
Les bolides des huit équipes participantes
Huit bolides monoplaces à très faible consommation énergétique, conçus et fabriqués par des étudiants en ingénierie d'universités canadiennes et américaines, ont été mis à l'épreuve sur le campus les 9, 10 et 11 juin. L'Université Laval recevait la première compétition Supermileage au Canada, et Alérion, le véhicule de l'équipe à domicile, s'est classé en tête, dans la catégorie prototype à combustion interne.
Cette nouvelle initiative en sol québécois est née alors que l'une des compétitions Supermileage tenues aux États-Unis depuis des dizaines d'années a pris fin en 2022. Un groupe étudiant de la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval a décidé de prendre le relais, mais cette fois, en diversifiant les épreuves, indique l'organisateur de l'événement, Charles Lagacé-Leblanc.
L'étudiant à la maîtrise en génie mécanique explique que les compétitions habituelles sont souvent une course à l'économie d'énergie. Pendant 40 minutes, les véhicules font des tours de piste pour atteindre une quinzaine de kilomètres et le vainqueur est celui qui a consommé le moins d'essence. «Nous, on vient rajouter plusieurs petites épreuves et une grande épreuve à la fin. On a des courses d'accélération, une épreuve de freinage, une course de manœuvrabilité et l'épreuve reine, une course d'endurance. Pendant une heure trente minutes, les véhicules roulent autour de la piste et à la fin, on les classe selon la consommation d'essence ou d'électricité.»
Huit équipes étaient présentes à la nouvelle compétition universitaire, qui s'est déroulée sur le Grand Axe et dans les stationnements des pavillons Félix-Antoine-Savard et Louis-Jacques-Casault. Au final, Alérion Supermileage, du Département de génie mécanique de l'Université Laval, a récolté 870 points sur un total de 1000, décrochant la première place dans la catégorie prototype à combustion interne (à essence). Son plus proche concurrent a obtenu 706 points, souligne l'organisateur de l'événement.

Alérion Supermileage, en avant à droite, au lancement de l'épreuve d'endurance
Un bolide en amélioration continue
La coque d'Alérion Supermileage a une dizaine d'années, indique Charles Lagacé-Leblanc, en soulignant que sa valeur équivaut au prix d'un véhicule neuf. La mécanique du bolide est quant à elle continuellement raffinée. «Il y a toujours moyen de faire mieux, plus fiable. Ça reste une tâche difficile de construire un véhicule aussi petit, aussi léger et aussi performant. On fait tout le temps de nouveaux projets pour l'améliorer et pour répondre aux exigences de la compétition.»
Il donne l'exemple de celle organisée par l'Université Laval. Comme le véhicule devait rouler pendant une heure trente durant la course d'endurance, les équipes ont dû installer un système de refroidissement pour tempérer l'habitacle où se glisse le ou la pilote.
Les bolides ont aussi dû être adaptés pour la course de manœuvrabilité. Ils devaient aller le plus vite possible, même s'ils ne sont pas faits pour être rapides, ce qui augmentait le niveau de difficulté, mentionne l'organisateur.
Il ajoute que depuis un an, l'équipe de l'Université Laval travaille sur un nouveau concept de véhicule urbain électrique. «On aimerait qu'il soit prêt pour l'édition 2024», lance Charles Lagacé-Leblanc, qui compte faire grandir la compétition l'an prochain.
Projets formateurs pour les futurs ingénieurs
Depuis cinq ans, l'étudiant carbure à l'adrénaline que procurent les compétitions Supermileage, qui visent à réduire la consommation énergétique des véhicules. «Des projets comme ça, je trouve que c'est vraiment formateur pour les futurs ingénieurs», dit-il en ajoutant que prioriser la réduction des gaz à effet de serre et le développement durable est devenu un objectif intrinsèque à la profession.
«L'an prochain, on pense ajouter une épreuve de design, poursuit l'organisateur de la compétition à Québec. Les équipes vont devoir discuter avec des ingénieurs de l'industrie sur la façon de réduire l'empreinte carbone de leur véhicule. Est-ce que ce serait avec le choix de matériaux ou la quantité de matériaux? Si on pense à plus grande échelle, comment s'y prendre pour mieux faire? On veut amener une réflexion vers toutes ces questions-là.»
Charles Lagacé-Leblanc souligne que sa participation au projet Supermileage ces dernières années l'a d'ailleurs mené aux études supérieures. Son projet de maîtrise porte sur la réduction des gaz à effet de serre des bateaux du transport maritime en intégrant des carburants verts, sans carbone. «C'est en propageant ces idées qu'on peut faire une différence à la fin», croit-il.

Les équipes participantes provenaient de l'Université Laval, de l'Université d’Ottawa, de l'Université de Toronto, de l'Université de Colombie-Britannique, de l’Université de Cedarville, de l’Université de Northern Illinois, de l’Université de Californie à Berkeley et de la Saint Thomas Academy.