
Dominique Lepage est au nombre des lauréats du Concours de vulgarisation de l'Association francophone pour le savoir (Acfas) 2009, pour son texte intitulé «La nouveauté: de l'idéologie à la condition humaine».
«J’avais besoin de faire le point sur ma recherche et j’étais très stimulée à l’idée de traduire un questionnement de ce type en quelques pages, commente la jeune femme. En philosophie comme dans d’autres domaines de recherche, il est facile de perdre le contact avec le réel. Il fallait trouver des mots simples pour expliquer quelque chose d’assez compliqué, somme toute. L’exercice m’a beaucoup plu.» Dans son texte, Dominique Lepage souligne, entre autres, que si la nouveauté est attirante et qu’elle est liée à la découverte et à l’inconnu, en somme qu’elle a ses bons côtés, elle conduit parfois à des désastres majeurs. «Par exemple, le bombardement de la ville d’Hiroshima en 1945 a souligné de manière brutale qu’une innovation technique n’est pas toujours un progrès et que la nouveauté advient parfois pour le pire, constate la chercheuse. Par ailleurs, l’arrivée de personnes et de réalités nouvelles est chaque fois l’assurance d’une continuation, à la fois de la vie et de l’histoire.»
Le sens des choses
Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en philosophie de l’Université de Montréal, Dominique Lepage effectue présentement sa quatrième année de doctorat, en cotutelle avec l’Université de Lyon, en France. «J’ai toujours eu un goût prononcé pour les questionnements relatifs au sens des choses et la philosophie peut nous amener loin sur ce plan, affirme-t-elle. Au-delà de chaque question, il y a une autre question qui se pose. Le poète et écrivain allemand Schiller disait qu’il était attiré par ce qu’il ne comprenait pas. C’est la même chose pour moi.»
Interrogée sur les raisons l’ayant incitée à se pencher sur le sens de la nouveauté, Dominique Lepage répond qu’elle pensait un temps se diriger vers les arts. L’attrait pour la philosophie s’en est mêlé, en même temps que se profilait lentement mais sûrement dans son esprit l’idée d’explorer la notion de nouveauté. «Beaucoup d’artistes et d’auteurs ont créé de la nouveauté chacun dans leur domaine, dit-elle. Je pense à Marinetti, qui a été l’initiateur du mouvement littéraire du futurisme dans les années 1910. Je pense aussi à Rimbaud et à Proust, dont l’écriture marque une rupture avec ce qui s’était fait auparavant, le premier dans la poésie et le second dans le roman.»