«Le consentement, c'est l'affaire de tout le monde; on s'entend-tu au moins pour dire qu'il serait plus que temps qu'on s'entende?»
C'est sur ces mots que se termine Qu'on s'entende, un slam livré par Thomas Langlois, doctorant en littérature et arts de la scène et de l'écran, dans une vidéo signée Jessica Roch, finissante en art et science de l'animation. L'œuvre, une initiative du Centre d'intervention et de prévention des violences à caractère sexuel (CIPVACS), est lancée à l'occasion de la campagne «Sans oui, c'est non!».
Dans cette vidéo d'un peu plus de trois minutes, le slameur s'attaque aux comportements des «chimpanzés excités» et des «crocs-magnons dominants, dont les hormones sont constamment en mode mononc'». Il dénonce aussi la culture du silence qui prévaut souvent lorsqu'il est question d'agressions sexuelles et de harcèlement.
«Ce slam est un rappel de l'importance du consentement – on ne le répétera jamais assez – et des ressources qui existent pour ceux qui vivent une situation liée aux violences à caractère sexuel. Ce thème, il faut continuer à en parler, à alimenter le débat, à trouver des solutions», insiste l'artiste.
Thomas Langlois est un nom bien connu dans le monde du slam. Habitué des concours de poésie orale, il a été sacré vice-champion du monde à la Coupe mondiale de slam de Paris, champion slam du Québec et champion de la capitale à plusieurs reprises. Récemment, il est apparu aux côtés de David Goudreault, IVY et autres grandes figures du slam dans le documentaire Je slame, tu slames.
Pour lui, cet art est un formidable outil pour éveiller les consciences. «Le slam, avec son format court et entraînant, fait place au franc-parler. Il permet de jouer avec les mots de façon ludique. Dans Qu'on s'entende, l'élément ludique contrebalance la lourdeur du message. Il est soutenu par l'animation de Jessica Roch, qui est amusante et fait ressortir certains jeux de mots.»
L'écriture de ce slam s'est étalée sur plusieurs semaines. En collaboration avec Lydia Arsenault, coordonnatrice d'opérations pour le CIPVACS, Thomas Langlois a peaufiné le texte, ajoutant ici et là une rime, une métaphore, une répétition. «Je cherchais une manière poétique et ludique de livrer le message sans que le résultat soit trop scolaire ou éducatif. Sur le plan artistique, j'espère que le texte va rejoindre les gens et permettre de porter le message un peu plus loin», dit-il.
À venir dans les prochains mois
La campagne «Sans oui, c'est non!» se déclinera de différentes façons dans les prochains mois. En octobre, il y aura lancement de l'exposition virtuelle «Que portais-tu?», qui vise à briser certains tabous et mythes liés aux violences sexuelles. Suivra une vidéo dans laquelle Catherine Rossi, professeure à l'École de travail social et de criminologie, abordera le sujet de la justice réparatrice. Aussi au programme, des activités sur la fétichisation raciale, la sexualité positive et la diversité sexuelle et de genres.
Enfin, des affiches sur l'importance du consentement mutuel seront installées un peu partout sur le campus. «La campagne étant déjà bien connue, le comité de planification a vu une occasion de consolider sa série d'affiches de sensibilisation, explique Lydia Arsenault. Cette année, cinq nouvelles affiches sont ajoutées aux précédentes dans un objectif d'amener la communauté universitaire à pousser la réflexion un peu plus loin. Chaque affiche reprend un moment d'intimité dans lequel le consentement devrait normalement être validé par les partenaires. Les affiches ont une visée éducative et présentent différents exemples de réponses qui correspondent soit à un refus, soit à un consentement clair, ou qui comporte une ambiguïté qui devrait amener l'une des deux personnes à clarifier les désirs de l'autre.»
Consultez le site du CIPVACS pour plus d'information.