Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, était de passage sur le campus, le mercredi 15 février au pavillon Alphonse-Desjardins, pour annoncer l’octroi de 1,7 million de dollars à l’Université. Ce don majeur permettra la création d’une chaire de leadership en enseignement, d’un centre d’apprentissage expérientiel et de trois programmes de bourses. Il profitera aussi à la campagne Nourrir le monde, nourrir la santé de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation.
«Au Canada, a déclaré, d’entrée de jeu, le président et chef de la direction, rares sont les fleurons centenaires comme l’Université Laval et le Mouvement Desjardins qui font avancer la société. Nous travaillons ensemble depuis 40 ans. J’apprécie beaucoup cette volonté de rapprocher la communauté, le monde des affaires et les universités. Quand je regarde les défis du 21e siècle à travers le monde, je constate un besoin pour le pragmatisme du terrain et la science et la profondeur du monde universitaire.»
Desjardins est la première institution financière coopérative du Canada. Forte de 7,5 millions de membres et clients, employant 58 000 personnes, elle gère un actif de 408 milliards de dollars. Depuis 1984, Desjardins a financé des milliers de bourses d’études à l’Université Laval. Le Mouvement a aussi soutenu de nombreux projets de recherche dans des domaines diversifiés. Durant cette période, il a octroyé au total près de 12 millions de dollars à l’Université.
C’est en 1906 qu’a été créée la toute première caisse populaire Desjardins en milieu scolaire. Selon Guy Cormier, l’éducation a toujours été au coeur de la mission du Mouvement Desjardins. «Nous sommes engagés pour la jeunesse, a-t-il affirmé. Nous sommes beaucoup plus qu’un acteur financier. Nous sommes un leader socio-économique depuis le début. Je fais présentement la tournée de neuf universités. Je prononcerai tout à l’heure une conférence à la Faculté des sciences de l’administration durant laquelle j’irai à la rencontre de la jeunesse. Il faut lui donner de l’espoir. Elle peut réaliser ses rêves. Tout n’est pas si noir.»
Ces conférences préparent une grande rencontre prévue au mois de juin prochain qui réunira des centaines de jeunes âgés entre 18 et 30 ans. «Nous prendrons le temps d’écouter notre jeunesse, a-t-il ajouté. Nous allons identifier les enjeux et peut-être aussi des pistes de solution pour donner une voix à ces jeunes.»
Partenaires dans la durée
Dans son allocution, la rectrice Sophie D’Amours a parlé d’avenir. «La généreuse contribution d’aujourd’hui, a-t-elle expliqué, nous permet de nous projeter vers l’avenir. Elle servira à appuyer plusieurs projets innovants qui visent à transformer l’enseignement et la recherche à l’ère numérique, ainsi qu’à développer de nouvelles méthodes d’apprentissage. Chez Desjardins, tout comme nous, l’enseignement et la recherche sont de puissants leviers pour que le Québec se développe, tant économiquement que socialement.»
En marge de la rencontre, la rectrice a insisté sur ces partenariats qui durent dans le temps, comme celui qui unit l’Université Laval au Mouvement Desjardins. «Nous, les universités, a-t-elle dit, avons besoin de partenaires qui s’inscrivent dans la durée. Depuis le premier don en 1984, les octrois de Desjardins se sont inscrits dans une communauté de pensée au regard de l’enseignement, de la recherche, de l’appui aux étudiants. Il faut le souligner.»
Un pôle de collaboration et de discussion
Caroline Housieaux, chargée d’enseignement au Département de management, a présenté le Centre d’apprentissage expérientiel Desjardins. Ce nouveau lieu sera un pôle de collaboration et de discussion entre la communauté étudiante, les personnes diplômées, le personnel enseignant et les entreprises.
«Cette initiative de la Faculté des sciences de l’administration a de nombreux objectifs, a-t-elle indiqué. Le mot-clé est de “rapprocher”. Nous voulons offrir un environnement qui permettra aux étudiantes et aux étudiants de développer des compétences pratiques et axées sur les besoins du milieu grâce à des activités pédagogiques variées proposées par des organisations, telles que conférences, études de cas et projets de recherche.»
Un ambitieux projet pour un grand défi
Le professeur Sébastien Tremblay, de l’École de psychologie, sera le titulaire de la nouvelle Chaire de leadership en enseignement sur les solutions cognitives et intelligentes en pédagogie universitaire – Desjardins. Cette chaire aura pour mission de développer une pédagogie renouvelée. Elle mettra en valeur les compétences du 21e siècle, comme la pensée complexe et la créativité.
«Notre projet est ambitieux, car le défi est grand, a-t-il dit. La complexité est la thématique au cœur de la Chaire. Un problème complexe, c’est une situation dynamique qui évolue avec ou sans intervention de notre part. C’est un problème avec trop de facteurs, d’options et de relations pour que notre cerveau puisse tout analyser efficacement. Notre cerveau, aussi fantastique soit-il, a des limites, est vulnérable aux biais et aux illusions et tend à utiliser des raccourcis parfois mal adaptés pour gérer la complexité.»
Afin de compenser et de pallier ces lacunes, la Chaire offrira certaines formations sur le développement de compétences clés: la pensée critique, la pensée systémique, la métacognition et la tolérance à l’incertitude.
«Nous comptons y parvenir en exploitant pleinement le potentiel de nouvelles technologies de l’information et de l’éducation et en capitalisant sur une vision de collaboration entre intelligence humaine et intelligence artificielle», a ajouté le chercheur.
Quant aux trois programmes de bourses Desjardins annoncés, ils visent à soutenir la relève. Il y aura les bourses de recrutement destinées aux étudiants de l’École d’actuariat, les bourses d’entrepreneuriat et les bourses pour des stages en organismes à but non lucratif de la Faculté des sciences de l’administration, de même que les bourses d’implication en agroéconomie et agronomie de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation.