13 mai 2020
Pratiquer son futur métier à distance
Grâce à des informaticiens, professeurs et gestionnaires de la Faculté des sciences et de génie, des étudiantes et étudiants ont pu avoir exceptionnellement accès, de leur maison, à des logiciels spécialisés et ainsi finaliser leurs cours
Claudia est fascinée depuis longtemps par les sciences, mais aussi par le fait de protéger les communautés et les ressources naturelles. Il y a à peine quelques semaines, elle était plongée, avec son équipe, dans son tout dernier cours au baccalauréat, soit le plus important: Projet de conception en génie géologique.
«Ce cours nous montre vraiment le réalisme de la conception d’un projet en entier. En gros, on est en présence d’une problématique, on doit déterminer quelle est la meilleure méthode pour la régler, puis procéder à sa mise en œuvre. C’est vraiment un cours qui est très important dans notre domaine», affirme l’étudiante finissante.
Plus précisément, les étudiants sont amenés, à l’aide d’une maquette en 3D – qui représente un site et ses différentes couches de sol – à caractériser un terrain contaminé. Dans ce cas-ci, les étudiants se voyaient donc attribuer un terrain sur le territoire de la ville de Québec, sur lequel il y avait déjà eu une station-service. Les étudiants devaient donc déterminer s’il y avait présence ou non de contaminants dans les sols et dans l’eau souterraine.
Or, cette mise en situation est impossible à réaliser sans le simulateur de forage virtuel, un logiciel uniquement disponible dans deux des laboratoires informatiques de la Faculté des sciences et de génie (FSG). Mais voilà: ces laboratoires étaient évidemment fermés, comme tout le reste du campus, en raison du contexte actuel.
Une équipe composée d’informaticiens, de professeurs et de gestionnaires de la FSG ont eu une idée de génie: rendre disponibles, à distance, tous les laboratoires informatiques de la Faculté à tous les étudiants et du coup, tous les logiciels spécialisés. «Ça a été un coup de maître et nous en sommes très fiers. On a tous travaillé très fort. En quatre jours, tout était fin prêt! La FSG, c’est quand même en tout 11 laboratoires informatiques et près de 400 ordinateurs pour tous les étudiants», indique David-Laurance Nadeau, responsable facultaire des technologies de l’information et soutien pédagogique à la FSG. Normand Rioux, Frédéric Lebel et Louis Rathier sont plus précisément les spécialistes TI qui ont réalisé le projet.
Jérôme Turcotte, étudiant en première année, a grandement apprécié l’accès aux laboratoires. «Dans mon cours Représentation spatiale de l’information géo-environnementale, on devait notamment utiliser ArcGIS, un logiciel de cartographie assistée qui nous permet, entre autres, de dessiner des cartes avec notre ordinateur. Pour moi, ça a toujours été impossible de télécharger des logiciels des laboratoires, car j’ai un Mac et que cela fonctionne seulement avec Windows, précise-t-il. Mais grâce au système qu’ils ont implanté, tout le monde peut maintenant joindre les labos informatiques, puis prendre contrôle physiquement d’un ordinateur, avec tous les logiciels qu’il contient. C’est vraiment génial! »
Pour Claudia Perreault, qui terminait son bac, il s’agissait clairement d’un soulagement.
« Il y a beaucoup d’universités au Québec qui ont mis fin à des cours et par conséquent, les apprentissages ne se sont pas poursuivis jusqu’à la fin de la session. L’accès aux labos, c’était super et très bien fait. Ils nous ont donné un guide d’instruction qui nous expliquait de A à Z comment procéder et personnellement, je n’ai eu aucune difficulté à me connecter de la maison. Puisque mon conjoint est aussi à la maîtrise, on a dû faire un horaire de partage de notre bureau, mais bon, disons que ça, c’était pas grand-chose! (rires)»
En cas de besoin ou de pépins techniques, les professeurs et l’équipe d’informaticiens étaient disponibles pour aider les étudiants à distance. Le professeur Richard Fortier, qui est aussi le directeur du Centre d’études nordiques, avait principalement recours à la plateforme Teams pour entrer en communication avec ses étudiants. «Lors du cours prévu, les étudiants pouvaient m'appeler pour avoir une visioconférence. Ils pouvaient aussi partager dans Teams l'écran du poste de travail dont ils avaient pris le contrôle à distance, afin de me montrer le problème qu'ils rencontraient et je pouvais les dépanner à distance.»
Cette solution a eu un tel succès que des facultés, telle celle des Lettres, ont communiqué avec la FSG pour pouvoir l’exploiter du côté des laboratoires de langues.
Claudine Leullier enseigne l’espagnol à l’École des langues. «Dans le cadre de mes cours, j’utilise Can 8. Ce logiciel, qui est disponible dans tous nos laboratoires, est utilisé pour faire des exercices de compréhension de l’expression de l’oral. Les étudiants peuvent le télécharger à la maison, mais seulement avec Windows. L’accès aux laboratoires permet donc de rendre ce logiciel accessible à tous.»
Peut-on penser que cet accès, qui ne recèle visiblement que des avantages, soit conservé comme façon de faire dans l'avenir? «Il est clair qu’on va maintenir cet accès, conclut David-Laurance Nadeau. Avant, plusieurs de nos étudiants devaient se déplacer en dehors de leurs cours les soirs ou les fins de semaine pour venir travailler dans les laboratoires informatiques. Maintenant, ils pourront le faire de chez eux et à l’heure de leur choix. En fait, et bien évidemment, après que leurs professeurs aient précisé dans leur cours le degré d’utilisation.»