
Ce sont des pièges de ce type qui sont utilisés pour détecter la présence de l'agrile du frêne. Jusqu'à présent, aucun spécimen de ce ravageur n'a été capturé dans les 12 pièges déployés sur le campus.
— Service canadien des forêts
Rappelons que l'agrile du frêne pond ses œufs dans différentes espèces de frênes et que ses larves creusent des galeries qui entravent la circulation de la sève et provoquent le dépérissement progressif des arbres. Observé pour la première fois en Amérique du Nord en 2002 dans la région de Windsor et de Détroit, cet insecte est maintenant présent dans 31 États américains ainsi qu'au Manitoba, en Ontario et au Québec. C'est par millions que l'on compte les frênes qui ont dû être abattus en raison des dommages causés par ce ravageur.
L'agrile du frêne a été observé pour la première fois dans la ville de Québec en 2017, mais on soupçonne qu'il serait arrivé deux ou trois ans plus tôt. L'année dernière, la zone touchée par l'infestation s'arrêtait à environ 2 km à l'est du campus, près du parc du Bois-de-Coulonge. Afin de faire sa part pour juguler l'infestation, l'Université Laval a mis sur pied un comité de gestion de l'agrile du frêne formé de représentants du Service des immeubles, du Département des sciences du bois et de la forêt et du Comité d'aménagement et de mise en œuvre de l'Université Laval. Ce comité travaille de concert avec le comité technique régional chargé de coordonner la lutte contre l'agrile du frêne et avec l'équipe de Robert Lavallée du Service canadien des forêts.
L'automne dernier, un inventaire réalisé pour le compte du comité de gestion de l'agrile du frêne de l'Université Laval par Nicolas Legault, étudiant au Département des sciences du bois et de la forêt, a établi que le campus abrite plus de 3 000 frênes. «Pour 2018, nos efforts portent sur la détection de l'insecte et sur le repérage des frênes remarquables qui pourraient faire l'objet d'un traitement préventif à l'aide de l'insecticide TreeAzin», souligne Guy Bussières, membre du comité et responsable de travaux pratiques et de recherche au Département des sciences du bois et de la forêt.
Douze pièges ont été installés dans des frênes localisés aux quatre coins du campus. Ils contiennent une phéromone à faible rayon d'action qui attire les agriles vers le piège. Pour augmenter les probabilités de capture, les pièges verts – une couleur prisée par cet insecte – sont placés très haut dans le feuillage parce que l'insecte pond ses œufs dans les branches de la cime. «Les cordes servent à monter et à descendre les pièges de façon à faciliter les relevés périodiques», précise Guy Bussières.
Le premier relevé des pièges installés sur le campus a eu lieu le 5 juillet et aucun agrile du frêne n'a été observé. L'exercice sera répété toutes les deux semaines. Et si jamais on détectait la présence du ravageur? «Il faudrait alors passer aux étapes suivantes du plan d'action. Cela signifie augmenter les efforts de détection, éliminer rapidement les arbres atteints et administrer un traitement préventif aux spécimens de frênes que nous tenons à conserver», résume Guy Bussières.