Pourquoi Chameaux? Rien à voir avec l’expression française qui désigne une femme désagréable ou avec la célèbre marque de cigarettes qui a fait du quadrupède son emblème, préviennent-ils en préambule. «Nous nous sommes inspirés d’Ainsi parlait Zarathoustra, une œuvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche dans laquelle, évoquant les trois métamorphoses de l’esprit, il compare les premiers pas de la démarche intellectuelle à un chameau, précise Élise Boisvert Dufresne, 22 ans. Ce symbole s’applique bien à notre travail.»
Dans ce premier numéro, mis en page par Félix Girard - étudiant au baccalauréat en architecture et graphiste à ses heures -, l’équipe de Chameaux a choisi de s’intéresser au collage, procédé par lequel un auteur s’approprie des matériaux textuels préexistants afin de les insérer dans son œuvre. Il ne s’agit pas ici de plagiat, mais bien d'amalgames afin de créer de nouvelles œuvres. Fourmillant d’exemples et de références, ce premier numéro est extrêmement complet et permet de saisir combien le procédé du collage fait partie intégrante du processus de création littéraire et artistique de notre époque.
Tout à la fois sérieuse et rigoureuse, la revue se veut aussi ludique. Parsemée de dessins et de gravures, elle servira à diffuser des textes de réflexion tout en se distinguant de ses plus ou moins célèbres consœurs. Soutenu par leurs professeurs du Département des littératures et par l’Association de création et études littéraires de l’Université Laval (ACELUL), le groupe entend bien récidiver avec un deuxième numéro. «Le futur est incertain, car il est difficile de parler de ce qui se passera dans quelques années, reconnaît Jeanne Mathieu-Lessard. Mais nous espérons bien que Chameaux est née pour durer.»
En attendant, les six amis planchent déjà sur le nouveau numéro dont la publication est prévue pour l’automne. Le sujet? Le voyage, dans et par la littérature. Quant au thème du troisième numéro, il s'agit de «ce que peut la littérature». Désireuse d'accueillir de nouvelles collaborations, l’équipe de Chameaux espère que de nombreux auteurs se feront connaître d’ici là. «Nous sommes dans un processus d’apprentissage, précise Jeanne Mathieu-Lessard. Cette revue est aussi née parce que nous nous préparons à faire un jour de la littérature ou tout au moins à faire de la langue française notre gagne-pain. Nous espérons donc avoir de nombreux commentaires qui pourront nous permettre d’approfondir notre réflexion et d’améliorer la revue.»
Le premier numéro de Chameaux est épuisé. Il est toutefois possible de feuilleter la revue à la Bibliothèque ou encore dans le local de l’ACELUL. Pour communiquer avec l’équipe de Chameaux: chameaux@lit.ulaval.ca.