Depuis mon arrivée en sol russe, je découvre Moscou avec le regard d’une passionnée de la Russie postsoviétique, d’une étudiante à la maîtrise en science politique et d’une jeune femme de 26 ans qui, tous les jours, fait face à la nouveauté. Que ce soit le fonctionnement administratif de l’Université d’État des sciences humaines où j’étudie la langue russe pour deux trimestres, les caractères cyrilliques présents sur tous les produits lorsque je fais mon marché, les nombreuses lignes et stations de métro avec lesquelles je dois me familiariser, et la langue et les mœurs des Moscovites que je dois apprivoiser… tout est pour moi à la fois effort et émerveillement, apprentissage et épanouissement. Il me semble que, comme un enfant, je fais tout pour la première fois.
Je partage ma chambre avec une Japonaise fort sympathique qui ne parle pas un seul mot d’anglais et avec laquelle, par conséquent, j’ai la chance d’améliorer quotidiennement ma capacité à parler et à comprendre le russe. Il est drôle de nous voir parler ensemble, toutes deux armées de nos dictionnaires, y cherchant constamment des mots nouveaux afin de mieux nous comprendre. En plus de ma situation de colocation, les cours de français que je donne à des étudiants russophones me donnent la chance de solidifier les connaissances acquises dans le cadre de mes cours de langue russe.
Ayant comme ambition d’être une politologue spécialiste des politiques nationales et internationales russes, le fait de lire, d’écrire et de parler le russe représente pour moi une priorité. Je suis ici non seulement par intérêt universitaire, mais aussi par intérêt personnel, c’est-à-dire non seulement pour comprendre la Russie, mais aussi pour la vivre, la sentir et capter, dans la mesure du possible, ce qu’est la mystérieuse âme russe: «La Russie est une devinette enveloppée dans un mystère à l’intérieur d’une énigme». Est-ce vrai? Mon expérience en sol russe confirmera-t-elle cette célèbre phrase prononcée par Winston Churchill en 1939 ou l’infirmera-t-elle? Le défi est lancé et je suis certaine que le programme Moscou-Québec me permettra de le relever.»