
L'Université est motivée par la volonté de respecter les droits des personnes, de leur éviter toute forme de discrimination, de leur accorder un traitement équitable et des chances égales de succès.
L’Université Laval s’intéresse à tout ce qui touche au phénomène humain, c’est l’essence même d’une université complète. Le campus de l’Université est aussi un milieu de vie riche et stimulant. Le spirituel et le religieux font donc partie des préoccupations d’enseignement et de recherche de l’Université ainsi que de la vie quotidienne de la communauté universitaire. Milieu ouvert sur le monde et multiculturel, la communauté universitaire de Laval compte quelque 40 000 personnes aux origines géographique, linguistique et culturelle très variées. Depuis les trois dernières décennies, une vingtaine de groupes religieux ont été formellement reconnus au sein de la communauté. Le Bureau d’accueil et d’animation base son intervention sur la conviction qu’il est formateur, enrichissant et utile de non seulement s’ouvrir aux différences culturelles, mais de les protéger et de les promouvoir. «Nous réussissons, année après année, à faire de l’Université Laval un milieu de vie respectueux des différences culturelles et religieuses, sachant en valoriser les richesses de manière harmonieuse, et cela dans le respect de nos politiques, de nos règlements et de la Charte des droits et libertés de la personne», a fait valoir Guy St-Michel.
Une expérience de terrain
Le Service d’animation religieuse, qui a remplacé en 1970 le Service de pastorale, est mandaté pour accompagner et servir tout membre de la communauté universitaire dans sa vie spirituelle et religieuse. Au même titre que les autres services de l’Université, il accueille, encadre, réfère et soutient prioritairement les étudiants qui veulent amorcer ou poursuivre une expérience religieuse. Le Service a aussi pour mandat d’agréer les associations étudiantes de nature religieuse. Parmi les critères de reconnaissance des groupes religieux, on note l’obligation d’être composé majoritairement d’étudiants et de renoncer à toute forme de recrutement agressif ou coercitif, sans oublier la volonté de contribuer à la vie communautaire de l’Université. Les associations religieuses sont traitées exactement comme toutes les autres associations étudiantes, qu’elles soient sportives, culturelles, politiques, humanitaires ou autres. L’expérience sur le terrain de l’équipe d’animation religieuse a permis de développer une approche multireligieuse et interreligieuse. En fait, cette approche correspond à peu près au modèle interculturel dont la société québécoise fait la promotion depuis quelques décennies.
Des pratiques d’harmonisation
L’Université est motivée par la volonté de respecter les droits des personnes, de leur éviter toute forme de discrimination, de leur accorder un traitement équitable et des chances égales de succès. Les pratiques d’harmonisation, les accommodements ou les arrangements amiables ne se limitent pas seulement aux sphères du spirituel et du religieux, on les retrouve avec les personnes handicapées, celles qui sont en processus d’apprentissage de la langue française, les étudiants qui pratiquent des sports d’excellence ou encore les étudiants militaires qui sont appelés en mission à l’étranger. Dans le domaine religieux, l’Université s’est doté en 2004 d’orientations pour le traitement des demandes d’accommodement reposant sur des motifs religieux. Les demandes en ce domaine sont essentiellement de deux types: le report d’examen et l’utilisation de locaux. Une double préoccupation guide le traitement de toute demande: respecter la liberté de conscience et la liberté de religion tout en assurant la qualité de la formation de l’étudiant. Aussi, dans le but d’accommoder une personne, il n’est jamais question, en aucun moment, de diminuer soit les exigences reliées à son parcours scolaire soit le sérieux de l’évaluation de celui-ci. À l’expérience, il conviendrait mieux de parler «d’ajustements concertés» pour décrire ce qui est vécu à l’Université.
Pour faciliter le traitement des demandes, les parties impliquées peuvent faire appel au soutien d’un conseiller, en l’occurrence le directeur du Bureau d’accueil et d’animation. Celui-ci est en position de vérifier en toute objectivité l’existence de l’obligation religieuse invoquée par un étudiant et les modalités d’application ou les mesures d’assouplissement prévues à l’intérieur même de la tradition religieuse dont se réclame l’étudiant. Cette approche permet de se libérer d’une conception de la religion définie à partir des seules convictions ou perceptions de l’adepte d’une religion. La religion retrouve une dimension plus «objective» et plus communautaire. À ce jour, les demandes d’accommodement demeurent rarissimes et les solutions proposées permettent presque toujours de satisfaire toutes les parties concernées.
En participant aux travaux de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, l’Université Laval veut contribuer au nécessaire effort de réflexion qui devrait permettre à la société québécoise de demeurer centrée sur certaines orientations et de se rallier harmonieusement et efficacement à certaines valeurs structurantes de notre vouloir-vivre ensemble.
Le mémoire de l’Université Laval présenté à la Commission est disponible sur le site Internet de l’Animation religieuse.