Comment se rapprocher sans être proches? Après environ un an d'études et de travail à distance, voilà une question qui taraudait les membres de l'Association des étudiants de 1er cycle en environnement, foresterie et génie du bois de l'Université Laval (AEFEUL). Alors vice-présidente des affaires sportives au sein du groupe, Monica Gagnier a voulu y répondre. Son projet, Sous-boilympique, a remporté un prix Projet parascolaire au Gala de la vie étudiante 2021.
Le défi collait bien à la personnalité de l'étudiante en deuxième année au baccalauréat en aménagement et environnements forestiers. «Je viens d'une famille tissée serrée; je suis très proche de mes trois frères et de ma famille élargie. Pour moi, la bonne entente, c'est important», dit-elle.
Rassembleuse dans l'âme, cette Franco-Ontarienne est aussi une sportive née. L'idée d'amener les gens à bouger pour leur mieux-être physique et psychologique allait donc de soi. «Mais faire sortir les gens à distance, c'est difficile. Pour augmenter leur motivation, j'ai pensé organiser une compétition amicale.»
Réunir toute la Faculté
À l'automne 2020, l'AEFEUL avait tenu un événement semblable, mais à petite échelle. «Une édition de pratique, seulement pour les membres de l'asso», précise Monica. Cette fois, l'étudiante voyait grand. «Je voulais un événement élargi à toute la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, auquel tous se sentiraient appelés à participer.»
Étudiants de tous les cycles, professeurs, chargés de cours, personnel de soutien et administratif, sans oublier les membres de la direction, étaient donc invités à former des équipes, puis à pratiquer des activités sportives dont ils compilaient la durée grâce à un formulaire en ligne. Chaque 15 minutes équivalaient à un point. Les trois équipes ayant accumulé le plus de points étaient déclarées gagnantes.
En ce qui concerne le volet logistique et de traitement des données, Monica a pu compter sur l'aide d'Olivier Roberge, étudiant en première année au baccalauréat coopératif en opérations forestières et coorganisateur de l'événement. «C'est un vrai pro d'Excel. Sans lui, la réalisation du projet n'aurait pas été possible», assure-t-elle.
Lancé le 8 février pour une durée de deux semaines, l'événement a eu des répercussions positives dès ses débuts, se rappelle Monica. «Une dynamique s'est installée, les profs en faisaient mention dans leurs cours; ils attisaient la compétition. Des membres du personnel que je ne connaissais pas me contactaient pour me parler de Sous-boilympique.»
D'ailleurs, pourquoi ce nom? «Il rappelle notre domaine d'études, détaille l'étudiante. Dans le même sens, les équipes inscrites devaient se nommer en s'inspirant d'une plante qui pousse sous la canopée forestière.»
Sport, environnement, énigmes et bingo
Choux puants, Carottes sauvages et autres Sanguinaires du Canada, ce sont 28 équipes, pour un total de 260 participants, qui se sont jointes au mouvement. Patin, ski, planche, raquette, marche, yoga… Elles ont accumulé 51 200 minutes de sport. Ce qui est impressionnant, note Monica.
Sachant toutefois que le volet sportif de l'événement risquait de ne pas inspirer tous les représentants de la Faculté, la coorganisatrice a pensé y greffer quelques volets autour d'autres centres d'intérêt. Ces activités supplémentaires permettaient aussi d'amasser des points à ajouter dans la banque des équipes.
Ainsi, d'une part, des énigmes à résoudre en groupe leur ont été proposées. «L'idée, c'était de faire travailler les gens ensemble, mais dans un autre cadre que les études». D'autre part, Sous-boilympique encourageait les participants à poser des gestes à portée environnementale. Réduire son utilisation de plastique, diminuer sa consommation de viande, nettoyer sa boîte de courriels comptaient parmi les initiatives proposées.
Enfin, Monica parle avec entrain du bingo interfacultaire organisé sur Zoom. «Ça a été une belle soirée, s'enthousiasme-t-elle. Pendant la pause, les gens se sont mis à échanger librement, on mettait de la musique, on se montrait nos chats.» Cette occasion de créer des liens dans une atmosphère décontractée, l'étudiante la voyait aussi comme un clin d'œil à sa grand-mère Gagnier. «Elle est une adepte du bingo, et moi aussi par ricochet.» Éloignées physiquement, pandémie oblige, la dame et sa petite-fille se textent néanmoins fréquemment.
Forte de cette organisation réussie qui, tient-elle à le mentionner, a pu compter aussi sur le concours de nombreux bénévoles, Monica Gagnier entend bien continuer de s'impliquer dans sa faculté. Elle et son complice, Olivier Roberge, planchent déjà sur la préparation de la Semaine des sciences forestières 2022. Ce rendez-vous annuel aura lieu en mars prochain. «Et on a déjà plein d'idées», assure-t-elle.