
La nouvelle aire protégée comprend, entre autres, un couloir vert qui longe la rivière Montmorency.
Située à 70 kilomètres au nord de Québec, la forêt Montmorency couvre un territoire de 66 km2. Cet échantillon représentatif de la sapinière à bouleau blanc est mis en valeur depuis 1964 par l'Université qui y a implanté un programme d’enseignement et de recherche axé sur l'aménagement intégré des ressources. Ce site se veut une vitrine des pratiques respectant les règles de l’utilisation polyvalente et du développement durable des forêts.
La création d’une aire protégée à la forêt Montmorency résulte d’une demande déposée par Louis Bélanger, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt et directeur scientifique de la forêt, et par Hugues Sansregret, directeur des opérations, dont les grandes lignes proviennent des travaux que l’étudiant Martin Barrette a réalisés pour son mémoire de fin d’études. Six secteurs feront partie de la réserve de biodiversité, notamment le bassin du lac Laflamme, où l’impact des précipitations acides est étudié depuis 20 ans, les corridors longeant les rivières Montmorency et Noire, le secteur des Cascades, où le bouleau jaune atteint sa limite nord de distribution, et la tourbière du lac Joncas. «La réserve de biodiversité protégera un échantillon de chacun des écosystèmes de la forêt Montmorency, résume Louis Bélanger. Il s’agit maintenant de restaurer les peuplements anciens en laissant le temps faire l’ouvrage.» Depuis trois ans, les six secteurs sont gérés comme des aires protégées, c’est-à-dire qu’on n’y pratique plus de coupes forestières. Dans certains de ces secteurs, les dernières coupes datent de 20 à 30 ans. «Même si le projet ne répondait pas tout à fait aux normes en raison des petites superficies en cause, le ministère a considéré son importance en ce qui a trait à la sensibilisation et à la formation de nos étudiants dans le domaine des aires protégées», ajoute le professeur.
Cette désignation, qui deviendra officielle au terme d’une consultation publique que mènera le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, ne changera rien aux activités récréatives offertes à la forêt Montmorency. «Comme nous préconisons des activités récréatives durables, il n'y a pas de conflits d'usage», assure Hugues Sansregret. Par contre, toute nouvelle infrastructure devra nécessairement faire partie du plan de conservation et le MDDEP devra donner son approbation avant qu’elle ne soit réalisée.