
Le 23 juillet 1967, le général de Gaulle participe à un déjeuner en son honneur au Petit Cap, près de Cap-Tourmente, à l'est de Québec. Sur la photo, de gauche à droite, le premier ministre du Québec, Daniel Johnson, le recteur de l'Université Laval, Mgr Louis-Albert Vachon, madame Yvonne de Gaulle, le président de Gaulle et le cardinal Maurice Roy.
— W.B. Edwards, DGDAA, Université Laval, U519/8210/29.8
«Les archives constituent une partie importante et même essentielle de la mémoire de l'Université, explique l'archiviste James Lambert. C'est la mémoire consignée.»
Au pavillon Jean-Charles-Bonenfant, une quinzaine d'employés répondent notamment à quelque 1 500 demandes de référence par an. Les demandeurs viennent de l'Université, qu'il s'agisse d'enseignants, d'administrateurs, de professionnels ou d'étudiants. Ils viennent aussi du grand public, des domaines de la culture, du patrimoine, de la politique ou de la vie quotidienne. «Les demandes sont très variées, indique James Lambert. Un professionnel peut vouloir éclaircir un aspect ou l'autre de l'histoire de l'Université, ou des éditeurs de livres peuvent rechercher des illustrations.»
Des documents rares sont conservés aux archives. Parmi eux, mentionnons les lettres pastorales de 1853 annonçant l'érection de l'Université Laval et le plan directeur de la cité universitaire dessiné par Édouard Fiset en 1952. Il y a aussi des documents signés par Napoléon 1er. On trouve même un dossier consacré au général Charles de Gaulle. Il contient une centaine de pièces, dont cinq photos prises lors des deux visites du président français à Québec en 1960 et en 1967.
Le 20 avril 1960, Charles de Gaulle appose sa signature dans le livre d'or de l'Université Laval. La cérémonie se tient dans une salle du Séminaire de Québec. Dans son allocution, le recteur Mgr Alphonse-Marie Parent mentionne que l'Université «s'est toujours efforcée de s'acquitter aussi bien que possible de la mission qui lui incombe de conserver en ce pays et de maintenir à un niveau supérieur cette vie française et la culture qui en est l'expression.» Prenant la parole à son tour, le célèbre visiteur insiste sur la persistance et le développement de la vie française. «Il faut qu'entre tous les établissements, tous les foyers de cette pensée qui existent sur la Terre, s'établissent et se maintiennent des rapports étroits. […] Toutes les fois qu'entre la France et vous, ou réciproquement, s'établit un échange d'idées, un échange d'hommes, ou un échange de valeurs, un service est rendu à ce à quoi il faut le rendre, c'est-à-dire à la pérennité de ce que nous sommes.»
Cet extrait est tiré du journal L'Action catholique du 21 avril 1960, qui reproduisait le texte du discours de Charles de Gaulle. Une version dactylographiée de l'époque existe de cette allocution. Elle se trouve dans le fonds Antonio-Barrette conservé au Centre d'archives de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Le 23 juillet 1967, le président de Gaulle débarque du Colbert au port de Québec. Le lendemain, il entreprendra un voyage en automobile jusqu'à Montréal, où il prononcera un discours, célèbre depuis, sur le balcon de l'hôtel de ville. Le 23, à midi trente, le général est au Petit Cap, près de Cap-Tourmente, pour un déjeuner organisé en son honneur par l'Université Laval et le Séminaire de Québec. Une équipe du Service des laboratoires de langues de l'Université est sur place pour enregistrer chants et discours. Les invités sont au nombre d'une centaine. Il y a de nombreux journalistes et photographes.
«L'essentiel, pour vous, c'est de rester vous-mêmes, de ne pas vous dissoudre, affirme le président français. Car dans l'hypothèse où vous laisseriez faire, cette valeur que vous avez, cet exemple que vous donnez, aurait tôt fait de se diluer et de disparaître. Vous avez une tâche à remplir demain, comme vous l'avez eue hier, comme vous l'avez aujourd'hui. Une tâche qui est la vôtre, qui est à vous.»

Photo : DGDAA, Université Laval, P123/11/3 Fonds Félix-Antoine-Savard

Photo : DGDAA, Université Laval, U519/8210/29