Le regard d’autrui
«On savait déjà que les stratégies de lecture influençaient le processus de compréhension de textes, souligne Marc Lafontaine. Cependant, très peu de recherches portent sur la motivation ou sur l’anxiété en lecture.» Aux fins de son étude, le chercheur a utilisé trois échelles de mesure: les attitudes envers la lecture en général, la motivation à lire en anglais langue seconde et l’anxiété à devoir lire en anglais langue seconde. L’analyse des données montre que l’anxiété pourrait ne pas se limiter à l’activité de lecture. Le regard d’autrui compte également: on ne souhaite pas que les autres soient témoins de notre incompétence dans le domaine. À preuve certaines réponses à des questions, comme: «En général, je suis embarrassé d’avoir à lire un texte en anglais» et «En classe, je crains que les autres étudiants constatent que je comprends difficilement un texte en anglais», montrent bien que les étudiants sont mal à l’aise de savoir que leurs pairs doutent de leur compétence à lire en anglais.
«Moins on se sent compétent à lire un texte en anglais ou à être capable d’en expliquer le contenu, moins on se sent motivé à lire en anglais, explique Marc Lafontaine. Les professeurs doivent être conscients que, d’une part, l’anxiété peut fortement influencer la compréhension des textes en anglais et que, d’autre part, certains étudiants sont réticents à dire qu’ils ne se sentent pas à l’aise d’aborder des textes dans cette langue. Comme les étudiants sont tous plus ou moins confrontés à la lecture de documents en anglais au cours de leurs études, je pense qu’on doit offrir un appui à ceux qui éprouvent des difficultés, en présentant en français le plan détaillé d’un texte à lire en anglais, par exemple.»