Alain Beaulieu, Aurélie Campana et Christian Landry sont unanimes. Leur sélection représente une belle marque de reconnaissance pour le travail accompli. «Nous aimons être reconnus par nos pairs scientifiques et par nos collègues dans nos établissements, mais être reconnu parce qu'on contribue à l'avancement du savoir dans notre société, c'est particulièrement réjouissant», explique Christian Landry.
Professeur de création littéraire, Alain Beaulieu est aussi romancier. À ce jour, il a publié une douzaine de romans, tant en France qu'au Québec. De nombreux prix ont couronné sa production littéraire. Selon lui, on devient écrivain pour trois raisons. D'abord, on s'est reconnu dans les histoires inventées et les personnages créés par d'autres. Ensuite, un matériau d'expression comme le langage permet de dire ce qui, autrement, demeurerait indicible. Enfin, la fiction narrative, en particulier le roman, est le seul média à pouvoir dire certaines choses essentielles de l'existence humaine.
«On ne devient ni professeur ni écrivain à partir d'un seul élément, dit-il. Il s'agit d'un travail de longue haleine, chaque production, chaque oeuvre et chaque contribution universitaire devenant un jalon dans ce qu'on peut appeler une carrière de professeur ou d'écrivain.»
Les travaux d'Aurélie Campana portent principalement sur les guerres civiles et le recours au terrorisme. Elle s'intéresse aux différentes formes de violence politique. C'est dans le cadre de ses études universitaires en histoire qu'elle s'est intéressée à l'URSS et à la Russie post-soviétique. Cela allait la conduire à la science politique. «Ma famille n'est pas originaire d'Europe de l'Est ou de l'ex-URSS, souligne-t-elle. Mais j'ai toujours regardé vers l'Est. Au point d'apprendre la langue russe à l'université.» Comme chercheuse, ses travaux sont axés sur l'Asie centrale et sur l'ex-URSS, avec un accent particulier sur la Crimée et le Caucase du Nord. «Ma première recherche en carrière, mentionne-t-elle, portait sur les peuples déportés sous Staline, soit les Tatars de Crimée et les Tchétchènes.» Aurélie Campana a la réputation d'être assez sévère avec ses étudiants. «Mes cours, indique-t-elle, demandent beaucoup de travail. Approcher des sujets comme la Russie et le terrorisme exige une grande rigueur.»
La renommée de Christian Landry comme expert en biologie intégrative et des systèmes a franchi les frontières. Ses travaux contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents et du fonctionnement des cellules et de leur évolution. «Mon grand intérêt, précise-t-il, est de comprendre l'évolution biologique. Cela nous permettra éventuellement de mieux contrôler l'évolution d'espèces pathogènes et parasitaires qui s'adaptent constamment aux médicaments et aux vaccins que nous développons.»
Tous les trois ne manquent pas de projets. Alain Beaulieu travaille depuis plusieurs mois à la mise sur pied du CIRCUL, le Centre interartistique de recherche-création de l'Université Laval. Aurélie Campana est membre du comité de direction du Canadian Network for Research on Terrorism, Security and Society, un nouveau réseau pancanadien qui fait une place particulièrement importante aux jeunes chercheurs. Enfin, Christian Landry aimerait faire de l'institut de recherche où il travaille l'un des meilleurs centres de formation au monde en biologie intégrative. «Il n'y a rien de plus stimulant pour moi que d'être entouré de gens intelligents, curieux et vaillants, explique-t-il. D'un point de vue scientifique, j'aimerais voir plus d'interdisciplinarité et de mélange des genres. Je pense que c'est la clé de la créativité.»
Il est possible de visionner une vidéo sur les professeurs Beaulieu, Campana et Landry dans la galerie vidéo de l'Université Laval, à l'adresse suivante: ulaval.tv.