
La délégation FSA ULaval soulevant la coupe de l’Omnium financier pour la première fois depuis la création de la compétition en 2006.
— Guillaume Sénéchal
Ils étaient 35. Des étudiantes et des étudiants de l’Université Laval pour la plupart inscrits en concentration finance ou en expertise comptable. Plus de la moitié en étaient à leur première compétition interuniversitaire. Seulement 5 avaient déjà participé à l’Omnium financier, un événement qui ne comprend que des épreuves dites «académiques». Contre toute attente, malgré leur inexpérience, les représentants de la Faculté des sciences de l’administration (FSA) ont littéralement survolé le tournoi qui se déroulait du 3 au 5 février à l’Université du Québec en Outaouais, à Gatineau. Ils sont montés à 8 reprises sur le podium et ils ont décroché la première place au classement général.
«L’Omnium financier existe depuis 2006 et nous n’avions jamais terminé premiers au classement général, rappelle le coordonnateur de la délégation FSA et étudiant au baccalauréat en administration des affaires, Loïc Paradis-Spahr. Par le passé, nous n’étions pas parmi les délégations les plus compétitives. Cette année, toutefois, nous nous sommes distingués par un gros travail d’équipe. Il existait une belle chimie entre nous et nos qualités étaient complémentaires. Nous avons touché avec un égal bonheur à la résolution de cas, aux analyses, à la gestion de toutes les données financières qui nous étaient fournies. Notre cohésion a permis des présentations claires devant le jury.»
L’Omnium financier est la plus grande compétition en finance et en comptabilité de l’est du Canada. Cette année, l’événement a attiré plus de 350 étudiantes et étudiants de 10 universités, soit 9 établissements québécois ainsi que l’Université d’Ottawa.
Des défis éthiques
La compétition comprenait 10 épreuves. Les représentants de l’Université Laval en ont remporté 6 en plus de terminer troisièmes dans deux autres épreuves. Ils ont gagné les épreuves nommées cas surprise, comptabilité de gestion, défi éthique CFA, finance de marché, planification financière personnelle et quiz d’actualités financières. Les troisièmes places concernaient la finance «corporative» et la simulation boursière.
«Le défi éthique CFA met en lumière une situation réelle qui arrive dans les entreprises et qui met au défi le code d’éthique relatif aux analystes financiers agréés, souligne Loïc Paradis-Spahr. Les étudiants doivent identifier les standards qui ont été enfreints. Ensuite, ils doivent expliquer ce qui aurait dû être fait et comment prévenir une telle situation par la suite.»
Les équipes ont reçu le cas à l’avance. Elles avaient un mois pour le résoudre, faire les annexes et préparer la présentation. Celle-ci s’est déroulée devant un jury composé d’analystes financiers agréés. «Leur rôle, ajoute-t-il, consistait à challenger la stratégie des étudiants, laquelle nécessite une bonne connaissance du code d’éthique.»
Le cas soumis aux étudiantes et aux étudiants comportait un certain nombre d’infractions au code d’éthique. Un analyste financier agréé quitte son emploi pour aller chez un concurrent et incite ses clients à le suivre. «Le principe de la fidélité à l’employeur est en jeu, explique-t-il. Cela arrive dans la vie courante. Le code d’éthique interdit d’apporter la liste de ses clients chez un autre employeur. On doit seulement dire qu’on quitte l’entreprise. On peut l’annoncer à ses clients. Mais on ne peut dire où on s’en va, encore moins les inciter à changer de conseiller financier pour ça.»
La première place remportée dans cette épreuve par l’équipe de l’Université Laval lui a valu une participation à une compétition canadienne.
Simulation boursière
L’épreuve de la simulation boursière se divise en deux parties. Les participants devaient d’abord constituer un portefeuille de titres boursiers fictifs qu’ils transigeaient en tenant compte de nouvelles boursières, elles aussi fictives, qui avaient une influence sur le portefeuille. Les entreprises étaient de toutes tailles et touchaient à plusieurs secteurs d'activité.
Les étudiants prenaient des décisions par rapport aux nouvelles et par rapport à leur analyse préalable. Le but de l’exercice était d’aller chercher la valeur globale la plus élevée possible du portefeuille au terme de la simulation.
«Les stratégies utilisées ont été, pour deux étudiants sur quatre, une stratégie de hold, qui consiste à conserver les titres et attendre que leur valeur augmente tout en minimisant les coûts de transaction, indique Loïc Paradis-Spahr. Les deux autres étudiants utilisaient davantage une stratégie de spéculation et ont transigé plus activement leur portefeuille en tentant de faire des gains selon l’actualité de la simulation. La stratégie la plus payante fut celle du hold.»
La seconde partie de la simulation consistait à expliquer à un jury les raisons pour lesquelles un particulier devrait ou ne devrait pas investir dans un titre boursier en particulier.
«Les étudiants ont reçu un encadrement particulièrement bon cette année, poursuit-il. Des étudiants membres du Fonds Alpha ont pris le coaching en main.»
Le Fonds Alpha est une association étudiante de la FSA. Il offre aux étudiants de la Faculté la possibilité réelle d’investir leur épargne concrètement et sans frais de gestion sur le marché boursier.
Une longue préparation
Le chargé d’enseignement Christian Boutet, du Département de finance, assurance et immobilier, a assuré l’encadrement des étudiantes et des étudiants durant leur longue préparation. Certaines équipes ont amorcé leur préparation au mois de septembre, la plupart l’ont fait début novembre. Au début du processus, chacune et chacun consacrait entre 5 et 10 heures à sa préparation. À l’approche de la compétition, le nombre d’heures a augmenté.
«Nous avons tenu une générale une semaine avant la compétition pour préparer davantage les étudiants, pour qu’ils puissent ajuster le tir après un peu plus de rétroaction, raconte le coordonnateur. La veille au soir, certaines équipes se pratiquaient encore. L’une d’elles a répété la matière dans l’autocar en route vers Gatineau.»

La délégation de l’Université Laval devant le pavillon Palasis-Prince avant le départ pour Gatineau.