Agir ensemble pour plus d’impact. Telle est la formule rassembleuse sous laquelle prendra forme, jour après jour, le nouveau plan institutionnel quinquennal annoncé conjointement par la rectrice Sophie D’Amours et le président du Conseil d’administration, Jean Houde, le mercredi 27 septembre, devant environ 300 personnes réunies à l’atrium du pavillon Charles-De Koninck. La diffusion Web a, quant à elle, attiré plus de 200 personnes.
Adopté en juin dernier par le Conseil d’administration, le Plan institutionnel ULaval 2023-2028 a nécessité 10 mois de consultation avec une participation sans précédent de plus de 700 personnes et groupes. Ces personnes et groupes ont été consultés au moyen de questionnaires Web et de forums thématiques menés auprès de la communauté universitaire et des partenaires de l’Université.
«Après la pandémie, dans une seconde course au rectorat, je me disais qu’on ne peut pas juste s’inscrire dans la continuité, a expliqué, d’entrée de jeu, la rectrice. La COVID-19 a été un événement de très grande perturbation qui nous a obligés à nous poser des questions importantes sur l’avenir de l’Université. A-t-on appris quelque chose de la pandémie, dans nos façons de faire, qui pourrait nous amener plus loin? Cette réflexion a permis de mettre sur papier des idées qui ont servi à lancer notre réflexion. Des idées qui sont devenues géantes par la contribution de la communauté universitaire. Elles s’inscrivent dans l’idée d’essayer quelque chose de nouveau. Notre plan est novateur et audacieux. Ce plan guidera nos décisions et nos actions. Il dessinera l’avenir de notre université.»
Prenant la parole, le président du Conseil d'administration a souligné avoir été surpris par le processus de consultation ayant mené au Plan institutionnel. «Le fait que le plan d’action ne soit pas défini est pour moi un élément original, innovant, a-t-il dit. Dans mon expérience, la planification stratégique part d’en haut et on implique de petites équipes, et surtout, on va rapidement dans le plan d’action. Ce qui n’a pas été la démarche de l’Université jusqu’à maintenant. Vous allez le bâtir au fur et à mesure.»
La rectrice a rappelé que le monde est en pleine mouvance et que les défis sociétaux sont nombreux. Selon elle, il est important pour l’Université de revoir ses façons de faire. «Nous avons beaucoup appris pendant la pandémie, a-t-elle poursuivi. Par exemple, le corps professoral et enseignant a travaillé en accéléré pour adapter les cours, pour se former. Nous avons montré du caractère en développant en accéléré de nouvelles compétences. À l’Université, quand on a un défi, on trouve des solutions. Nous devons continuer sur cette lancée. D’autant qu’on sent une urgence d’agir. Quand on regarde l’ensemble des universités sur la planète, tout le monde est d’avis que des changements vont s’opérer.»
Dans cet esprit, six grands chantiers transformateurs sont actuellement en déploiement sur le campus: les études tout au long de la vie, les savoirs, la science et la société, un campus vibrant, des services de proximité simplifiés et personnalisés, l’ambition climatique, enfin le bien-être de la communauté universitaire. Tous ont un caractère novateur.
«Ces chantiers ont pour objectif commun des changements rapides, mais aussi des changements à plus long terme, a expliqué la rectrice. Ils visent à modifier positivement nos processus, nos habitudes, nos espaces et nos approches pour mieux faire, pour préparer l’université du futur. Nous devons réfléchir autrement et agir dès maintenant pour rester dans le peloton de tête.»
Le président du Conseil d'administration a souligné, pour sa part, que la pandémie représente une occasion de réfléchir sur le devenir de l’Université, tout en ajoutant la technologie et les changements de valeurs dans l’analyse. «Il est important d’avoir des résultats rapides et ne pas attendre à 2032. Nous avons une obligation d’agir dans des délais assez courts.»
La vitrine du Plan institutionnel
À ce moment de la cérémonie, le vice-recteur exécutif et vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, André Darveau, a présenté la vitrine du Plan institutionnel. Cette nouvelle section Web a été entièrement créée par l’équipe de Services Web et recrutement étudiant. Elle permettra de suivre de façon évolutive la réalisation des projets instaurés par les équipes des chantiers.
