
Le choix d'un portail Web s'est imposé dès le début. «On souhaitait s'accorder avec la tendance, alimenter la revue régulièrement et aussi permettre le décloisonnement pour favoriser les collaborations interuniversitaires, même internationales», note le professeur.
Le succès rapide du Crachoir de Flaubert a justifié sans tarder sa raison d'être. Après un an, le portail comptait 13 000 visites et plus de 100 textes publiés, ces derniers provenant de partout dans la francophonie, dont plusieurs d'Europe et d'Afrique du Nord. Depuis, la croissance n'a pas cessé.
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il? «Trois catégories de textes – création, réflexion et compte-rendu – sont acceptées, pourvu que leurs auteurs soient liés à une université. Dans la catégorie création, nous sommes ouverts à tous les genres», précise Treveur Petruzziello, doctorant en création littéraire à l'Université Laval et directeur littéraire de la revue. Le comité de lecture est formé d'étudiants de cycles supérieurs en création littéraire, en majorité du campus, auxquels s'ajoutent des représentants de l'UQAM, de l'Université de Montréal et de l'Université d'Ottawa. Tous les textes reçus à des fins de publication sont évalués anonymement par ces collaborateurs bénévoles, qui doivent formuler avec rigueur leurs critères pour accepter, refuser ou demander la révision d'un texte, selon le cas. Cette sélection mène à la mise en ligne d'au moins un texte par semaine.
Pour Treveur Petruzziello, qui a joint Le Crachoir de Flaubert par l'entremise de son comité de lecture alors qu'il terminait sa maîtrise, il s'agit d'une expérience très enrichissante pour développer la rigueur et l'esprit critique. «Discuter avec mes pairs, confronter mes idées, formuler des recommandations aux auteurs a été très formateur», indique-t-il. «Quand nous avons conçu le projet, nous voulions qu'il serve d'outil d'apprentissage en vue d'acquérir des compétences professionnelles, complète Alain Beaulieu. De fait, plusieurs étudiants passés par Le Crachoir de Flaubert travaillent maintenant dans les domaines de l'édition ou de la gestion de revues».
En cinq ans, Le Crachoir de Flaubert a donc acquis une belle crédibilité dans les milieux universitaire et littéraire. On lui reconnaît une ligne éditoriale sérieuse. Sans compter que sa présence est bienvenue auprès des auteurs de la relève pour qui l'accès à la publication demeure, somme toute, assez limité.
En marge de ses visées initiales, d'autres activités se sont greffées au Crachoir de Flaubert. Lieu d'échange pour les professeurs, qui peuvent aussi y publier des travaux de leurs étudiants, on y diffuse des dossiers thématiques liés à des colloques. Certains contenus sont accessibles en ligne par baladodiffusion. De plus, depuis 2014, la revue accueille des chercheurs-créateurs en résidence. Ces derniers obtiennent carte blanche pour créer et réfléchir à partir du portail.
En outre, la revue met sur pied des événements pour promouvoir la création littéraire. Il reprend cet automne son cycle de conférences pour tous qui portent sur le travail de l'écriture à partir du témoignage de ses artisans. Ouverte mardi dernier avec la poète ilnue Marie-Andrée Gill, la série se poursuit le jeudi 10 novembre avec le dramaturge René-Daniel Dubois. En décembre, ce sera le tour de Mylène Bouchard, écrivaine et cofondatrice des éditions La Peuplade.
Pour plus de renseignements sur ces rendez-vous et pour lire la revue: lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca