Ce tableau idyllique n’est pas tiré d’un roman de science-fiction, mais du projet que vise Isabelle Samson dès qu’elle aura terminé ses études de médecine. Oui, ouvrir une clinique en région où on se sentirait comme chez soi, voilà le rêve de cette jeune femme de 23 ans qui pourrait redonner vie à une batterie à plat tant son énergie est contagieuse. Il fallait la voir se démener d’un bout à l’autre du centre commercial Place Fleur de Lys, le 8 novembre, où se tenait le premier Salon Motivation-Santé animé par une centaine d’étudiants en sciences de la santé, un événement dont elle était l’instigatrice. Accordant entrevue sur entrevue aux journalistes, très à l’aise devant un micro, Isabelle Samson, future médecin de famille en région, a répété qu’en matière de santé, rien ne valait la prévention.
«Il faut prévenir au lieu de guérir, préserver la santé au lieu de soigner les maladies, affirme-t-elle. C’est la clé pour désengorger les hôpitaux.» Quant à ses talents de communicatrice que lui reconnaissent tous ceux qui la côtoient, Isabelle Samson n’en fait pas grand cas, bien au contraire. «Tant mieux si je réussis à faire passer le message, dit-elle. Mais là, au moment où je vous parle, je préfèrerais de beaucoup être avec les gens, les écouter et les aider dans la mesure du possible. Car la raison d’être de ma vie, c’est de développer des relations avec les autres.»
La musique qui transfigure
Isabelle Samson est une force tranquille de la nature. À l’âge de sept ans, on lui diagnostique un cancer avec 20 % de chances de s’en sortir. Elle s’en sort. Déterminée à foncer dans cette vie qu’elle a bien failli perdre, Isabelle mène tambour battant une enfance et une adolescence où le sport et la musique occupent une grande place. Joueuse de volleyball accomplie, trompettiste de talent, elle se jette à pieds joints dans les activités parascolaires. Hésitant entre l’enseignement de la musique et la médecine, elle finit par se décider, séduite par la liberté d’action qu’elle perçoit dans la pratique de la médecine. Au début de ses études à l’Université Laval en 2005, Isabelle fonde la chorale MEDissimo, avec une vingtaine d’autres étudiants et étudiantes de la Faculté de médecine. Objectif: mettre un peu de joie dans le cœur des personnes âgées, seules et malades. «J’ai vu des gens qui n’arrivaient plus à se souvenir des prénoms de leurs enfants afficher un grand sourire en reconnaissant certaines paroles des chansons de Charles Trenet, par exemple, dit la jeune femme. Ils étaient littéralement transfigurés par la musique.»
Mieux consommer
Ce souci de contribuer au bien-être des esseulés ou des moins nantis ne date pas d’hier. Son premier projet remonte à l’école primaire où, à l’occasion de l’Halloween, elle organise une «opération bonbons» pour amasser des friandises et les acheminer à des enfants de familles défavorisées. À la fin du secondaire, elle monte un spectacle-bénéfice dont les profits amassés,15 000 $, seront remis à Opération Enfant Soleil. Mais les préoccupations de cette jeune femme hors du commun ne s’arrêtent pas aux personnes, mais concernent également l’environnement. Habitée par une forte conscience écologique, Isabelle Samson a récemment coordonné la journée Mieux consommer pour moins consumer dont le but était d’offrir aux étudiants des options pour favoriser le développement durable. En septembre, elle a remporté le prix de Personnalité 1er cycle du Gala Forces AVENIR pour son engagement sur la voie de l’entraide et de la consommation responsable.
Quand on lui demande comment elle se voit dans 10 ans, Isabelle Samson s’imagine au bras d’un amoureux, à la campagne, avec des enfants qui gambadent autour d’elle. Sans compter ce projet de clinique communautaire pas comme les autres qu’elle mettra sur pied, en tant que médecin de famille sûre de sa destinée. «Mais surtout, je me vois heureuse, lance-t-elle. La vie est tellement belle!»