«Les chantiers font appel à notre expertise, à notre savoir-faire, à notre interdisciplinarité, à notre créativité et à notre goût d’améliorer et de transformer nos façons de faire, a indiqué le vice-recteur. Cet exercice se veut dynamique et évolutif. De multiples possibilités de synergies avec les projets déjà en place ou en gestation à l’Université Laval sont possibles. Qu’il s’agisse d’initiatives transversales ou spécifiques à certaines facultés ou unités. Tout en demeurant agiles, nous veillerons avec rigueur à la réalisation de ce plan institutionnel et du plan d’action qui en découle.»
Prenant la parole à son tour, le vice-recteur aux infrastructures et à la transformation, René Lacroix, a parlé d’«une véritable communauté d’apprentissage qui se développera». Il a mentionné que le vice-rectorat exécutif assurera le suivi et l’accompagnement des équipes dans les six chantiers. Le vice-rectorat aux infrastructures et à la transformation sera aussi au cœur de la réalisation du Plan institutionnel et du plan d’action qui en découle. Il gérera des indicateurs qui permettront de mesurer la portée des actions posées. «La réalisation du Plan, a-t-il insisté, interpelle et concerne toute la communauté universitaire. Il repose sur notre envie collective de transformer, ensemble, l’Université afin de nous adapter en continu à l’évolution de notre société.»
Six porteurs de chantier
Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, responsable de la santé, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation, René Lacroix, Jean-François Forgues, vice-recteur adjoint à l’exécutif et à l’administration, François Gélineau, vice-recteur aux affaires internationales, au développement durable, responsable de l’EDI et de la philanthropie, et Julie Dionne, directrice du Service des activités sportives seront les porteurs de chantier.
«Notre objectif est de valoriser le pouvoir d’enseignement, a affirmé Cathia Bergeron, porteuse du chantier des études tout au long de la vie. On veut aller plus loin que répondre aux besoins de nos apprenants. Ce chantier nous appelle à transformer nos pratiques en enseignement pour être encore plus agiles à l’ère numérique. Ce chantier prend tout son sens dans un contexte bien particulier, qui est celui où l’école n’est plus seulement un lieu de passage. C’est aussi un réel défi de nous adapter au profil de nos apprenants. Ils sont de tout âge, de différentes régions et vivent différents parcours, autant professionnels que personnels. Notre engagement est de nous ouvrir davantage par une offre d’enseignement encore plus multidisciplinaire, plus flexible, plus hybride, mieux adaptée.»
Un des premiers projets du chantier consistera à créer un centre d’innovation qui permettra de renforcer tout l’écosystème numérique de l’Université, par l’intégration des outils les plus prometteurs et les plus efficaces.
Eugénie Brouillet porte le chantier sur les savoirs, la science et la société. L’objectif du chantier consistera à mettre en place des projets qui vont permettre d’accroître l’impact de l’innovation qui se fait à l’Université. «Plus on se fait connaître, plus les maillages viendront vers l’Université», a-t-elle expliqué. Le chantier vise à créer des lieux de dialogue entre le savoir universitaire et le savoir citoyen, ainsi que la création d’espaces d’échange et de cocréation entre le milieu et la communauté de recherche. «Un portail convivial sera créé pour amener les partenaires de recherche vers nous, a-t-elle poursuivi. Ils auront accès aux équipes de recherche, aux expertises, à nos données. Un accompagnement personnalisé et adapté sera offert.»
René Lacroix est le porteur du chantier campus vibrant. Entre autres projets, ce chantier travaillera à l’aménagement de lieux de vie, à accélérer les changements numériques et à faire une nouvelle offre alimentaire, en adéquation avec le Plan institutionnel.
Le chantier sous la responsabilité de Jean-François Forgues porte sur les services de proximité simplifiés et personnalisés. Un des objectifs consistera à améliorer l’efficacité et l’efficience des grands processus administratifs à l’Université au rythme d’un par an. Un autre objectif vise le développement de méthodes et outils qui permettront l’évaluation des services partout sur le campus.
François Gélineau, porteur du chantier de l’ambition climatique, a d’abord fait la genèse du développement durable à l’Université. Entre autres dates clés, il a mentionné 1977 et le début de la récupération du papier, 2009 et le premier bilan des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que 2021 alors que l’Université adopte un plan de recherche axé sur les Objectifs de développement durable de l’ONU. «Cet automne, a-t-il ajouté, nous présenterons aux instances de l’Université une stratégie de développement durable qui est ancrée dans nos activités d’enseignement et de recherche, qui vise à rendre notre milieu de vie encore plus sain.» Le vice-recteur a rappelé qu’un premier projet a été lancé avec la rentrée universitaire d’automne, soit l’annonce de la création du Fonds d’action climatique.
Enfin, Julie Dionne est la porteuse du chantier sur le bien-être de la communauté universitaire. «Le premier projet est le Grand Défi ULaval, a-t-elle expliqué. Ce projet pilote aura lieu du 6 novembre au 28 janvier 2024. Il sera porté par le vice-rectorat aux ressources humaines et aux finances. On commencera avec une cohorte composée de 550 membres de la communauté universitaire. L’activité de lancement aura lieu en octobre avec une conférence de Pierre Lavoie. Le défi de 12 semaines comprendra l’évaluation de la condition physique, un plan d’entraînement, l’accessibilité au PEPS et une évaluation à la toute fin.»
En entrevue
En marge de la cérémonie, la rectrice Sophie D’Amours a répondu à quelques questions d’ULaval nouvelles.
Le nouveau Plan institutionnel est-il en continuité avec le précédent?
«On n’a pas cherché à surtaxer la transformation. Plutôt se donner un espace qui est correct pour mener des projets, qui va nous amener plus loin et, en même temps, continuer les initiatives importantes déjà en place. Je pense au plan de développement de la recherche, au plan de santé mentale, entre autres. L’effort important est d’oser, de se donner des espaces de créativité, sur des axes très ciblés, prioritaires. Aujourd’hui, on a davantage parlé des chantiers parce que c’est une nouvelle façon de travailler, parce que c’est audacieux.»
Veuillez décrire l'un des aspects originaux du Plan.
«J’ai enseigné la planification stratégique. On n’enseigne pas le fait d’appeler les idées de toute une communauté, d’aller chercher toute l’intelligence collective d’une organisation. C’est très rare. Nous, c’est la deuxième fois qu’on le fait. On l’a mieux fait cette fois-ci. On s’est donné de meilleurs outils, on a été capables de rejoindre les gens dans leur milieu de travail. Les participants ont vraiment contribué à identifier ce qu’ils considéraient les enjeux de société les plus pressants. On leur a demandé de faire ça. C’est assez nouveau comme démarche. Des organisations de la région nous ont dit que cette façon de faire les avait inspirées, même des organisations privées. Je pense que c’est original, ce que nous avons fait ensemble sur le campus. Les choix de chantiers qu’on a faits aussi sont originaux. Comment on peut avoir plus d’impact en étant capables de répondre à la diversité des ambitions, des besoins de la communauté? Comment on peut valoriser les résultats de recherche, en lien avec les grands défis de société?»
Quelques mots sur la notion de campus vibrant?
«Les étudiants ont envie d’un milieu d’études, de vie, de travail qui est vibrant. Évidemment il faut hybrider nos modes de vie; il faut accepter qu’on ne retourne pas dans le passé. Les centaines de personnes présentes ici aujourd’hui étaient heureuses de se voir. Il faut retrouver l’envie du collectif, l’envie de faire ensemble, de construire ensemble. Avec les chantiers, on va créer des espaces nouveaux. Les gens vont avoir envie de revenir sur le campus. On a décidé de construire le milieu de vie et on va repenser le travail avec nos gens pour trouver le juste équilibre. Je pense que vivre sur son campus est une meilleure expérience étudiante et de travail. Avoir la possibilité d’effectuer certaines tâches à domicile, c’est très bien. Mais il faut nourrir nos équipes.»
Visionner la captation vidéo du dévoilement du Plan institutionnel ULaval 2023-2028: