
Du 5 mai au 26 juin 2009, l’étudiante Sonja Behmel, inscrite à la maîtrise avec essai en géographie appliquée, a effectué un stage en développement durable de huit semaines à Panama. Son mandat général a consisté à élaborer un plan et une proposition pour la récupération et la mise en valeur de la portion de la rivière Curundú qui longe le Parque Natural Metropolitano (PNM). Le PNM est une aire protégée de 232 hectares de forêt située au cœur de la ville de Panama. «Mes objectifs spécifiques, explique Sonja Behmel, consistaient à identifier les sources de pollution de la rivière, à trouver la cause de l’importance des inondations et à déterminer l’état des berges. J’ai découvert que le refoulement des eaux n’était pas dû à l’accumulation des déchets que les gens des quartiers pauvres jettent sur les bords de la rivière, comme pensaient les intervenants du milieu. Le phénomène est plutôt dû aux canaux en béton aménagés de chaque côté des autoroutes et des routes pour l’évacuation la plus rapide possible des eaux de pluie vers la rivière. Aussi, de plus en plus d’eau arrive en même temps dans la rivière à cause de l’imperméabilisation croissante de la ville. En temps normal, le milieu naturel sert d’éponge en retenant les eaux de pluie.»
En tout, 12 étudiants universitaires québécois, dont 10 de l’Université Laval, ont pris part à cette deuxième édition du Stage en développement durable de l’Université Laval au Panama. Cette activité à la fois théorique et pratique est une initiative de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS). Elle s’adresse aux étudiants de premier cycle de toutes les facultés ainsi qu’aux étudiants de deuxième cycle dont le programme le permet. Les étudiants d’autres universités du Québec et du Canada sont également admissibles. Les participants de cette année étaient notamment inscrits en génie des eaux, en études internationales et langues modernes, et en géographie. Sur place, les étudiants ont été accueillis par des organisations partenaires publiques ou privées engagées dans le développement durable. L’Institut EDS assurait la supervision des stages.
Durant son stage, Sonja Behmel a trouvé pas moins de neuf causes à la mauvaise qualité de l’eau de la rivière Curundú et aux inondations. En plus des eaux pluviales, il y a notamment les eaux résiduelles en provenance des habitations, des industries et des hôpitaux, et l’érosion et la dénaturalisation des rives. Dans son rapport final, l’étudiante a recommandé la mise en œuvre de trois grands groupes d’action, entre autres pour la gestion des eaux pluviales et la revégétalisation des berges de la rivière Curundú.
Sonja Behmel a aussi confectionné des cartes détaillées des cinq zones de la rivière et tourné un film éducatif de cinq minutes sur des gestes à proscrire pour assurer la pérennité de l’écosystème. Elle a également mené un sondage dans trois quartiers défavorisés qui longent la rivière en aval. «L’enquête, dit-elle, a révélé, entre autres, que la grande majorité des 120 répondants seraient prêts à payer pour avoir un système fonctionnel d’égouts dans les quartiers pauvres.»