
Un Canadien sur cinq sera touché par la maladie mentale au cours de sa vie.
Une partie de ce montant (75 000$) sera consacrée à un programme de formation auprès des membres du personnel. L'objectif premier du projet est de guider les employés qui désirent venir en aide aux étudiants qu'ils soupçonnent d'être en détresse.
Henri Hamel, directeur du Centre d'aide aux étudiants, explique que ce projet est né d'un constat. «Plusieurs employés nous ont déjà affirmé qu'ils manquaient d'outils pour aider les étudiants en détresse qu'ils rencontraient parfois dans l'exercice de leurs fonctions, dit-il. C'est dans cet esprit que sera conçue la formation offerte au cours du prochain trimestre d'automne.» Élaborée par Julie Cummings, conseillère en formation à la Direction des services aux étudiants, cette formation est d'une durée de deux jours.
Le premier volet du projet, baptisé A.I.D.E.R., repose sur cinq principes: «A» pour accueillir de manière proactive, «I» pour cerner les éléments importants lors de manifestation de détresse, «D» pour délimiter son rôle, «E» pour encourager la recherche d'aide de la part de l'étudiant et «R» pour le diriger vers des ressources adéquates.
Avec l'autre partie du don de Bell (150 000$), le Centre d'aide aux étudiants ajoutera à sa gamme de services une intervention spécialisée s'adressant à des étudiants présentant des problèmes de régulation émotionnelle, préalablement détectés lors d'une consultation individuelle. L'aide prendra la forme d'un «groupe d'entraînement à la régulation émotionnelle» composé d'un petit nombre d'étudiants qui apprendront à mieux comprendre et à gérer leurs émotions. Ces rencontres, qui ne sont pas des thérapies, soulignons-le, seront assorties d'un suivi individuel.
«Il nous est tous personnellement arrivé de réagir sous le coup de l'émotion et de réaliser avec le recul que notre réaction émotive nous avait entraînés un peu trop loin et peut-être causé des ennuis», dit Martine Coulombe, psychologue et responsable, avec les consultantes en counseling Louise Careau et Chantal Thibodeau, de l'élaboration de ce volet. «Il faut savoir que l'hypersensibilité face aux événements de la vie peut rendre le quotidien douloureux, voire insupportable, en raison des situations de crise qui surgissent au cours de nos relations avec les autres», insiste-t-elle.
Afin de mesurer le taux de satisfaction et de rectifier le tir au besoin, le Centre d'aide aux étudiants a déjà formé deux groupes réunissant 17 étudiants. Ces derniers ont répondu à un questionnaire avant l'intervention ainsi que deux semaines après la fin de celle-ci. Selon Martine Coulombe, le taux de satisfaction a été excellent. «Certains participants nous ont confié qu'ils avaient des réticences au départ, mais qu'ils avaient beaucoup apprécié. C'est très encourageant pour la suite des choses.»
Selon les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), un Canadien sur cinq sera touché par la maladie mentale au cours de sa vie. Bref, une cause qui ne laissera jamais personne indifférent.