
Jonathan Gaudreault, Sophie D'Amours et Luc LeBel posent devant Jean-Marc Frayret (École polytechnique de Montréal), Nadia Lehoux, Mustapha Nourelfath, Robert Beauregard et Daoud Aït-Kadi. L'équipe de FORAC comprend aussi Diane Poulin, Alain Martel et Mikael Rönnqvist.
— Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
«Il s’agit d’un prix prestigieux dont nous sommes très honorés. Cela nous confirme qu’on a fait les bons choix en mettant en commun nos ressources et en s’entraidant, tant du point de vue des finances que de la démarche scientifique», affirme Sophie D’Amours, fondatrice de FORAC et vice-rectrice à la recherche et à la création. «Né en 2002, FORAC doit beaucoup au recteur Denis Brière, alors doyen de la Faculté de foresterie. C’est lui qui a vu le potentiel de développer chez nous un tel consortium multidisciplinaire.»
Le prix Brockhouse du Canada vise à reconnaître les réalisations de chercheurs canadiens provenant de différentes disciplines qui ont uni leur expertise pour apporter une contribution exceptionnelle aux domaines des sciences naturelles ou du génie. Il est assorti d’une subvention de 250 000$.
La grande force de FORAC, c’est justement la multidisciplinarité. Cette équipe unissant des chercheurs de divers domaines a optimisé la chaîne de valeur afin de maximiser les retombées économiques de l’industrie forestière tout en minimisant son empreinte environnementale. Les entreprises utilisent ses plateformes décisionnelles dans Internet pour modéliser les processus, notamment la récolte des arbres, la conversion du bois et la fabrication de produits. Elles peuvent aussi élaborer des plans de récolte qui prévoient l’évaluation des effets environnementaux.
Aujourd’hui, ces outils sont utilisés dans le monde entier par les entreprises forestières et les fabricants de produits en bois. Depuis sa création, il y a 10 ans, le modèle interdisciplinaire de FORAC a fait du Canada un chef de file dans le domaine. Suède, France, Allemagne, Chili, États-Unis: autant de pays où le consortium a mené des projets en collaboration.
Réunir diverses disciplines et écoles de pensée ne s’est pas fait en criant ciseau. «Il a fallu faire accepter aux gens assemblés autour de la table qu’il y avait des méthodologies différentes qu’on devait respecter, relate Sophie D’Amours. Ensuite, dans la communauté scientifique, il y a très peu de places pour présenter la recherche multidisciplinaire, car les sociétés savantes sont définies en disciplines précises. Notre groupe a dû faire valoir ses contributions par différents canaux.»
Au-delà du fait d’avoir transformé le secteur forestier québécois, FORAC se réjouit d’avoir contribué à former la relève. Plus d’une cinquantaine d’étudiants y sont passés, dont 15 enseignent aujourd’hui dans des universités canadiennes et étrangères. «Ce personnel hautement qualifié est notre plus grande fierté! s’exclame la vice-rectrice. Ce sont des jeunes bourrés de talent, avec un dynamisme incroyable et une capacité réelle de transformer le secteur. Formidables messagers, ils sont capables de transmettre les connaissances dans les gouvernements, les entreprises ou les organismes à but non lucratif.»
Aujourd’hui dirigé par le professeur en foresterie Luc LeBel et codirigé par le professeur en informatique et génie logiciel Jonathan Gaudreault, le consortium ne manque pas de projets pour l’avenir. Nul doute que cette récompense canadienne stimulera l’équipe encore davantage.
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