14 septembre 2020
L’architecture du PEPS, d’hier à aujourd’hui
Le PEPS souffle 50 bougies. Voilà l’occasion de revenir sur les personnalités et les événements qui ont marqué ce complexe sportif. Ce premier article d’une série porte sur l’histoire architecturale du pavillon.

L’été 1969 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’Université Laval. En juillet de cette année-là, on entamait la construction de ce qui allait devenir le plus important complexe sportif universitaire dans l’est du Canada.
Le Centre d’éducation physique, comme on l’appelait à l’époque, a été construit au coût de 7,5 millions de dollars. On y trouvait notamment un stade couvert d’athlétisme, un gymnase triple, une piscine et plusieurs plateaux complémentaires. «C’était un projet d’envergure. L’Université Laval nous avait demandé d’accueillir des professeurs de l’Europe afin de leur montrer comment ça se passait», se souvient l’architecte retraité Gilles Guité.
C’est sa firme, Gauthier Guité Roy, qui a réalisé les plans du PEPS d’origine. À l’instar de ce projet, on lui doit de nombreux bâtiments emblématiques au Québec. Le Complexe G, c’est lui. La bibliothèque Gabrielle-Roy aussi, tout comme le Musée d’art contemporain de Montréal. Sur le campus, l’architecte a aussi conçu le pavillon Paul-Comtois.
À 85 ans, Gilles Guité jette un regard nostalgique sur cette époque. «Les années 1960, avec l’équipe de Jean Lesage au pouvoir, ont été marquées par plusieurs grands projets architecturaux. Il y avait une effervescence extraordinaire. On avait tellement d’ouvrage qu’il fallait refuser des mandats. En peu de temps, notre firme est passée de deux à une quarantaine d’employés. C’était la folie!»

À l’instar de nombreux bâtiments construits à cette époque, le PEPS est représentatif du courant brutaliste. Il s’intègre à la topographie inclinée du site par une série de volumes horizontaux, de terrasses et de passerelles. «Dans les années 1960-70, l’architecture était très massive. Le développement de la lumière naturelle n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. Malgré tout, les architectes ont trouvé des façons astucieuses de faire entrer la lumière le plus possible dans le bâtiment, notamment avec des paravents qui servaient de façade double-peau», rapporte Alain Tousignant, architecte chez Coarchitecture.
Quelque 40 ans plus tard, c’est lui qui a eu l’ambitieux mandat d’agrandir le pavillon. Avec son équipe – un consortium composé de différentes firmes –, il a conçu les nouveaux espaces en s’assurant de leur intégration harmonieuse avec les installations existantes. L’agrandissement comprenait la construction d’un amphithéâtre sportif, de nouvelles salles d’entraînement et d’un centre aquatique incluant piscine olympique et bassin récréatif. À ce noyau se sont greffés un magasin d’articles de sport, une boutique Rouge et Or, un café, des bureaux et d’autres locaux utilitaires. Incluant le Stade TELUS – Université Laval, le PEPS est passé d’une superficie de 50 000 m2 à 85 000 m2.

L’agrandissement comportait son lot de défis, comme l’arrimage des différents plateaux. Le projet a aussi généré une restructuration complète de la circulation à l’intérieur du pavillon. «Avant, les gens entraient au PEPS par une porte arrière située au nord pour accéder aux tunnels. C’était un passage connu de la majorité des étudiants. Nous avons mis une entrée principale à cet endroit de façon à créer un lien très fort entre le secteur du chemin Sainte-Foy, où se trouvent plusieurs appartements étudiants, et le grand axe piéton du campus. Ce lieu de circulation a été pensé pour amener de l’animation à l’intérieur du pavillon. Les percées offrent une vue sur les installations et font entrer une lumière naturelle absolument extraordinaire durant la journée», dit Alain Tousignant.

Le rêve devenu réalité
Gilles D’Amboise était directeur du Service des activités sportives (SAS) à l’époque de l’agrandissement. Pour celui qui a occupé ce poste pendant 25 ans avant de prendre sa retraite en 2012, ce fut le projet d’une vie. «Ce que nous cherchions au départ, c’était de nous qualifier pour accueillir des événements d’envergure, sans toutefois négliger les services offerts à nos abonnés», raconte-t-il, rappelant que la première discussion formelle au sujet d’un nouveau PEPS remonte à 1999. Cette année-là, le recteur François Tavenas lui avait donné le mandat de redonner du lustre au pavillon en vue des Jeux mondiaux des policiers et pompiers, qui devaient se tenir en 2005. Une première évaluation avait alors démontré la nécessité d’aménager une nouvelle piscine ainsi qu’une salle d’entraînement destinée aux athlètes de haut niveau.
Le projet a tôt fait de prendre de l’ampleur. «Dans les 5 ou 6 premières années, nous sommes passés d’un budget de 25 millions de dollars à 65 millions. Par la suite, plusieurs ajustements ont été faits. Finalement, le coût total des travaux s’est élevé à 81,6M$, auxquels ont contribué les deux paliers du gouvernement et la Ville de Québec», précise l’ancien directeur du SAS.
Encore aujourd’hui, Gilles D’Amboise s’émeut de voir les gens déambuler dans le PEPS, un lieu qu’il fréquente régulièrement puisqu’il est directeur général du club de football Rouge et Or. «Le PEPS est investi autant par les jeunes enfants que par les retraités. Le pavillon répond aux objectifs qu’on s’était fixés: il est utilisé par la population de la région de Québec et accessible à la clientèle universitaire, tout en permettant de faire évoluer l’excellence sportive et d’accueillir des événements sportifs d’envergure.»
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Pour en savoir plus
Consultez la section spéciale 50e anniversaire sur le site Web du PEPS.