
En mars 2014, les chercheurs et les étudiants membres de l'équipe franco-québécoise de recherche sur le tourisme de mémoire ont visité l'Historial de la Grande Guerre de la ville de Péronne, dans la région française Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
— Pascale Marcotte
«Des collaborations solides ont été bâties, encouragées depuis des décennies par des politiques volontaires des gouvernements, explique la vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales, Nicole Lacasse. La coopération franco-québécoise en enseignement supérieur est aujourd'hui dynamique et productive, avec notamment une mobilité professorale et étudiante importante, un grand nombre de cotutelles, des programmes conjoints de formation, des projets de recherche innovants, la création de laboratoires associés et d'unités mixtes internationales de recherche. Mais il faut demeurer vigilant et s'assurer que les politiques continuent de comprendre la valeur exceptionnelle de la coopération universitaire franco-québécoise et de la soutenir adéquatement.»
Le Conseil est le fruit d'une entente entre le gouvernement du Québec et celui de la République française. Il comprend sept membres français et autant de membres québécois. De part et d'autre, on trouve quatre représentants d'établissements d'enseignement supérieur. «L'Université Laval est particulièrement active au Conseil», indique Nicole Lacasse.
La première journée du colloque a porté sur l'innovation et le numérique au coeur de la coopération universitaire franco-québécoise. La seconde journée a couvert les grands axes de cette même coopération. Plus de 50 experts ont participé à la rencontre. La moitié provenait d'universités québécoises, dont une demi-douzaine de l'Université Laval.
Dans son exposé, la professeure Pascale Marcotte, du Département de géographie, a présenté un projet de recherche financé par le CFQCU et axé sur le tourisme de mémoire. Le projet couvre la période 2013 à 2016. Les équipes françaises et québécoises réunissent une dizaine de professeurs actifs en sociologie, histoire, géographie et marketing, ainsi qu'une dizaine d'étudiants. Ils proviennent notamment de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l'Université de Strasbourg, de l'Université Laval et de l'UQTR. Le principal séjour d'étude a consisté à visiter et à interroger les gestionnaires de plus de 30 sites de la Première Guerre mondiale en France et en Belgique.
«Pour leurs premiers travaux en commun, les chercheurs ont choisi comme objet d'étude les commémorations et les équipements touristiques liés au centenaire de la Grande Guerre de 1914-1918, souligne Pascale Marcotte. Nous avons accompagné la réflexion des gestionnaires de cimetières, de musées, de parcs commémoratifs et de monuments qui s'interrogent sur les messages à transmettre, les moyens pour le faire et les publics à qui ils s'adressent. Le projet a permis un transfert de connaissances entre les chercheurs et les milieux touristiques et commémoratifs. Il a aussi donné lieu à plusieurs analyses comparatives.»
Le professeur Bernard Têtu, maintenant retraité du Département de biologie moléculaire, de biochimie médicale et de pathologie, a présenté un projet de recherche également financé par le CFQCU et axé sur la pathologie numérique, ou télépathologie. Avec son partenaire français Philippe Bertheau, il a fondé le Réseau interuniversitaire francophone en pathologie. Dix-neuf universités françaises sont représentées, de même que les quatre facultés de médecine québécoises, ainsi qu'une université suisse et une université ivoirienne. Au cours des deux dernières années, des étudiants de médecine en résidence ont conçu des modules de formation en pathologie numérique en ligne.
«Il est essentiel que les résidents en pathologie soient exposés à la pathologie numérique durant leur formation, affirme Bernard Têtu. En laboratoire, le pathologiste examine des images macroscopiques et microscopiques et porte sur elles des diagnostics de maladies. Or, cette spécialité est maintenant beaucoup plus complexe et les pathologistes sont appelés de plus en plus à se consulter entre eux et à consulter des experts.» L'expertise québécoise en la matière a servi d'exemple. Depuis 2011, un réseau de télépathologie diagnostique est en activité dans l'est du Québec. Les lames microscopiques sont numérisées et les images sont lues à distance.
Ces deux projets font partie des neuf qui sont réalisés avec l'appui du CFQCU et dont les retombées ont été mises en valeur au cours du colloque. «Ils sont des exemples éloquents de la valeur ajoutée des coopérations universitaires franco-québécoises en formation et en recherche et des modèles fort inspirants pour l'avenir», soutient Nicole Lacasse.