
La campagne de Jean-Claude Dufour se fera sous l’angle du changement. «Le contexte financier restrictif actuel, la concurrence d’autres universités et les choix difficiles nous forcent à changer», affirme-t-il. Le candidat défendra deux idées-forces: la réussite et la qualité. Selon lui, l’attraction et la rétention des étudiants passent par ces deux concepts qui doivent s’appliquer aussi bien à l’institution comme telle, qu’à l’enseignement et à la recherche. «Notre principale raison d’être, ce sont les étudiants, souligne-t-il. Il faut donc faire en sorte qu’ils reçoivent la meilleure formation possible et qu’ils aiment leur milieu de vie. Il en est également ainsi pour l’ensemble des membres de la communauté universitaire pour qui la qualité de vie au travail est importante. C’est comme ça que l’on construit la continuité et l’appartenance.» Selon lui, il faut adapter la formation aux exigences d’une société en mutation. «L’enseignement, dit-il, est en train d’évoluer parce que l’étudiant change. Il change par le travail à temps partiel, par son statut familial et par ses exigences à être en lien avec les milieux de pratique professionnelle.» Ce positionnement de l’Université, le professeur le voit avec des partenaires. «La société qui nous environne, explique-t-il, évolue tellement vite que l’Université a besoin d’une certaine aide de l’extérieur pour suivre le rythme, pour être plus opportuniste. On ne peut plus imaginer que l’Université va réaliser seule sa mission. La solution passe par l’établissement de partenariats solides, ou des ententes gagnant-gagnant avec la collectivité.»
Être stratégique
Jean-Claude Dufour croit qu’il serait possible de dégager une marge de manœuvre financière, et ce, malgré les sévères restrictions budgétaires imposées à l’Université. «Nos décisions financières sont de qualité, mais elles doivent en plus être stratégiques», précise-t-il. Pour lui, être stratégique consiste, par exemple, à assister davantage les professeurs dans les grandes demandes de subvention, à faire toutes les démarches de support de ces demandes auprès des organismes de financement, à s’intéresser aux besoins des collaborateurs de l’Université, et particulièrement de la société qui l’entoure. «Être stratégique, poursuit Jean-Claude Dufour, c’est aussi actualiser le Plan stratégique de l’Université afin de conserver le focus et l’enlignement des ressources lui permettant de rester leader. Aujourd’hui, l’environnement dans lequel évoluent les entreprises force celles-ci à revoir et à adapter leur planification stratégique aux six mois.»
Selon lui, le plus grand défi d’un recteur demeure la mobilisation de l’ensemble de la communauté universitaire. «Le manque de mobilisation représente la première contrainte à une gouvernance efficace», ajoute-t-il. S’il est élu, Jean-Claude Dufour proposera d’abord un projet éducatif et s’inspirera du rapport final de la Commission d’examen des processus de gestion à l’Université Laval. «C’est un excellent rapport qui pose les bonnes questions, indique-t-il. C’est à nous d’y trouver les bonnes réponses. Il y a beaucoup à faire de ce côté.»
Faire valoir l’institution autrement
Jean-Claude Dufour se lance dans la course au rectorat parce qu’il croit que son expérience peut être profitable à l’Université. «Je suis professeur ici depuis trente ans, dit-il, et j’adore mon métier et mon université. Mais j’ai aussi des capacités pour faire valoir l’institution autrement. Je suis prêt à partager mon expérience avec la communauté universitaire, relativement au mode de fonctionnement de l’institution, sa culture organisationnelle, sa mission. Pour moi, le poste de recteur n’est pas l’aboutissement d’une carrière, mais la continuité d’une démarche de gestion bien planifiée. Cela représente de bons défis que je suis prêt à relever.»
Le professeur Dufour enseigne au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation depuis 1977. Agronome de formation, il a obtenu une maîtrise en économie rurale et un doctorat en administration de l’Université Laval. Il a occupé le poste de directeur de son département de 1995 à 1999, avant d’être doyen de sa faculté de 1999 à 2003. Il a siégé au conseil d’administration du Conseil des recherches agroalimentaires du Canada pendant quatre ans, ce qui lui a permis de développer un réseau de contacts importants. En 2001, il a reçu le Mérite interprofessionnel décerné par l’Office des professions et l’Ordre des agronomes du Québec. Jean-Claude Dufour est membre, depuis 2004, du comité Forces Avenir pour l’Université, une activité qu’il priorise car l’enjeu sociétal, pour lui, est crucial. Enfin, il est membre actif du Conseil d’administration, du Conseil universitaire et du Comité exécutif de l’Université.
«Je suis perçu comme un rassembleur audacieux et tenace, dit-il. Je suis un bon communicateur, je tiens énormément au travail en équipe et j’exerce un leadership empathique, comme je crois l’avoir assez bien prouvé au cours de ma carrière. Mes grandes réalisations comprennent l’encadrement de 53 étudiantes et étudiants inscrits aux études supérieures et la réalisation du projet de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels, ainsi que l’obtention de six chaires de recherche du Canada pour ma faculté. J’ai aussi assuré le meilleur enseignement possible à mes étudiants pendant toutes ces années.»