
Pleine de rebondissements, l'histoire familiale d'Amanda Jetté Knox a fait l'objet d'une conférence, mercredi dernier à l'atrium du pavillon Charles-De Koninck.
— Dany Vachon
Armée d'un puissant désir d'aider son enfant, Amanda a entrepris des recherches sur la transition de genre et a rencontré des professionnels de la santé. Le tout a été documenté dans un blogue destiné aux jeunes aux prises avec la même situation. En 2015, inspiré par le soutien obtenu au cours de cette expérience, son mari lui a annoncé qu'il était – lui aussi! — en questionnement sur son identité de genre. «Sans le savoir, j'avais marié une femme trans. Elle, elle le savait depuis l'âge de sept ans, mais comme plusieurs personnes de sa génération, elle a mis de côté cette idée et a essayé d'être un homme, sans succès.»
Le 14 novembre, Amanda était de passage sur le campus pour raconter son histoire dans laquelle elle a accompagné son fils et son époux dans leur transition de genre. Sa conférence, émouvante, était présentée à l'occasion de la campagne «Le respect, rien de moins». Initiative de plusieurs partenaires, dont le Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement (CPIMH), la CADEUL et l'AELIÉS, cette semaine d'activités avait pour but de promouvoir les relations respectueuses et de sensibiliser la communauté universitaire au problème du harcèlement psychologique et discriminatoire.
Aujourd'hui, Amanda est mariée à une femme, Zoe, avec qui elle a une fille, Alexis, et deux garçons, en plus d'une adolescente en processus d'adoption. Plus que jamais, Zoe et Alexis sont épanouies. «Avant 2014, Alexis était dépressive, souffrait d'anxiété, s'isolait dans sa chambre. Maintenant, nous avons une enfant qui a des amis, qui adore aller à l'école, qui fait des blagues. C'est incroyable ce qui peut arriver quand on donne aux ados de l'espace pour être eux-mêmes. Quant à Zoe, elle est la personne la plus gentille, la plus intelligente et la plus belle que je connaisse. Je suis tellement en amour avec elle!»
Pour Christine Delarosbil, coordonnatrice d'opérations au CPIMH, le témoignage d'Amanda est porteur de valeurs essentielles pour favoriser l'inclusion. «En l'invitant sur le campus, nous voulions sensibiliser les gens aux enjeux de ceux qui vivent avec une personne qui fait une transition de sexe. Il y a un message de bienveillance très fort dans son histoire. Amanda nous montre que l'on n'est pas obligé de tout comprendre sur la réalité des trans pour l'accepter et pour être accueillant et soutenant.»
En plus de cette présentation, la programmation de la campagne «Le respect, rien de moins» comprenait une conférence du professeur Michel Dorais sur la diversité sexuelle, une prestation de danse sur le thème de l'inclusion culturelle, des kiosques d'information, des ateliers de formation, un micro ouvert artistique et une vidéoconférence sur la place des femmes dans le milieu de la recherche. «L'ensemble des activités visait à promouvoir une culture du respect. La programmation a attiré pas seulement des intellectuels et des experts du domaine des sciences sociales, mais plusieurs personnes qui avaient un intérêt pour le sujet», se réjouit Christine Delarosbil.
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Photo : Dany Vachon