
Ouvert juste à temps pour la rentrée, le Fou AELIÉS se situe à la croisée du café et du bistrot de quartier.
— Marc Robitaille
En un an, le campus s’est enrichi de trois nouveaux cafés étudiants. Les autres sont le Café l’Équilibre, au stade TELUS-Université Laval, et L’Exode, à l’édifice La Fabrique. Loin de s’essouffler, le mouvement se poursuivra, cet automne, avec l’ouverture d’un autre Café l’Équilibre, cette fois au PEPS. Et le projet Cuisine Campus, de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), est toujours sur les rails. Il vise à confier aux étudiants la gestion des cafétérias de la cité universitaire.
«Il semble y avoir une concordance de deux facteurs, explique Myriam Michaud, coordonnatrice à la vie associative à la Coopérative des cafés étudiants. On assiste à une volonté des associations étudiantes de diversifier leurs services offerts à la communauté. Et la direction de l’Université a répondu à cette volonté par une plus grande ouverture. Le dialogue a donc pu s’établir.»
Si l’on inclut le futur Café l’Équilibre au PEPS, le nombre de cafés étudiants à l’Université s’élèvera bientôt à 19. Ce chiffre comprend Le Pub universitaire et le dépanneur Chez Alphonse, situés au complexe Desjardins-Pollack. «En excluant Le Pub et le dépanneur, le chiffre d’affaires annuel des cafés étudiants se situe entre 2 M$ et 2,5 M$, indique Myriam Michaud. Environ 370 personnes y travaillent, des emplois rémunérés dans près de la moitié des cas. On parle d’un poids économique considérable.»
Certains sont multifacultaires au sens où ils sont gérés par un regroupement d’associations étudiantes. D’autres se distinguent par leur offre alimentaire. Par exemple, le Ceteris Paribouffe au pavillon Charles-De Koninck. Celui-ci fait beaucoup dans les mets latino-américains. «Quand on commence à les connaître, on peut savoir où on sert des sushis le mardi, où il y a une bonne offre végé et à quel endroit on sert des repas chauds avec viande, pizza et poutine», souligne Myriam Michaud.
Certains cafés sont recherchés pour leur ambiance propice à l’étude, en dehors des heures d’achalandage. «Le FAS Café, au pavillon Félix-Antoine-Savard, est un de ces endroits où l’on peut étudier paisiblement en sirotant un bon expresso», dit-elle.
Parmi les endroits les plus originaux, cette dernière mentionne l’AssÉTAR Café, au Vieux-Séminaire de Québec. «C’est un des plus beaux cafés étudiants, affirme Myriam Michaud. Il est situé au dernier étage d’un magnifique bâtiment ancien. C’est aussi un lieu de vie et de rassemblement pour les étudiants d’architecture qui passent habituellement beaucoup de temps au Vieux-Séminaire.»
Selon elle, les cafés sont des lieux de vie, de rencontre et de partage. Dans ces endroits, les aliments coûtent bien souvent moins cher que ceux achetés dans les cafétérias du campus. Autre caractéristique: les revenus demeurent dans la cité universitaire. «Les encourager, poursuit-elle, c’est s’assurer que les profits seront réinvestis dans des projets et activités d’étudiants.»
Dans le dossier des aliments équitables, végétariens et biologiques, les cafés étudiants ont été à l’avant-garde grâce à la proximité du pouvoir décisionnel. «Ils appartiennent aux associations étudiantes, explique Myriam Michaud. On est donc dans une gestion très locale. Les manières de se faire entendre sont simples. Les virages peuvent se prendre beaucoup plus facilement.»
Un café étudiant permet aussi d’aller chercher une solide formation en gestion. «Tu es un étudiant de 22 ans et tu gères une vraie entreprise qui a un vrai chiffre d’affaires de 100 000$ par an! Ce n’est pas une blague!»