
L'étudiante Mylène Gagnon, à droite, en compagnie de sa patiente qui a reçu une prothèse dentaire complète sur le maxillaire supérieur.
— René Vaillancourt
La Soirée internationale et communautaire a eu lieu le mardi 11 octobre au pavillon de Médecine dentaire. Mylène Gagnon, étudiante de quatrième année au doctorat, était sur place pour partager son expérience à la CDSA, vécue pendant quatre semaines ce printemps. «Je me disais qu'avant d'aider des gens qui vivent au bout du monde, je devais plutôt m'occuper de ceux qui vivent près de chez moi, explique-t-elle. Je n'étais pas consciente que la demande était aussi grande chez les personnes vulnérables, ni que les besoins en soins dentaires étaient aussi criants.»
Mylène Gagnon voyait un patient par demi-journée. Comme ses 21 autres compagnes et compagnons d'études, elle était supervisée par des dentistes généralistes et par des spécialistes. Elle faisait des examens complets de la bouche, comme en clinique privée. Plusieurs avaient une hygiène bucco-dentaire minimale. Elle a vu certains enfants dont les dents étaient parfois non réparables et qu'il fallait extraire. «Une de mes patientes adultes avait les dents du maxillaire supérieur qui étaient irrécupérables, indique l'étudiante. Nous avons décidé qu'il était mieux d'extraire les huit dents qui restaient et de les remplacer immédiatement par une prothèse. Quand elle s'est vue avec cette prothèse complète dans un miroir, elle a pleuré de joie de se voir et de pouvoir sourire. J'ai pleuré aussi. À ce moment, j'ai su que j'avais fait un bon choix de carrière.»
L'étudiante a vécu une expérience globale, tant humaine que professionnelle. Elle a traité des enfants, une clientèle pas toujours facile. Elle a aussi relevé le défi de la communication avec des réfugiés nouvellement arrivés à Québec et accompagnés d'une interprète. «Règle générale, dit-elle, les patients étaient tous reconnaissants d'être là, ils étaient tellement contents, ils posaient des questions et ils nous écoutaient. Cette expérience, je l'ai beaucoup appréciée et je la recommande.»
En 2016, la clinique a accueilli 249 patients, dont 71 enfants. Une bonne partie des traitements étaient curatifs, comme des obturations, des soins de gencives et des extractions. La valeur des soins reçus s'élève à plus de 160 000$. Cette somme est payée par un ensemble de partenaires, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux.
La doyenne de la Faculté de médecine dentaire, Cathia Bergeron, rappelle que la Faculté s'investit beaucoup dans la communauté. «Dans notre mission, soutient-elle, nous cherchons à transmettre plusieurs valeurs à nos étudiants. La conscience sociale est l'une d'elles. Les activités de la CDSA leur ouvrent les yeux sur une réalité dont ils ne sont pas nécessairement proches.»
Selon elle, il est clair que les retombées des activités de la clinique sont très positives. «Elles le sont pour les étudiants, pour la communauté et même pour l'Université, affirme-t-elle. L'Université montre qu'elle est engagée dans la société.»
Les étudiants ressortent, en général, très satisfaits de leur expérience. «Beaucoup disent qu'ils ne l'oublieront jamais, souligne Cathia Bergeron. La CDSA les a éveillés à toutes sortes de défis.»