
Le Programme de bourses de leadership et développement durable reconnaît le leadership et l'engagement de 90 étudiants.
— Marc Robitaille
Mohamed Bahdine est un nom connu à la Faculté des sciences et de génie. Au fil des ans, on l'a vu s'investir dans le Groupe aérospatial, dans Robocup ULaval et dans la Coupe de science, en plus des Jeux photoniques. Il se définit plus que jamais comme un communicateur scientifique. «La communication scientifique, explique-t-il, c'est vulgariser des concepts. C'est aussi initier les jeunes à la connaissance. J'aide régulièrement des amis sur des notions complexes. C'est très satisfaisant. J'aime beaucoup ça. Quand c'est enseigné de la bonne manière, les gens réalisent que c'est plus simple que ce qu'ils croyaient, et surtout plus intéressant. Pour moi, vulgariser est un défi. Je dois réduire un problème à son aspect le plus simple possible.»
Le 22 novembre, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, l'étudiant-communicateur a pris part à la cérémonie annuelle de remise des Bourses de leadership et développement durable de l'Université Laval. Cette année, 90 étudiantes et étudiants aux trois cycles d'enseignement, qui se sont démarqués par leur esprit d'initiative et par des réalisations exceptionnelles, se sont partagé 1,027 million de dollars versés par onze donateurs. Pour sa part, Mohamed Bahdine a reçu une bourse dans la catégorie «Leadership scientifique». L'Université reconnaît également le leadership artistique, le leadership entrepreneurial, le leadership environnemental, le leadership social / humanitaire et le leadership sportif.
Au fil des ans, l'étudiant boursier s'est distingué comme tuteur en mathématiques et en sciences dans un cégep, comme mentor en robotique auprès d'élèves en difficulté du primaire, comme auxiliaire de recherche, comme concepteur audiovisuel et comme rédacteur technique. «J'ai toujours aimé la science», affirme-t-il.
Les succès qu'il a remportés dans les compétitions d'ingénierie québécoise et canadienne ont également contribué à sa réputation de communicateur hors pair. En 2015, sa présentation en compétition québécoise portait sur l'utilisation d'un tether électrodynamique pour la récupération de débris spatiaux. Une longue tige de métal, lorsque placée dans l'ionosphère, permet de générer du mouvement orbital grâce au champ magnétique terrestre. En 2016, dans son exposé lors des deux compétitions, l'étudiant a décrit un réseau de transport interplanétaire. «En exploitant des zones fixes gravitationnelles du système solaire nommés points de Lagrange, des sondes interplanétaires peuvent être envoyées plus efficacement, soit avec le moins de combustible possible et dans le moins de temps possible», dit-il. Enfin, cette année, Mohamed Bahdine a terminé en première place des deux compétitions avec une présentation sur les réseaux complexes. «Dans mes présentations, souligne-t-il, je tente de rendre accessibles les sujets les plus complexes, avec de l'humour et de l'animation, comme dans une expérience plutôt que comme dans un cours universitaire.»
D'autres boursiers se distinguent
Stéphanie Béland – leadership social / humanitaire
Stéphanie Béland (maîtrise en droit notarial) a une passion: la protection des personnes, en particulier les personnes vulnérables. Ce n'est donc pas un hasard si elle travaille depuis janvier comme agente d'information juridique bénévole pour les aînés de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées. Chaque semaine elle aide des personnes aux prises avec des situations juridiques délicates et déstabilisantes. «Cette implication est l'une des plus importantes pour moi», explique celle qui s'investit dans de nombreuses causes. Par le passé, elle a été chef d'équipe pour la rédaction du Guide sur la fiducie testamentaire de l'Association pour l'intégration sociale. Elle a occupé le poste de vice-présidente aux finances du Comité de droit notarial de la Faculté de droit. Elle a fait de l'action bénévole à Québec, à la Société protectrice des animaux comme au refuge multiservice Lauberivière. «Ma plus grande réalisation, dit-elle, c'est tout ce que je donne, tant à ma faculté qu'à ma communauté.»
