
L'étudiant-chercheur Antoine Richard et un beau spécimen de saumon atlantique, juste avant sa remise à l'eau.
— Joëlle Bédard
L'étudiant-chercheur Antoine Richard et le professeur Louis Bernatchez, du Département de biologie de l'Université Laval, et leur collègue Mélanie Dionne, du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, ont utilisé des marqueurs moléculaires pour quantifier le succès reproducteur des saumons de la rivière des Escoumins. À l'été 2009, ils ont prélevé des échantillons de tissus chez les 268 saumons qui se sont présentés à la passe migratoire de ce cours d'eau. Des analyses effectuées en laboratoire ont permis aux chercheurs d'obtenir les empreintes génétiques de chaque poisson. Dans les semaines qui ont suivi, 42 de ces saumons ont été pêchés puis remis à l'eau par des pêcheurs sportifs.
Un an plus tard, les chercheurs sont retournés sur la rivière des Escoumins où ils ont capturé, dans 95 sites répartis le long du cours d'eau et de ses tributaires, 2577 alevins issus de l'effort reproducteur de 2009. À l'aide des mêmes marqueurs moléculaires, ils sont parvenus à associer chaque alevin à son père et sa mère probables.
Résultats? Les saumons remis à l'eau font leur juste part dans la reproduction. La proportion d'alevins qu'ils produisent correspond grosso modo à leur abondance relative dans la population. Les séquelles semblent inexistantes chez les saumons de petite taille et elles sont mineures chez les grands saumons. Même les spécimens capturés et remis à l'eau plus d'une fois ne semblent pas perdre leurs moyens quand vient le moment de passer à l'acte dans le lit de la rivière.
«Nos données montrent que certaines précautions peuvent être prises pour minimiser les effets négatifs sur les saumons, précise toutefois Antoine Richard. Par exemple, il vaut mieux garder les prises sous l'eau et il faut éviter les remises à l'eau lorsqu'il fait très chaud. Mais, dans l'ensemble, on peut dire que cette mesure n'affecte que légèrement la reproduction du saumon.»


























