Que s’était-il donc passé ? En mai dernier, une impudente journaliste du journal Le Soleil, cherchant à faire son travail normal d’investigation, avait demandé à l'Université Laval d'avoir accès à certains rapports d'années d'étude et de recherche (AER qu’on appelait autrefois année sabbatique ). Alerte générale au SPUL: il était évident que cette personne ne cherchait qu’à nous nuire et il fallait donc absolument l’en empêcher pour qu’elle ne dévoile pas ce qu’elle aurait trouvé.
Cette attitude d’un syndicat auquel je suis obligé d’adhérer et de cotiser et qui s’autorise ensuite à agir et parler en mon nom m’insulte. Quand je prends une AER, je n'ai rien à cacher au retour. Je n'ai pas peur que les gens disent que j'ai pris une année de vacances aux frais de la princesse. Je suis même parfois fier de ce que l'Université m'a permis de faire en terme de rayonnement de l'institution et d'accomplissement personnel.
Si certain ne font rien, c’est leur problème. Nous n’avons pas à les défendre en instaurant un black-out qui donne légitimement à penser, en particulier aux journalistes, que nous avons beaucoup de choses à cacher ! Je regrette cette «olymelisation» rampante qui semble toucher un nombre croissant de catégories de personnel en nivelant les choses par le bas et en donnant cette désespérante impression que les syndicats ne sont là que pour défendre ceux de leurs membres qui sont en tort au détriment des autres qui, dans une forte majorité, font correctement leur travail.
GÉRARD VERNA
Professeur au Département de management
1 Selon la tradition, l’année sabbatique était chaque septième année, durant laquelle, conformément à la loi mosaïque, les terres étaient laissées en jachère et leurs produits naturels abandonnés aux pauvres. On comprend que l’Université ait fini par renoncer à cette appellation pour en adopter une plus fringante.