Une recherche inclusive, connectée et durable: ce sont là les trois axes stratégiques sur lesquels reposera, pour les cinq prochaines années, le nouveau Plan de développement de la recherche, de la création et de l’innovation que vient de rendre public le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’innovation de l’Université Laval.
«Au cours de la dernière année, nous avons travaillé à doter l’Université d’un nouveau plan, explique la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, Eugénie Brouillet. Nous avons lancé une vaste consultation auprès de notre communauté de recherche avec, comme fil conducteur, l’Université Laval, une université transformatrice. Il s’agissait de réfléchir à la façon dont nos chercheurs peuvent répondre de façon pertinente aux grands enjeux de société, que ce soit en recherche fondamentale, en recherche appliquée, en recherche-action ou en recherche-création. Les participants ont été emballés par ce fil conducteur. Ils ont fait ressortir plusieurs aspects qui nous caractérisent, notamment l’interdisciplinarité, la recherche en partenariat et l’entrepreneuriat scientifique. Une première consultation s’est tenue à l’automne 2020, une seconde a eu lieu à l’automne 2021. La version finale du plana été adoptée formellement en décembre dernier par le Conseil universitaire.»
L’interdisciplinarité et l’intersectorialité, les partenariats, le développement durable, l’entrepreneuriat scientifique, l’équité, la diversité et l’inclusion, de même que la conduite responsable, autant d’approches distinctives qui animeront la communauté des chercheurs de l’Université au cours des prochaines années.
Des activités inclusives
L’Université Laval s’engage à ce que les activités de recherche, de création et d’innovation tiennent compte de la diversité des personnes et des perspectives, de la relève, des disciplines et des approches. Un exemple de recherche inclusive: l’Université a fondé, en 2020, l’Institut EDI2 Équité, diversité, inclusion et intersectionnalité. Un autre exemple: l’Institut nordique du Québec a créé le Comité des premiers peuples réunissant les quatre nations autochtones du Nord du Québec.
«Nous avons voulu que la recherche inclusive soit notre premier axe stratégique, considérant que les activités de recherche sont faites par les gens, souligne Eugénie Brouillet. Cet axe reconnaît aussi la diversité des parcours en recherche. Nous pensons que les personnes et leurs parcours enrichissent notre capacité à être une université transformatrice. C’est là que réside la richesse de la recherche. Par ailleurs, sans relève la recherche n’a pas d’avenir. Il faut s’assurer d’accompagner la relève, qu’elle soit forte.»
L’Université a à cœur d’être en relation avec les milieux dans lesquels elle agit ainsi qu’avec le reste du monde. Par exemple, mentionnons une unité mixte internationale créée il y a quelques années avec l’Université de Lausanne. En réunissant des expertises de pointe, cette structure de recherche favorise la création d’un centre d’excellence de niveau mondial sur l’étude du neurodéveloppement et la psychiatrie de l’enfant. Autre exemple de cette ouverture sur le monde, l’Université Laval a été sélectionnée pour accueillir le secrétariat permanent du Groupe de travail sur le développement durable du Conseil de l’Arctique. L’Université rejoint son milieu également par le numérique. Pour y arriver, elle dote sa communauté d’infrastructures à la fine pointe. L’une d’elles s’appelle Argus, un environnement numérique novateur qui facilite la gestion de la recherche à l’Université.
«Une recherche connectée se doit de contribuer de façon soutenue au dialogue entre sciences et sociétés, soutient la vice-rectrice. Or, comment ce dialogue peut-il s’articuler, en particulier dans un contexte où l’on assiste à une certaine remise en question du rôle de la science? Cela nous amène à réfléchir à la place de la médiation scientifique. L’Université encourage les membres du corps professoral ainsi que leurs équipes de recherche – comme porteurs de changement – à poursuivre et à intensifier leur engagement en matière de vulgarisation et de médiation scientifiques. Des espaces innovants seront mis en place pour permettre ces discussions.»
Des thématiques de mobilisation
Dans le cadre du troisième axe de développement, l’Université entend mobiliser autour de neuf grandes thématiques transversales les membres de sa communauté de recherche, de création et d’innovation.
«Nous avons décidé d’ancrer nos ambitions de recherche dans la matrice des 17 objectifs de développement durable des Nations unies, indique Eugénie Brouillet. L’Université exerce depuis 2007 un leadershipaffirmé en développement durable, lequel dépasse nos frontières. Nous sommes au-devant de la parade. D’ailleurs, une version modernisée de la Politique institutionnelle de développement durable sera sous peu soumise au Conseil d’administration pour adoption. Dans cet axe stratégique, les thématiques de mobilisation que nous avons mises de l’avant portent sur des enjeux qui appellent une approche multidimensionnelle. C’est à ce niveau qu’interviennent les objectifs de l’ONU. L’idée a été très bien reçue par notre communauté de recherche. Chacun et chacune doit être sensibilisé à comment il ou elle peut contribuer à atteindre les objectifs de développement durable.»
La grande diversité de projets et d’initiatives en cours, autant que le développement de domaines émergents et porteurs, nourriront les thématiques de mobilisation. Ces thématiques interpellent des défis scientifiques et sociétaux dont la complexité croît sans cesse.
Connecter les collectivités et les territoires, éduquer et apprendre tout au long de la vie, imaginer et concevoir des technologies durables, ainsi que découvrir et innover pour la santé et le bien-être des individus et des populations sont quelques exemples des thématiques de mobilisation.
Les Grands Rendez-vous de la recherche
Le plan comprend aussi les Grands Rendez-vous de la recherche. Une fois par an, la direction de l’Université invitera la communauté universitaire à réfléchir et échanger sur les moyens à mettre en œuvre pour faire progresser son positionnement et ses actions à l’égard de grands thèmes porteurs comme la recherche fondamentale, l’internationalisation, l’interdisciplinarité ou le dialogue entre sciences et sociétés.
Le plan se termine sur une dynamique vidéo promotionnelle de près de deux minutes mettant en vedette trois chercheurs de l’Université. Ces professeurs sont, par ordre d’apparition, Évelyne Thiffault, du Département des sciences du bois et de la forêt, Yves De Koninck, du Département de psychiatrie et de neurosciences, et Caroline Hervé, du Département d’anthropologie.
«La capsule vidéo s’intitule La recherche, c’est du sport, explique la vice-rectrice. Les chercheurs répondent à la question: la recherche en elle-même, qu’est-ce que c’est? Réponse: cela prend des habiletés, il faut être persévérant et il faut aimer travailler en équipe.»
Selon Évelyne Thiffault, il ne faut pas se considérer à part de l’écosystème forestier. L’humain fait partie de la forêt. Yves De Koninck, lui, souligne que ce qu’il aime le plus, c’est de découvrir. Les obstacles, il les vit comme un défi. Pour Caroline Hervé, la recherche exige de maîtriser un certain nombre de compétences qui sont transversales à plein de disciplines différentes.
Consulter le Plan de développement de la recherche, de la création et de l’innovation