
Alexandre Morin, Mathieu Dumont et Charles-Antoine Buisson posent fièrement avec leur bolide.
— Matthieu Dessureault
Chaque jour, dès que leur horaire de cours le permet, ils sont présents dans leur atelier du pavillon Adrien-Pouliot. Une quinzaine d'étudiants de la Faculté des sciences et de génie travaillent sur un projet de véhicule monoplace électrique. Le système D, ça les connait. Une pièce abimée? Un branchement qui fonctionne mal? Ici, chaque problème a une solution.
Mathieu Dumont, étudiant au baccalauréat en génie mécanique, ne compte plus le nombre d'heures qu'il a investies sur ce bolide depuis un an. «Je travaille à temps plein sur ce projet. Tout mon temps libre y est consacré. C'est captivant. Chaque problème que nous rencontrons me trotte dans la tête en permanence», dit-il en fixant soigneusement l'une des roues, tandis que son collègue replace le châssis du véhicule.

Le 13 août, ces futurs ingénieurs se frotteront à leurs homologues de l'Université McGill, de Polytechnique Montréal, de l'École de technologie supérieure et de l'Université Western Ontario. L'Épreuve électrique de Québec, une initiative étudiante née l'an dernier à l'Université Laval, est une compétition interuniversitaire amicale qui permet aux participants de tester la fiabilité de leurs technologies électriques dans un parcours extérieur.
«Cet événement a pour but de rassembler des étudiants en ingénierie de diverses disciplines pour repousser les limites du possible. Il s'agit seulement du troisième événement du genre en Amérique du Nord et le seul au Québec. La tenue de cet événement est aussi l'occasion de faire rayonner les projets étudiants en ingénierie», souligne l'un des organisateurs, Charles-Antoine Buisson, qui attend environ 150 participants, en plus des spectateurs et commanditaires.
Chaque équipe devra réussir une série d'épreuves avec son bolide, comme effectuer des figures en huit, accélérer sur une distance de 15 mètres ou faire un test d'endurance durant 30 minutes.
Conçue spécifiquement pour ce type de compétition, la voiture de l'Université Laval a une autonomie pour rouler une quarantaine de minutes et peut atteindre 100 km/h en 3 secondes avec ses 4 roues motrices. Chaque année, les étudiants modifient des pièces, améliorent le design et peaufinent les algorithmes pour rendre le véhicule plus performant. «En 2015, deux étudiants ont fait leur projet de maîtrise sur le véhicule. Depuis, les connaissances restent dans l'équipe et sont transmises de cohorte en cohorte», explique Charles-Antoine Buisson.
Alexandre Morin, étudiant au baccalauréat en génie mécanique, vante les mérites de son bébé: «L'architecture du véhicule est unique. Il possède quatre moteurs fabriqués ici à 100%, ce qui n'est pas commun, la plupart des équipes achetant les différentes composantes pour construire leur moteur. Le fait d'avoir quatre moteurs plutôt qu'un seul nous donne plus de flexibilité en cas de problème.»
En juin, les étudiants ont pu tester leur bolide sur la piste de la Formule SAE, une compétition internationale qui se déroule au Michigan, aux États-Unis. Cet événement s'est avéré extrêmement formateur, chaque appareil étant soumis à une inspection technique très stricte par des professionnels. «Des 60 bolides qui étaient inscrits, seulement 11 ont pu prendre part à la compétition», relate Charles-Antoine Buisson.

Les étudiants ont profité de leur séjour pour rencontrer des représentants de l'industrie des véhicules électriques qui commanditaient l'événement ou participaient comme jurés.
Dans ce même esprit, ils ont effectué une visite de l'usine de BRP à Valcourt il y a trois semaines. «De plus en plus d'entreprises se convertissent aux technologies électriques et mènent des opérations d'embauche. Puisqu'on a déjà des notions des défis d'intégration d'une batterie ou d'un système électronique, ça nous permet d'avoir un pas d'avance sur d'autres candidats qui n'ont aucune expérience», souligne Charles-Antoine Buisson.
Outre le réseautage et l'aspect pratique du projet, c'est l'esprit d'entraide et de collaboration qui incite Mathieu Dumont à s'impliquer dans cette association parascolaire. «Avec une voiture électrique, on n'a pas le choix de travailler en équipe. Le simple fait de retirer la batterie nécessite d'être trois ou quatre personnes. Il faut s'entraider et communiquer.»
L'Épreuve électrique de Québec se déroulera le 13 août, de 10h à 17h, devant le pavillon Louis-Jacques-Casault.
Pour en savoir plus, visiter la page Facebook de l’Épreuve électrique de Québec.