
— Todd Ehiers
L'étude menée en 2007 grâce à la participation de 1 288 agents correctionnels travaillant dans 18 centres de détention du Québec révèle que 19 % des femmes et 12 % des hommes ont consommé des psychotropes dans le mois précédant l'enquête. Les analyses ont cerné trois facteurs qui augmentent significativement le risque de consommation de ces produits: le déséquilibre entre les efforts déployés au travail et la valorisation de l'employé, le manque de soutien de la part des supérieurs ou des collègues et le harcèlement psychologique. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, le niveau de stress et l'intimidation ne semblent pas influencer la consommation de psychotropes.
Les études menées depuis une vingtaine d'années montrent que la consommation de psychotropes varie entre 4 et 20 % selon les corps d'emploi. Lorsque le critère «consommation de psychotropes au cours du dernier mois» est utilisé comme principal paramètre, les taux se situent entre 6 et 10 %. Preuve que l'environnement de travail des agents correctionnels semble en cause, ceux qui travaillent à temps partiel sont deux fois moins susceptibles de recourir aux psychotropes, indiquent les analyses des chercheurs Lavigne et Bourbonnais. Une exposition abrégée au milieu de travail semble donc procurer à ces employés un effet protecteur significatif.