
Mardi, 22 avril, jour de la Terre: premier parcours de campus pour la Prius hybride du Service de sécurité et de prévention de l'Université. Au volant, le recteur Denis Brière. À ses côtés, le maire de Québec Régis Labeaume. À l'arrière, le doyen de la Faculté des sciences et de génie, Guy Gendron, et le président de la firme EnerSys John D. Craig.
— Marc Robitaille
Une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l’Université amorcera une série de travaux qui porteront tant sur l’amélioration technologique, en conditions réelles, des véhicules hybrides à batterie rechargeable que sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux liés à l’utilisation de ces voitures. Des chercheurs de la Faculté des sciences de l’administration étudieront, sous la supervision du professeur Michel Gendron, divers impacts économiques, environnementaux et sociaux de l’utilisation de ce type de véhicule. Ils chercheront notamment à en évaluer la rentabilité financière pour les consommateurs, à mesurer les coûts de l’installation de bornes d’alimentation ainsi que les modes de paiement lors des recharges, et élaboreront avec Desjardins des contrats financiers novateurs pour ce genre de véhicule.
Des chercheurs de la Faculté des sciences et de génie évalueront quant à eux le comportement de cette voiture en milieu urbain, en optimiseront le rendement et les performances, étudieront les façons d’améliorer les techniques de recharge par le développement de bornes d’alimentation et testeront des technologies d’interconnexion entre la batterie et le réseau électrique.
Priorité à la Prius
La voiture testée dans le cadre de ce projet-pilote sera une hybride de type Prius dont la batterie standard sera remplacée par une batterie au lithium-ion haute performance lui assurant une autonomie de plus de 70 km. Cette batterie pourra être branchée et rechargée à partir d’une prise de courant domestique. Le Service de sécurité et de prévention de l’Université, qui a déjà intégré cette première voiture à sa flotte conventionnelle, envisage par ailleurs la possibilité de remplacer progressivement son parc automobile traditionnel par ce type de véhicule. Si les résultats de ce premier projet-pilote s’avèrent concluants, une deuxième phase de cette étude, qui pourrait inclure jusqu’à 50 véhicules, sera étendue à la grandeur de la Ville de Québec.
«Le développement durable est au cœur des préoccupations de l’Université Laval, a déclaré le recteur Brière en conférence de presse. C’est pourquoi nous comptons nous engager de façon concrète à soutenir des projets tel que celui présenté aujourd’hui, qui constitue une voie prometteuse pour relever le défi planétaire que représente la réduction des gaz à effet de serre.» « Le Mouvement Desjardins est heureux de s’associer à l’Université Laval pour la conduite de cette étude qui permettra de développer ici, à Québec, une expertise unique», a fait valoir Pauline D’Amboise. Plus qu’un simple partenaire financier, Desjardins mettra aussi son savoir-faire d’institution financière au service de ce projet en explorant, par exemple, la possibilité de développer un produit financier qui pourrait soutenir l’offre aux consommateurs de ce type de véhicule dans le marché.»
Laval, pionnière
L’Université Laval joue un rôle de leader dans le réseau universitaire québécois en matière de développement durable. Première université au Québec à voir ses résidences étudiantes certifiées «Établissement vert Brundtland», elle a été le premier établissement à se doter d’un programme de récupération des matières compostables, en 2006, la première université à se doter d’un programme de récupération multi-matières, en 1994 (750 tonnes recyclées annuellement) et à se doter d’une politique environnementale, en 1994.
L’Université affiche d’autres actions concrètes: réduction de plus de 20 % des gaz à effet de serre produits sur le campus grâce à l’installation en 2008 d’une nouvelle chaudière électrique; création, en 2007, d’une table de concertation sur le développement durable réunissant des représentants de l’ensemble de la communauté universitaire; création en 2007 du Fonds de développement durable d’une valeur de 2 M$ – le plus important en son genre au Québec – visant à soutenir les initiatives de la communauté universitaire en matière de développement durable; mise en place en 2006 d’un programme d’efficacité énergétique avec un potentiel d’économie annuelle de 2,7 à 3,2 M $.
Laval est également à l’avant-scène de la recherche sur le développement durable. Selon la revue scientifique Conservation Biology (2007), elle se situe au premier rang des universités francophones du pays en matière de recherche sur la préservation de la biodiversité. Elle a créé en 2005 l’Institut Hydro-Québec en Environnement, Développement et Société, qui regroupe près de 50 chercheurs et 180 étudiants dans des champs d’expertise liés à divers aspects du développement durable