
— Marc Robitaille
Le feu aux poudres
«Ces temps-ci, les gens s’intéressent beaucoup à ce qui s’est passé lors de la bataille des plaines d’Abraham, à cause de tout le débat qui a entouré le projet de reconstitution, dit la jeune femme. J’aime beaucoup entendre l’opinion des gens là-dessus. Cela me permet de comprendre leur imaginaire culturel. Moi, j’étais pour la reconstitution de la bataille, lance-t-elle dans cette foulée. Une reconstitution, c’est une représentation de faits historiques, sans aucun jugement. Oui, il y a bel et bien eu conquête. Mais je crois que si on est encore là aujourd’hui, encore vivant comme peuple, comme Québécois, c’est justement parce qu’on a été conquis et qu’on a dû se battre pour la sauvegarde de notre langue et de notre culture.» Et si les Français avaient remporté la fameuse bataille? «On ne fait pas l’histoire avec des "si", rétorque-t-elle. C’est ce qui est arrivé qui compte.»
A la suite de discussions passionnées avec ses collègues caléchiers («tous des maniaques d’histoire», dit-elle en parlant d’eux) sur tout ce qui entoure la bataille des plaines d’Abraham, Sandy Lalancette a demandé à Patrice Groulx, chargé d'enseignement au Département d’histoire et conseiller scientifique pour l’exposition «1756-1763: récit d’une guerre», présentée au Musée de la civilisation, de venir remettre les pendules à l’heure quant à cette fameuse bataille dont peu de gens savent qu’elle s’inscrit dans le contexte de la Guerre de Sept Ans. Tous ceux qui ont assisté à cette petite formation ont affirmé que cette mise au point de leurs connaissances avait enrichi leur tour de calèche.
Après son baccalauréat, Sandy Lalancette compte entreprendre une maîtrise portant sur l’architecture des bâtiments des communautés religieuses dans les années 1940-1950 à Québec. Férue d’architecture et de tout ce qui touche au patrimoine, elle affirme ne pas comprendre que des bâtiments comme la chapelle des Franciscaines sur la Grande-Allée soient purement et simplement rasés. «C’est le genre de décisions qui me dépasse», soupire-t-elle. En attendant, le plus beau compliment qu’un client puisse lui faire est qu’il ne voit plus la ville de la même manière après une visite guidée du Vieux-Québec en sa compagnie.