Jessy Talbot (baccalauréat en bio-informatique), Laurence Delisle (maîtrise en informatique), Raphaël Guay-Gagné (baccalauréat en génie logiciel) ainsi que Sabrina Cazzolato (baccalauréat en génie logiciel) sont tous membres du Club éco-numérique de l’Université Laval. Le 6 novembre, ils ont décroché la troisième place de la finale HackQC 2022, un marathon de programmation informatique d’envergure québécoise, avec leur application mobile Oasis. La compétition s’est déroulée sur le thème «Les données au service de la transition écologique». Afin de répondre à des préoccupations citoyennes, les équipes participantes devaient concevoir une application mobile à partir des jeux de données ouvertes disponibles sur le portail de Données Québec.
«Des municipalités et des organismes publics donnaient des défis précis, explique Laurence Delisle. Nous avons choisi celui de la ville de Repentigny, une municipalité de plus de 70 kilomètres carrés et de 86 000 habitants de la région de Lanaudière, près de Montréal. Notre outil répertorie des moyens collectifs, comme les fontaines d’eau, les piscines municipales, les parcs, les arbres feuillus denses ainsi que les lieux publics climatisés, pour se rafraîchir en période de canicule. Il mentionne aussi les zones à éviter, comme les îlots de chaleur dans les secteurs où les infrastructures grises dominent par rapport aux infrastructures vertes. Oasis mentionne également les bonnes pratiques à adopter en période de canicule.»
Pour faire face aux grandes chaleurs
Le modèle d’application de carte interactive Google Maps par Android Studio a servi à construire l’application mobile. À cette carte, les étudiants ont ajouté l’ensemble des données utilisées dans le projet. La carte interactive s’ouvre sur la position de l’usager. Des filtres lui permettent de choisir et de mieux connaître ses options.
«Personne dans l’équipe n’avait touché à la plate-forme Android Studio auparavant, rappelle Raphaël Guay-Gagné. On voulait aussi une application mobile. Nous avons eu quelques difficultés techniques qui ont ralenti notre progression. Le projet fut un défi pour nous tous.»
Les programmeurs ont intégré des faits intéressants (fun facts) écologiques aux contenus. On peut notamment lire qu’un arbre mature de 40 ans réduit les besoins en climatisation de 237 kilowatts-heure. Ou la recommandation suivante: «Portez un chapeau à large bord lors de vos sorties extérieures». En cliquant sur un point d’eau de la carte interactive, l’usager pourra lire qu’il est important de boire de l’eau à toutes les 20 minutes, même si on ne ressent pas la soif.
«L’usager navigue avec le doigt, indique Laurence Delisle. On glisse pour se déplacer plus loin sur la rue, un peu plus à droite, un peu plus à gauche. On peut faire un zoom avant pour plus de détails ou faire un zoom arrière pour avoir un peu plus une vue d’ensemble. Un filtre que nous avons mis sur la carte interactive permet, par exemple, de faire apparaître juste les arbres ou juste les points d’eau. Comme ça, l’usager n’est pas submergé par toute l’information en même temps.»
L’outil sensibilise les citoyens à adopter des moyens plus écologiques afin de ne pas être pris au dépourvu durant les périodes de grande chaleur. Il propose notamment une alternative à l’achat de bouteilles d’eau à usage unique lorsqu’ils sont en déplacement. Il recommande de limiter la multiplication des piscines privées et des climatiseurs. Il conscientise à l’efficacité des arbres, des parcs et autres infrastructures vertes pour tempérer l’environnement immédiat.
«Nous avons enrichi la discussion avec la Ville de Repentigny avec des moyens comme l’application et son coté éducatif, qui pourraient aider les citoyens à faire face aux canicules, conclut-elle. L'application pourrait éventuellement proposer des itinéraires en transport en commun ou à vélo pour se rendre aux lieux répertoriés. L’outil pourrait aussi être intégré à des bornes interactives sur le territoire de la municipalité ou à la carte interactive du site Web de la Ville pour s'assurer de rejoindre les citoyens n’ayant pas d’ordinateur ou de téléphone intelligent.»
Dans leur travail, les étudiants ont été encadrés, pour différentes facettes du projet, par le conseiller en informatique Louis Bastarache.