En ce début d’après-midi ensoleillé, le jeudi 21 septembre, une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées au pavillon Gene-H.-Kruger pour assister à l’annonce d’un soutien financier gouvernemental à l’Université Laval dans le cadre d’un projet d’édition d’envergure, celui de l’Atlas du Québec. L’annonce a été faite par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Maïté Blanchette Vézina. Pour l’occasion l’accompagnaient la rectrice Sophie D’Amours ainsi que l’ex-première ministre du Québec, Pauline Marois.
En quelques mots, le MRNF et le ministère de la Culture et des Communications versent respectivement 225 000$ et 200 000$ pour la réalisation du tout premier atlas général et systématique du Québec. L’Université Laval ajoute 425 000$, pour un financement total de 850 000$. L’ouvrage, d’environ 250 pages, couvrira environ 200 sujets différents. Deux professeurs du Département de géographie, Yves Brousseau et Guy Mercier, seront responsables du projet.
Pauline Marois a joué un rôle déterminant durant la genèse du projet. La recherche de financement s’avérait un défi et la rectrice Sophie D’Amours lui a demandé de bien vouloir jouer le rôle d’ambassadrice auprès des instances du gouvernement du Québec. Une rencontre avec le secrétaire général du gouvernement a eu lieu. Enthousiaste, ce dernier a mis les représentants de l’Université en contact avec les équipes de deux ministères, qui ont accepté de financer le projet.
Dans son allocution, elle a rappelé avoir été très bien accueillie par ceux et celles à qui elle avait demandé des rencontres pour présenter le projet. «Carole Girard, la responsable en développement philanthropique à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, m’a accompagnée de façon remarquable avec des outils de présentation, qu’on raffinait d’une fois à l’autre, a souligné l’ex-première ministre. Et comme le projet était tellement solide, comme il en valait tellement la peine, il a été bien accueilli. Je suis certaine que le livre va permettre de faire encore mieux connaître et rayonner le Québec.»
Un amour inconditionnel du Québec
Plusieurs raisons ont incité Pauline Marois à appuyer et accompagner le projet qu’elle qualifie de «formidable».
«Vous connaissez mon amour inconditionnel du Québec, a-t-elle expliqué. J’ai un autre amour, c’est celui des livres. J’aime les livres et les beaux livres. Et une image vaut 1000 mots. Pour moi, un bel atlas, l’Atlas du Québec, c’est la possibilité de dire ce qu’est le Québec, de le présenter dans toutes ses dimensions, dans toutes ses richesses. Parler de ceux et celles qui l’habitent, de son histoire. C’est bien sûr un outil d’apprentissage, de connaissance. Comme ancienne ministre de l’Éducation qui croit que tout doit passer par l’éducation, on rendra disponible un outil formidable dans nos écoles.»
Une autre raison de l’appui sans réserve de Pauline Marois au projet remonte au temps de sa vie de politicienne. «J’ai représenté le Québec dans plusieurs États du monde, comme première ministre et comme ministre, a-t-elle dit. Et un atlas est le plus bel outil, le plus bel objet qui a du contenu à présenter lorsqu’on va rencontrer des gens de partout à travers le monde. Décrire le Québec, ce que nous sommes, la beauté de ce grand espace. Alors c’était un élément de motivation très important.»
En marge de la cérémonie, l'ex-première ministre a insisté sur le fait qu’un bel atlas au contenu scientifique rigoureux est un moyen formidable de faire aimer le Québec. Elle a poursuivi en disant qu’on a toujours l’impression qu’un atlas, c’est le territoire. Or, c’est beaucoup plus que cela, par exemple l’âge des personnes, leurs professions, leur niveau de scolarité. «C’est aussi mieux nous connaître, a-t-elle ajouté. Beaucoup de gens vivent dans les centres urbains, n’ont pas circulé à travers le Québec, ne le connaissent pas, n’ont pas une grande connaissance du territoire. Un atlas est aussi une façon de le faire connaître.»
Pour rappel, Pauline Marois est titulaire d'un diplôme en service social de l’Université Laval. En 2012, elle est devenue la première femme première ministre du Québec. Cette nomination venait couronner une longue carrière en politique active amorcée en 1981 comme députée. À 33 ans, elle était ministre dans le cabinet de René Lévesque. En tout, elle aura dirigé neuf ministères. En 2018, l’Université Laval lui décernait un doctorat honorifique en service social.