
Aperçu du Code Orange, l'an dernier. L'atrium du pavillon Charles-DeKoninck avait aussi été transformé en salle d'urgence pour l'occasion.
— Pierre Yves Laroche
Il y aura de l'action, du faux sang et de faux blessés sur le campus le mercredi 26 avril, vers 12h30. Vingt-cinq personnes seront victimes d'une simulation de désastre à la jonction de l'avenue des Bibliothèques et de l'avenue des Sciences humaines. Le scénario reste secret d'ici là, afin de permettre aux étudiants participants d'utiliser leurs connaissances et leurs compétences professionnelles en soins d'urgence sous le coup de l'adrénaline.
Code Orange est le nom donné à l'événement organisé par les étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences infirmières depuis sa création en 2017. Il s'inspire des réels codes oranges déclenchés lors d'une catastrophe provocant l'arrivée massive de patients dans un centre hospitalier. L'atrium du pavillon Charles-DeKoninck servira de salle d'urgence pour l'occasion.
Pour la première fois cette année, la Faculté de médecine s'associe au projet, qui regroupera quelque 230 personnes de plusieurs domaines. Les acteurs de première ligne de cette simulation seront des étudiants et étudiantes en sciences infirmières, en technique policière du Cégep Garneau, en technique de soins préhospitaliers du Cégep de Sainte-Foy, des résidents en médecine et des membres des Forces armées canadiennes, soit une petite équipe de réservistes, énumère Éloïse Vaillancourt, coordonnatrice de l'événement 2023.

Comme l'an dernier (photo), des étudiants et étudiantes en technique de soins préhospitaliers et en technique policière se joindront à la simulation.
— Pierre Yves Laroche
Elle mentionne qu'il existe à l'Université Laval un centre de simulation et d'évaluation en sciences de la santé, Apprentiss, mais qu'il implique souvent seulement le soignant et le patient. «Code Orange, c'est vraiment une situation unique avec une équipe complète qui permet de familiariser les étudiants à l'arrivée massive de patients; comment gérer tout ça, comment appliquer les techniques vues les dernières années, comment travailler ensemble, communiquer, collaborer, arrimer les différentes disciplines», résume l'étudiante en sciences infirmières.
Maquilleurs professionnels et réalisme
Dès 7 heures, le 26 avril, deux maquilleurs professionnels seront à l'œuvre pour simuler yeux rouges, ecchymoses, fractures et autres blessures, parfois très sanguinolentes. Le réalisme est le mot d'ordre, insiste Éloïse Vaillancourt. «C'est là que Solution Force Rouge entre en jeu. C'est une coopérative experte dans la création de simulation pour l'entraînement. Elle s'occupe de tout le volet extérieur, du désastre, des débris. Ce sont les metteurs en scène, à partir de notre scénario, de nos idées. De notre côté, on a vraiment le rôle de coordonner notre centre hospitalier.»

Le réalisme est le mot d'ordre de ce type d'exercice.
— Pierre Yves Laroche
La participation étudiante à l'événement est volontaire et les futurs intervenants en soins d'urgence ne reçoivent pas de préparation détaillée, l'objectif étant de découvrir comment chacun et chacune vit l'expérience à chaud. Ils ont toutefois pu suivre un séminaire avec des conférenciers qui ont vécu une simulation d'urgence à l'hôpital l'Enfant-Jésus et ont parlé de la gestion du stress.
Le matin même du Code Orange, les participants recevront des consignes sur le fonctionnement du centre hospitalier simulé (par exemple, après un prélèvement sanguin, il ne sera pas possible de l'envoyer réellement en analyse, mais il faudra estimer le temps d'attente) et de l'information sur le triage des patients, différent en cas de catastrophe et d'arrivée massive de blessés qu'en temps normal.
Débreffage
L'événement vise à faire évoluer les étudiants et les étudiantes. «On veut qu'ils ressortent de là en ayant appris concrètement des choses, en étant plus outillés, insiste Mathilde Rousseau, coordonnatrice adjointe et étudiante en médecine. C'est pour ça qu'on a mis beaucoup d'emphase cette année sur le débreffage.»
Bien que l'organisation du Code Orange relève de la communauté étudiante, des professeurs et professionnels de la santé seront sur place pour faire du mentorat, observer et prendre des notes. Une fois la simulation terminée, vers 14h30, tout le monde sera réuni pour décompresser et réfléchir à ce qui viendra de se passer, poursuit Éloïse Vaillancourt. L'idée est de comprendre pourquoi telle personne a posé telle action, de se demander si les étudiants et étudiantes en sciences infirmières ont bien accueilli ceux et celles en soins préhospitaliers, si le travail avec les gens en technique policière s'est bien déroulé.

Mathilde Rousseau, Éloïse Vaillancourt et Jasmine Nadeau, qui font partie de l'organisation de Code Orange 2023.
Depuis novembre, une équipe de 15 bénévoles est à l'œuvre pour bâtir cet exercice. «On a des rôles définis, des tâches, des échéanciers. On a déjà commencé à travailler en collaboration interprofessionnelle», souligne Jasmine Nadeau, coordonnatrice adjointe et étudiante en médecine.
Bon an mal an, l'enveloppe budgétaire de l'événement tourne autour de 10 000$. Cette somme provient du Fonds d'investissement étudiant de la Faculté des sciences infirmières. Les principales dépenses sont destinées à la mise en scène, au maquillage, aux équipements médicaux, aux frais de stationnement et à la nourriture pour les participantes et participants.