
Sur l'île de São Miguel, les excursionnistes ont pu contempler l'intérieur d'une vaste dépression, ou caldeira.
— Marjorie Lapointe-Aubert
Les 18 étudiantes et étudiants de 3e et de 4e année du baccalauréat en génie géologique ont effectué leur voyage durant deux semaines en mai. «Plusieurs destinations ont été considérées lors du démarrage du projet, telles que la Grèce, l'Argentine et Hawaï, explique Marjorie Lapointe-Aubert, étudiante de 3e année au baccalauréat en génie géologique et amatrice de nature sauvage et de grands espaces. Notre professeur Benoît Fournier avait visité les Açores à plusieurs reprises pour ses travaux de recherche. Il nous a fait découvrir cette destination et ses multiples attraits géologiques et de géo-ingénierie.»
Les 9 îles de l'archipel se situent à la rencontre de trois plaques tectoniques, d'où leur origine volcanique. Sur les quelque 1 700 volcans répertoriés, 9 sont encore actifs. Environ 250 000 personnes habitent ce territoire de plus de 2 300 kilomètres carrés. Selon l'étudiante, la géologie y est très différente de celle du Québec. Lacs de cratère, fumerolles, sources thermales bouillantes, tunnels de lave et autres caldeiras: les phénomènes géologiques étonnants abondent dans cette région.
«Les fumerolles et les sources thermales de la région de Furnas sont effectivement spectaculaires, affirme Marjorie Lapointe-Aubert. La vue de flaques et d'étangs d'eau, bouillant à quelques centimètres de nos pieds, est assez surprenante. La visite de Gruta das Torres, sur l'île de Pico, a permis au groupe d'observer des laves lors d'une descente guidée dans le plus long tunnel de lave des Açores. Une activité fort impressionnante!»
Selon l'étudiante, chacune des îles a sa «personnalité». Les excursionnistes en ont visité quatre, soit São Miguel, São Jorge, Pico et Faial. São Miguel est la plus grande et la plus peuplée. «En quelques minutes, indique-t-elle, on passe d'un environnement urbain à un sentier à couper le souffle qui longe la crête d'une vaste dépression, une caldeira. On a également pu faire une visite fort intéressante de la vieille ville afin d'y observer les différentes pierres de construction.» À São Jorge, les étudiants ont notamment visité une carrière de basalte, où ils ont pu observer des coulées de lave successives. Sur l'île de Pico, les excursionnistes ont escaladé le volcan du même nom qui culmine à plus de 2 300 mètres. «Quant à Faial, souligne Marjorie Lapointe-Aubert, elle nous a fait réfléchir à la vie insulaire, le volcan Capelinhos ayant formé un cap dans l'ouest de l'île il y a à peine 60 ans.»
Les étudiants ont visité un observatoire de volcanologie chargé de surveiller l'activité sismique des îles. Ils sont aussi entrés dans une centrale géothermique. «J'ai été captivée, dit-elle, par la façon dont les Açoréens font usage de sources d'énergie propres et renouvelables.»
Sur l'île de São Miguel, un ingénieur local leur a fait visiter les endroits où ont eu lieu divers mouvements de terrain. «Cette menace plane constamment au-dessus des habitants et des infrastructures, soutient l'étudiante. Des glissements de terrain de grande envergure ont laissé des cicatrices profondes dans le paysage.»
Excursion géologique est un cours préparé par les étudiants pour les étudiants. Aucun enseignement n'est donné par un professeur. Les étudiants forment un groupe, choisissent la destination, recrutent un professeur accompagnateur, planifient les aspects pédagogiques et logistiques, effectuent les demandes de commandites et organisent les activités de financement. La préparation comprend aussi la réalisation, par les étudiants, d'un livre-guide. Cette année, l'ouvrage contenait une centaine de pages sur la géologie des Açores et sur les itinéraires détaillés de chaque journée du voyage. Trois crédits sont accordés aux participants au retour. L'évaluation des étudiants par le professeur accompagnateur repose sur des projets de synthèse.
Les excursionnistes prennent la pose devant un bâtiment pittoresque de Ponta Delgada, sur l'île de São Miguel, lors d'une visite d'observation des géomatériaux ayant servi à la construction.
Photo: Marjorie Lapointe-Aubert
Visite d'une carrière de pouzzolane, une roche constituée par des projections volcaniques, sur l'île de São Miguel.
Photo: Marjorie Lapointe-Aubert
À l'ouest de l'île de Faial, des étudiants marchent en direction d'un cap formé par le volcan Capelinhos.
Photo: Marjorie Lapointe-Aubert