Le vendredi 12 décembre au pavillon La Laurentienne, Kabil Jaâ, les étudiants visiteurs de deuxième cycle Luis Estrada et Héloïse Lesimple, ainsi que Abdul-Majid Tayeb-Rafihi inscrit à la maîtrise en administration des affaires ont fait une présentation sur le Brésil à l’occasion d’un colloque organisé conjointement par la Chaire Stephen-Jarislowsky en gestion des affaires internationales et le Groupe d’études et de recherche sur l’Asie contemporaine. Le thème de la rencontre était «Faire des affaires sur les marchés émergents: considérations stratégiques et opérationnelles».
Selon Kabil Jaâ, un certain nombre de secteurs-clés pourraient être très profitables pour les entrepreneurs canadiens et québécois qui voudraient s’implanter au Brésil. «Il existe, dit-il, des occasions d’affaires, notamment pour la firme québécoise Bombardier dans le secteur aéronautique. Embraer, le concurrent brésilien de Bombardier, fait fabriquer certains composants de ses avions en Europe. Pourquoi ne s’associerait-il pas à Bombardier pour que ces contrats soient réalisés au Brésil, dans un partenariat qui serait bénéfique aux deux compagnies?»
Au Brésil, les entreprises canadiennes et québécoises auraient des avantages concurrentiels dans 9 secteurs d’activité riches en possibilités d’affaires. Ce sont les technologies de l’information et des communications, ainsi que les industries de l’agroalimentaire, de l’environnement, des arts et de la culture, des services bancaires et des services touristiques. Il y a aussi le secteur de l’électricité et celui du pétrole et du gaz naturel.
Le Brésil est l’une des 10 plus fortes économies au monde. De 1997 à 2007, les investissements étrangers dans ce pays ont totalisé 207 milliards de dollars américains. De 2001 à 2007, le produit intérieur brut est passé de 1,3 % à 5,3 %. Les services représentent 65 % de l’économie brésilienne, l’industrie 30 % et l’agriculture 5 %. «Grâce à sa structure économique, le Brésil sera l’un des rares parmi les 11 pays émergents à pouvoir faire face à la crise financière internationale, soutient Kabil Jaâ. L’impact sera moins grand. En 2009, on prévoit que la croissance économique atteindra entre 3 et 3,5 %.»
La population brésilienne est jeune, diversifiée et possède un bon niveau de qualification. Les coûts de la main-d’œuvre sont raisonnables. Sur le plan juridique, un investisseur étranger n’a pas à obtenir l’approbation des gouvernements. Par contre, les nombreuses réglementations sont à la fois lourdes et rigides. «Par exemple, explique Kabil Jaâ, il faut 152 jours pour lancer une entreprise comparativement à 58 au Mexique et à 5 aux États-Unis.»
Pour réussir au Brésil, il est fortement recommandé, entre autres choses, de bien connaître la législation du secteur concerné et d’avoir un représentant permanent sur place. «Les Brésiliens, souligne Kabil Jaâ, aiment bien les contacts en personne.»