Les établissements d’enseignement supérieur québécois sont une porte d’entrée importante pour l’immigration, en particulier en région. Ce pouvoir d’attraction passe d’abord par l’accueil d’étudiants internationaux dans les programmes de formation, mais aussi par l’embauche de professeurs et de chercheurs d’origine étrangère.
Selon Nicole Lacasse, « l’Université Laval est l’établissement d’enseignement où l’on trouve le plus grand nombre de personnes d’origine étrangère à Québec : 1 390 employés et près de 4 000 étudiants qui détiennent un permis de séjour d’études ou un permis de résidence permanente au Canada. Cette présence fait du campus de l’Université Laval un milieu multiculturel riche, mais aussi une pépinière de futurs immigrants qualifiés et bien intégrés ». Selon un rapport d’enquête récent, près de 70 % des étudiants internationaux de l’Université Laval souhaitent immigrer au Canada.
Selon le recteur Denis Brière, « la concertation entre les universités, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec, et le ministère de la Citoyenneté et de l’immigration du Canada est la clé du succès pour une augmentation harmonieuse du nombre d’immigrants ».
Certaines recommandations de l’Université ont trait à des mesures pour faciliter le recrutement d’étudiants internationaux. La simplification des processus administratifs (permis de séjour, visas, etc.) et la stimulation du recrutement dans des domaines où l’on constate une pénurie de main-d’œuvre s’imposent. D’autres recommandations visent plutôt à favoriser l’intégration sociale et économique des nouveaux arrivants. Le défi de l’immigration hors des grands centres est important, il faut attirer en région des immigrants, mais aussi les garder alors que les communautés culturelles d’ancrage y sont moins présentes et les possibilités d’emploi moins évidentes. Pour réussir à attirer et à retenir plus d’immigrants dans la grande région de Québec au cours des prochaines années, l’Université propose de concevoir et d’aménager sur le campus, en partenariat avec la Ville de Québec et les gouvernements, une Maison internationale. Celle-ci serait un carrefour stratégique de rencontres et d’échanges entre les étudiants québécois, les étudiants internationaux et les citoyens de la région.
L’Université Laval recommande aussi de mener une campagne gouvernementale de sensibilisation au développement social interculturel auprès des résidents et des employeurs. Elle souhaite par ailleurs des améliorations au programme de travail hors campus pour les étudiants internationaux. Elle recommande enfin de perfectionner l’arrimage entre les gouvernements, les corporations professionnelles et les établissements d’enseignement supérieur afin de mieux reconnaître les acquis des immigrants en vue des reconnaissances professionnelles et, au besoin, du développement de formations adéquates. L’Université ne peut agir seule et ses actions devront être appuyées par les autorités compétentes et le milieu socio-économique.