Anne Bernard – leadership environnemental
En Anne Bernard (doctorat en sciences forestières), l'Association des étudiants gradués en foresterie a actuellement une présidente qui en connaît un bout sur la vie associative. «J'ai toujours été impliquée au sein de ma faculté, souligne-t-elle. De plus, j'ai décidé de m'impliquer dans un festival forestier dans ma région afin de développer des activités éducatives en lien avec la forêt.» Anne Bernard a passé trois mois en République démocratique du Congo dans le cadre de son projet de recherche de maîtrise. Elle a travaillé avec des acteurs locaux pour qu'ils développent des prototypes de foyers améliorés dans le but de réduire l'utilisation de bois de chauffe par les femmes. Les acteurs locaux ont aussi mis en œuvre l'élevage de rats de Gambie, propres à la consommation humaine comme viande de brousse, en guise de solution économique de rechange au sciage illégal du bois. «J'ai agi à titre de catalyseur afin de mettre en relation différents acteurs pour travailler sur des enjeux communs et j'en suis très fière.»
Denis Boivin – leadership artistique
Le doctorant en sciences des religions Denis Boivin entretient une relation de longue date avec le cinéma. Il y a plusieurs années, alors qu'il étudie le cinéma à l'Université Laval, il devient le premier francophone à recevoir le Prix du meilleur film étudiant canadien. Durant sa longue carrière, il réalise des dizaines de documentaires et de courts métrages primés dans plusieurs pays. Denis Boivin a été pionnier des émissions pour enfants en langue autochtone. «J'ai été aux premières heures du Réseau de télévision des peuples autochtones, raconte-t-il. J'ai beaucoup travaillé pour et avec les Premières Nations.» Il réalise notamment une série pour enfants autochtones portant sur les contes des différentes nations à travers le Canada. «Ce fut un choc pour moi de découvrir l'importance des “petits êtres furtifs” dans la spiritualité autochtone, dit-il. Pour chaque Première Nation, ces petits êtres ont un nom, un rôle, une utilité ou deviennent porteurs de sorts. Leurs mythes racontent les créations des humains.» Engagé socialement, le boursier a notamment fondé Prise 10, une entreprise d'économie sociale destinée aux autochtones attirés vers le cinéma.
Félix Boutin – leadership entrepreneurial
Ces dernières années, Félix Boutin (baccalauréat en génie industriel) a multiplié les occasions d'exercer son leadership. Au Cégep Garneau, il a présidé la Jeune Coop Roue-Libre ainsi que le conseil d'administration des entreprises-écoles de l'établissement. À la Coop, il a géré une équipe d'une vingtaine de personnes en plus de s'occuper du marketing. Il est actuellement responsable d'un comité qui organise des activités sportives pour les étudiants de son programme d'études. «J'ai la capacité de rassembler les bonnes personnes autour de moi afin de faire croître les projets dans lesquels je m'implique», soutient-il. Félix Boutin accorde beaucoup d'importance à l'engagement social. Selon lui, l'implication permet de briser l'isolement et l'individualisme et ainsi de mieux comprendre le monde qui nous entoure. «Mes divers engagements, précise-t-il, m'ont permis de rencontrer de nombreuses personnes extraordinaires qui ont ouvert mes horizons sur plusieurs fronts.»
Roxane Carrière - leadership sportif
Psychologie et sport, ses deux passions, Roxane Carrière (doctorat en psychopédagogie) les vit chaque jour dans ses études et dans ses activités. Cette étudiante est consultante en psychologie du sport auprès d'athlètes et d'équipes sportives. Son travail consiste à optimiser leur bien-être psychologique dans la pratique de leur sport et de leur donner des outils pour obtenir de meilleures performances. Roxane Carrière a notamment collaboré au programme Proset Autism – tennis adaptatif destiné aux jeunes en situation de handicap. Elle finalise présentement un plan pour entraîneurs et enseignants destiné aux élèves-athlètes d'une école. Durant sa maîtrise, elle a été entraîneuse-chef de soccer auprès de jeunes filles de 10 à 12 ans. «Dans le sport, explique-t-elle, les filles sont habituées d'avoir des entraîneurs masculins ou des parents qui s'offrent de façon bénévole. Je suis fière d'avoir été un modèle de leadership féminin pour ces jeunes filles, de les avoir encouragées à être actives tout en contribuant à développer leur passion pour le soccer.»
Donateurs
En tout, onze donateurs ont remis 1,027 M$ aux lauréats. Les voici:
- CIBC
- Cominar
- Madame Esther Gilbert
- Fondation Famille Choquette
- Fondation J.A. DeSève
- Fondation La Capitale groupe financier
- Hydro-Québec
- Les Sœurs de la Charité de Québec
- Sentinel gestion immobilière
- Syndicat des professeurs et professeures de l'Université Laval
- TELUS
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