l’apprentissage, à la collaboration et au bien-être. «Le volet bien-être est important, surtout au sortir de la pandémie, dit-il. Comment renforcer cet élément, par ailleurs très apprécié? Le réseau d’espaces intérieurs et extérieurs qui se déploie sur le campus est très concret dans ce qui peut se faire. On sent qu’il y a vraiment un intérêt, que c’est apprécié.»
L’engagement numéro 34 consiste à déployer le projet régional Entreprise verte Québec. Selon l’adjoint au vice-recteur, cet engagement reflète le leadership de l’Université en matière de DD. «Nous sommes connectés avec notre région, rappelle-t-il. Comment met-on en valeur toute l’expertise de nos chercheurs et de nos étudiants pour le bien de la société? Comment la partage-t-on, comment la rend-on disponible? Et comment accompagner les PME de Québec dans leurs projets? Le transfert de connaissances contribue à des enjeux qui touchent dans la majorité des cas aux ODD.»
Parmi les cibles inspirantes de la Stratégie, mentionnons l’initiation aux enjeux de DD d’ici 2030 de 90% des diplômés de 1er et de 2e cycles. D’ici 2030 également, l’Université vise le rattachement de 70% des entités de recherche à un enjeu DD. En 2008-2009, ce pourcentage n’était que de 29%. Une autre cible vise à augmenter le pourcentage de répondants au projet Essaim disant avoir une santé mentale florissante. Les proportions sont de 42% chez les répondants employés et de 53% chez les répondants étudiants.