
Marie-Pier B. Tremblay a reçu le premier prix de la finale locale du concours Ma thèse en 180 secondes. L’étudiante représentera l’Université Laval à la finale nationale, qui se déroulera le 29 mai à Gatineau dans le cadre du 87e congrès de l’Association francophone pour le savoir – Acfas.
— Louise Leblanc
C’est par ces phrases-chocs prononcées au début de son exposé que la doctorante en psychologie Marie-Pier B. Tremblay a capté et maintenu l’attention de son auditoire, le 26 mars au pavillon Gene-H.-Kruger, dans le cadre de la finale locale 2019 du concours Ma thèse en 180 secondes. Ce concours, qui se déroule devant public et jury, est très couru. Il vise à encourager les étudiants des cycles supérieurs à développer leurs aptitudes de communicateurs et de vulgarisateurs scientifiques. Leur défi consiste à présenter leur sujet de recherche en termes simples et en seulement trois minutes. Ils doivent être clairs, concis et convaincants.
Avec son premier prix en poche, Marie-Pier B. Tremblay représentera son alma mater à la finale nationale du concours, qui se déroulera le 29 mai à l’Université du Québec en Outaouais dans le cadre du 87e congrès de l’Association francophone pour le savoir – Acfas.
«C’était ma première participation au concours, j’ai aimé l’expérience et je suis contente de ce que j’ai livré, explique celle qui en est à sa cinquième année de doctorat. Est-ce que je m’attendais à gagner? Non. Les autres étaient vraiment bons.»
L’étudiante dit ne pas avoir eu de craintes pour l’aspect vulgarisation, qu’elle considère comme un beau défi, ni avoir pensé au stress devant public. «Je m’implique dans plein d’activités de vulgarisation et j’aime ça, poursuit-elle. Je participe notamment à Cerveau en tête – Québec. Cette activité vise la vulgarisation et la promotion du cerveau et des connaissances en neurosciences auprès d’élèves du primaire et du secondaire, et du grand public. Je trouve primordial que les connaissances issues de la recherche soient diffusées dans la population. Il reste que 180 secondes, c’est tellement court qu’on ne peut pas nuancer. On doit aller droit à l’essentiel. Quant à parler devant public, je trouve cela stimulant. J’ai donné quelques cours durant mon doctorat. Cette année, j’ai été conférencière dans certains cours, notamment en neuroanatomie fonctionnelle.»
Marie-Pier B. Tremblay est candidate au doctorat en psychologie recherche et intervention, concentration neuropsychologie. Son intérêt pour cette jeune science remonte à son baccalauréat en psychologie. «J’ai toujours éprouvé une grande curiosité pour le cerveau humain, rappelle-t-elle. Plus j’en apprends, plus je m’aperçois que le rôle du cerveau est colossal et que nous en avons toujours plus à découvrir, autant chez les individus sains que dans les diverses psychopathologies. Le cerveau est responsable de tout, de nos actions, de nos pensées et de qui nous sommes, et pourtant j’ai l’impression que nous ne connaissons qu’une quantité infinitésimale de sa complexité. Je ne pense pas qu’un jour on saura tout du fonctionnement du cerveau.»
L’organe vital qu’est le cerveau humain est assez petit si on le compare au reste du corps d’un adulte. Sa taille est d’environ 1 400 centimètres cubes pour un poids moyen d’environ 1,3 kilo. Il comprend entre 80 et 100 milliards de neurones qui assurent la transmission de l’information dont nous avons besoin pour fonctionner.
L’empathie est une fonction psychologique fondamentale qui permet de comprendre et de partager les états affectifs et mentaux d’autrui. Chaque individu posséderait une certaine capacité d’empathie qu’il utiliserait plus ou moins spontanément.
On observe un intérêt grandissant pour l’empathie dans le domaine des neurosciences cognitives et sociales. Dans sa recherche doctorale, Marie-Pier B. Tremblay s’est intéressée à ce qui peut favoriser cette fonction psychologique ou lui nuire. Elle a travaillé sur ce qui distingue l’habileté et la propension à l’empathie sur les plans comportemental et cérébral. Son projet de recherche comprend deux études comportementales et une étude de neuroimagerie. «On se rend compte d’un déficit relativement central d’empathie dans certaines pathologies, souligne-t-elle. Même dans la population générale, on observe des variations quant à l’empathie des individus.»
Le deuxième prix de la finale a été décerné à Michel Thévenin, étudiant au doctorat en histoire. Sa présentation portait sur les artilleurs et ingénieurs militaires en Amérique du Nord au 18e siècle. Pauline Navarro, pour sa part, est inscrite au doctorat en nutrition. Elle a obtenu le Prix du public. Son projet de recherche porte sur le profil cardiométabolique d’une lignée de rats mâles.

Photo : Louise Leblanc