Comment poussent les cheveux? Qu'y a-t-il après l'Univers? Pourquoi les médicaments ne goûtent-ils pas bon? Voilà le genre de questions qui trottent dans la tête des enfants de 6 à 10 ans. L'Université Laval a fait appel à ses chercheuses et à ses chercheurs pour leur répondre à travers une nouvelle série vidéo intitulée La science, pas si compliquée!
Des élèves de 1re, 3e et 5e année de l'école Jean-XXIII du Centre de services scolaire de la Capitale ont participé à un exercice de réflexion, puis se sont préparés pour le tournage. «Ce projet s'inscrit dans une démarche pédagogique avec les enfants, indique Matthieu Dessureault, conseiller en communication à l'Université Laval et réalisateur de la série. Les enseignantes ont discuté avec eux de la recherche, de ce que c'est exactement au-delà de l'image du laboratoire avec les éprouvettes. Puis ils ont travaillé sur des questions.»
Sujets récurrents: l'univers et les étoiles les intéressent tout particulièrement. «Mais on a aussi eu des questions qui nous ont à la fois surpris et ravis, parce que les enfants sont allés dans des domaines d'expertise surprenants. Par exemple, pourquoi certaines personnes aiment-elles la musique et d'autres pas?, illustre Matthieu Dessureault. Dans leur candeur et leur curiosité, ils ont soulevé des questions très pertinentes que les adultes se posent, mais n'oseraient pas demander.»
Marianne Ruest, étudiante à la maîtrise en astrophysique, a visiblement eu beaucoup de plaisir à faire la lumière sur son champ d'études. «Des capsules comme ça, c'est le genre de chose que je ferais à longueur de journée», a lancé celle qui a été animatrice scientifique aux camps de jour des Débrouillards et rêve de travailler en vulgarisation. «Je trouve ça tripant et j'ai l'impression que c'est à ce moment-là qu'on peut donner la piqûre pour les sciences», a-t-elle dit en entrevue.
À Camille, 8 ans, elle a expliqué pourquoi on ne sent pas la Terre tourner. Marianne Ruest avait d'ailleurs donné un cours à ce sujet à des étudiants universitaires du premier cycle. Cette fois, il a fallu adapter les explications et pratiquer les enchaînements dans sa tête pour toucher une plus jeune cible. Elle a aussi utilisé ce qu'elle avait appris en cours pour répondre à Flavie, 6 ans, qui voulait savoir pourquoi les étoiles scintillent dans le ciel.
En moins de deux minutes
En plus du défi de vulgariser des concepts parfois complexes, les chercheuses et chercheurs devaient faire un effort de synthèse, les capsules durant moins de deux minutes.
«J'ai été étonné de voir à quel point des professeurs, des chercheurs, des sommités dans leur domaine se sont prêtés au jeu et au ton ludique de la série, mentionne Matthieu Dessureault. Ils arrivaient souvent avec des idées d'accessoires. On leur a fait faire de la pâte à modeler et même lancer des bananes.» Il évoque les marionnettes, utilisées pour expliquer comment la colère et la tristesse font parfois pour entrer dans notre cœur. «On aurait pu aller chercher une réponse en psychologie. Mais on a donné la parole à Samuel Nepton, un chargé d'enseignement à la Faculté de philosophie. C'est la beauté de la recherche: les enjeux ne sont pas liés à une seule discipline. C'est une force de l'Université Laval de les aborder dans une approche interdisciplinaire et originale», souligne le réalisateur.
La vingtaine de capsules vidéo, lancées le 14 septembre, ont charmé Martin Auger, directeur de l'École Jean-XXIII. «C'est impressionnant comme résultat. Ces scientifiques sont de véritables pédagogues! La force de ce projet, pour nous, est de permettre à beaucoup d'enfants d'éveiller leur curiosité et de contribuer à leur faire découvrir toute une palette d'intérêts, qu'ils pourront cultiver pour leur avenir.»
Nora, qui a visionné les capsules vidéo avec sa classe de 1re année, a appris plein de choses à travers les questions de ses camarades. «Je savais déjà que les chiens ne voyaient pas toutes les couleurs, mais je ne savais pas pourquoi.» Gwendoline Karoui, doctorante en sciences animales, lui a appris que dans les yeux des mammifères, il y a des cellules spéciales pour voir les couleurs, appelées les cônes. Chez les chiens, poursuit-elle, leurs yeux n'ont que deux types de cônes et non pas trois comme les humains, ce qui fait qu'ils ont du mal à distinguer le rouge, le vert et l'orange. Par contre, ils ont dans leurs yeux des cellules spéciales qui leur permettent de mieux voir dans le noir. Mystère élucidé!
«Pourquoi c'est important de vulgariser la science? Parce qu'elle fait partie du quotidien», expose Normand Voyer, professeur à la Faculté des sciences et de génie, dans une vidéo sur la genèse du projet. Selon lui, c'est en montrant le plaisir derrière la recherche qu'on attire de jeunes talents dans des professions scientifiques qui contribuent au Québec de demain.
«Ce partage des savoirs avec le grand public, tant auprès des jeunes que des adultes, fait partie intégrante de la mission de l'Université Laval de faire valoir l'importance de la science pour la société», souligne pour sa part Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation.
La série La science, pas si compliquée! a d'abord été mise en œuvre par la Direction des communications de l'Université Laval et créée en collaboration avec les Services Web et Recrutement étudiant ainsi que le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l'innovation.