Le lundi 11 novembre, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack, les membres de la communauté universitaire et le grand public seront conviés à quatre conférences sur le thème général des sciences géomatiques. Ces présentations se dérouleront dans le cadre de la Journée SIG, un événement de dimension internationale visant à mieux faire connaître l’importance, dans nos sociétés modernes, des systèmes d’information géographique et des données et applications géospatiales. À l’Université, la journée est organisée par la Bibliothèque en collaboration avec l’Association canadienne des sciences géomatiques – section Champlain. L’entrée sera gratuite et ouverte à tous.
Guillaume Moreau est doctorant en sciences forestières. Nicolas Roulx, lui, est candidat à la maîtrise en sciences géographiques. Tous deux sont des passionnés de plein air. À l’été 2018, avec quatre autres amis, ils ont vécu une grande aventure d’exploration et de découverte dans le Nord québécois et labradorien, un territoire d’une très grande beauté. Sur une période de 65 jours, ils ont franchi 1600 kilomètres, principalement en canot, entre Schefferville au Québec et Nain au Labrador. Le groupe a pu faire la descente contemporaine d’une rivière non cartographiée à ce jour. Il a récolté des échantillons de bois de façon rigoureuse sur un gradient latitudinal de 500 km dans le cadre d’une recherche en écologie forestière. Cette étude porte sur l’impact des changements climatiques sur la croissance des arbres dans le Nord. Les jeunes explorateurs ont aussi découvert des sites archéologiques préhistoriques jamais recensés auparavant.
Les deux étudiants prononceront la conférence d’ouverture de la Journée SIG à compter de 12h35. Leur expédition était baptisée AKOR.
«Nous avons voulu partir en autonomie complète, notamment en emportant un stock de nourriture déshydratée nous permettant de nous alimenter pendant quelques semaines, jusqu’à un poste de ravitaillement, explique Guillaume Moreau. Pour connaître et tracer le mieux possible le parcours, nous avons d’abord étudié les photos satellitaires de la région fournies par Google Earth, un outil ultrapuissant. Nous avons ensuite passé des heures à analyser tous les bassins versants de ce vaste territoire en s’appuyant sur les cartes de Google Maps. Nous avons aussi recherché les cartes topographiques et écologiques de toutes les rivières de la région pour, entre autres, savoir où sont les rapides et repérer les peuplements forestiers que je voulais étudier.»
Durant l’expédition, pour se situer sur le territoire, les pagayeurs ont fait un usage quotidien de boussoles, de cartes topographiques et du GPS, le système de navigation et de positionnement par satellite. Des panneaux solaires fournissaient l’énergie nécessaire à la recharge de leurs piles.
«Cette région subarctique est fascinante, affirme le doctorant, c’est un monde de géants. Elle est traversée par de très grosses rivières, ce qui crée de grandes vallées avec des enclaves de forêt boréale. Cet écosystème forestier est exceptionnel. Ce sont de vraies forêts avec des arbres de 20 centimètres de diamètre.»
À cause d’un printemps tardif, les jeunes aventuriers ont dû tirer leurs canots et marcher sur des lacs gelés pendant 160 km. En tout, ils ont pagayé sur quatre rivières et deux océans, dont la mer du Labrador. Ils ont notamment fait 600 km le long de la côte de l’océan Atlantique Nord, où vivent des ours polaires. La rivière George, l’une des plus grandes au Québec, ils l’ont descendue en pleine crue, en débâcle et à travers les glaces. Ils ont aussi remonté une rivière agitée, la Koroc, sur 130 kilomètres. Pendant un temps d’arrêt, ils ont escaladé le plus haut sommet du Québec, le mont D’Iberville.
Concours, conférences et stations d’expériences géospatiales
Cette conférence sur l’expédition AKOR sera suivie de la remise des prix d’un concours cartographique et de la présentation du concours Mon projet en 360°. Des élèves de 5e année de l’école Les Sources, à Québec, présenteront des œuvres cartographiques individuelles créées sur le thème des «Explorateurs». L’objectif du concours est de sensibiliser les élèves à la géographie, à la cartographie et à l’orientation spatiale. Dans le cadre du concours Mon projet en 360°, des étudiants inscrits aux cycles supérieurs à l’Université Laval auront trois minutes chacun pour livrer un exposé clair et convaincant de leur projet de recherche. Ces projets doivent comporter un volet géospatial ou faire appel à l’utilisation d’un SIG.
Suivront trois autres conférences. Le professeur Marc Gervais, du Département des sciences géomatiques, traitera des hauts et des bas de l’information géospatiale. Pour sa part, le professeur Benoît Lamarche, de l’École de nutrition, présentera les données géospatiales comme un intrant essentiel pour la santé publique de précision en nutrition. Quant à Luc Sylvain, directeur arpentage chez ABTECH Services polytechniques, il parlera du scanner laser 3D.
Tout au long de cette demi-journée, sept stations d’expériences géospatiales occuperont l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Dans l’une d’elles, le visiteur pourra tester un nouveau casque de réalité virtuelle. Cette technologie permettra d’explorer des univers virtuels immersifs et interactifs, comme une forêt et une salle de construction de moteurs d’avion.
D’une station à l’autre, il sera possible, entre autres, de se familiariser avec les drones et l’imagerie aérienne, d’explorer le campus de l’Université Laval avec une vue aérienne en 3D à partir d’un poste stéréoscopique numérique, et de façonner de petits paysages en 3D intégrant le réel et le virtuel. Cette dernière démonstration sera basée sur la technologie de la réalité géospatiale augmentée.
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