
Situé sur la 42e rue et Broadway, Times Square est l'un des endroits les plus célèbres au monde.
— Dany Lévesque
«Chacune des quatre grandes villes joue un rôle important dans la mégalopole», explique Alex St-Amant, étudiant inscrit au baccalauréat en géographie. Selon lui, Boston a une vocation éducative avec un nombre élevé de collèges et d'universités. New York a un rôle d'abord financier et politique. Philadelphie, berceau des institutions américaines, a un rôle plus symbolique, en étant l'endroit où fut signée la Déclaration d'indépendance. Enfin, Washington a une fonction administrative. «Notre voyage d'études, dit-il, nous a permis de constater ces différents rôles.»
Alex St-Amant et 15 autres étudiants en géographie, la majorité au baccalauréat, ont fait une excursion de 11 jours dans la mégalopole du nord-est des États-Unis, entre février et mars. Le groupe était accompagné du professeur Matthew Hatvany et du chargé d'enseignement Guy Dorval. Des présentations et des excursions quotidiennes ont permis d'analyser des problématiques telles que l'aménagement du territoire, la revitalisation urbaine et la symbolique de l'espace.
Dany Lévesque était du voyage. Il énumère trois caractéristiques communes aux quatre grandes villes visitées. «Ces milieux hyperurbains ont des activités portuaires et un accès direct à une rivière ou à l'océan, indique-t-il. Ils ont des parcs urbains très anciens et ils connaissent un phénomène d'embourgeoisement de leurs quartiers.»
L'embourgeoisement est particulièrement frappant à New York. Qui dit embourgeoisement dit arrivée de résidents mieux nantis et départ d'anciens occupants moins favorisés socioéconomiquement. C'est ce qui est arrivé dans Harlem à la suite, notamment, de l'expansion de l'Université Columbia. «Harlem est de moins en moins un ghetto et devient un beau secteur, soutient Dany Lévesque. Mais une conséquence de l'embourgeoisement est qu'il repousse la pauvreté et la criminalité de plus en plus loin dans les banlieues. Maintenant les problèmes sont rendus au New Jersey.»
Un symbole de la revitalisation de la ville est certes la High Line. Dans Manhattan, d'anciennes voies ferrées désaffectées ont été converties en un parc linéaire urbain. «C'est aujourd'hui une belle promenade avec des arbres, des bancs et un bel embourgeoisement», souligne-t-il.
La communauté immigrante chinoise de New York a attiré l'attention de David Autret. «Le dynamisme de cette communauté est visible, explique-t-il. Ils ont notamment beaucoup de journaux gratuits. Les immigrés chinois représentent 8 ou 9% de la population new-yorkaise. Or ils représentent 20% des effectifs étudiants à l'université.»
Dans cette ville, la pauvreté est fréquemment associée à la communauté noire. «C'est quelque chose d'observable quand on marche dans New York», affirme-t-il.
Alex St-Amant insiste sur les inégalités sociales. «À Times Square, dit-il, j'ai vu des millionnaires. En tournant le coin de la rue, il y avait des itinérants par terre qui comptaient leurs “cennes noires”. C'était irréel et choquant.»
Le système universitaire américain a fait l'objet de multiples comparaisons avec le système québécois. Un aspect revenait constamment: celui du sentiment d'appartenance. «Boston est un haut lieu du savoir, indique Dany Lévesque. On y trouve vraiment de grands établissements universitaires, tel Harvard. À cet endroit, on forge l'appartenance à l'université. Par exemple, un étudiant de première année, même si ses parents habitent le pâté de maisons voisin du campus, doit vivre à l'université, y manger et y dormir.»