
Le Réseau international étudiant pour le climat - UniC est une initiative de l’Université Laval. Il vise à promouvoir et mettre en valeur le rôle des étudiants universitaires dans la lutte contre les changements climatiques et à construire des passerelles entre cette action étudiante et la société. Partout sur la planète des jeunes se mobilisent pour participer au projet collectif de la transition vers une société sobre en carbone.
Promouvoir et mettre en valeur le rôle des étudiants universitaires dans la lutte contre les changements climatiques et à construire des passerelles entre cette action étudiante et la société. C’est le mandat que se donne le Réseau international étudiant pour le climat – UniC qui sera lancé le 8 octobre prochain. Cette initiative de l’Université Laval est pilotée par l’Institut EDS, en collaboration avec le Fonds vert du gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada et la Ville de Québec.
Selon le coprésident du comité scientifique du Réseau, également professeur au Département de science politique, Jean-Frédéric Morin, ce nouveau réseau, une initiative sans précédent dans le monde universitaire, vient répondre à une aspiration. «La crise climatique nous interpelle tous, dit-il, notamment les étudiants universitaires. Partout sur la planète ceux-ci se mobilisent dans leurs cours, leurs projets de recherche ou leurs initiatives entrepreneuriales et citoyennes. Les étudiants veulent que les choses changent et ils veulent participer au projet collectif de la transition vers une société sobre en carbone.»
L’objectif du Réseau UniC est de fédérer les étudiants universitaires autour de projets collectifs et interdisciplinaires qui vont venir appuyer l’échange de savoirs et de pratiques, impulser de nouvelles collaborations et valoriser l’action étudiante en faveur du climat. «Nous nous attendons à des solutions concrètes et créatives, souligne le professeur. Ces solutions qui n’existent pas et qui doivent être inventées doivent venir des étudiants eux-mêmes. Le Réseau doit permettre à chacun d’aller plus loin.»
Au niveau international, la reconnaissance de l’importance de l’action étudiante dans la protection de l’environnement existe depuis de nombreuses années. Dès 1992, lors de la rédaction de la Déclaration de Rio, les États soulignaient la nécessité de «mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier».
Le Réseau UniC a défini cinq domaines de coopération. De nombreuses thématiques sont liées à l’action étudiante en faveur du climat. Pensons à l’intégration des enjeux climatiques aux programmes universitaires, à la recherche interdisciplinaire sur le climat, à la réduction et à la compensation des gaz à effet de serre sur les campus, à la création et à la commercialisation de nouvelles technologies par les étudiants, et à l’engagement des étudiants dans les forums décisionnels à l’extérieur du campus. «Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), comme Équiterre, ont été créées autour d’étudiants», rappelle-t-il.
Pourquoi un réseau? «Les ONG et les entreprises, explique Jean-Frédéric Morin, entretiennent plusieurs réseaux pour partager les pratiques, créer des coalitions, échanger de l’information. Même chose pour les villes et les États sur la question du climat. Pensons à l’Accord de Paris sur le climat et aux conférences de l’ONU sur le changement climatique. Nous nous sommes rendu compte qu’il n’existe pas de tels réseaux pour les étudiants universitaires.»
Selon lui, la mise sur pied du Réseau UniC ne répond pas à un besoin de sensibilisation à la cause climatique. «Bien souvent, poursuit-il, les étudiants en savent déjà beaucoup sur le climat. Le Réseau sert plutôt à partager les expertises sur une foule d’activités, par exemple le désinvestissement des énergies fossiles. Dans de nombreux pays, des étudiants tentent de convaincre leur université de se retirer de ce secteur. Or, ils mènent cette action sur leur campus sans la partager avec l’extérieur. Le Réseau permettra ce partage.»
Un réseau de 220 membres
Le Réseau compte actuellement 220 membres étudiants. La première vague de sélection a eu lieu au printemps dernier. Le candidat ou la candidate devait produire une capsule vidéo d’une à deux minutes expliquant ses motivations à faire partie du Réseau UniC et présentant la nature de son engagement dans le domaine du climat. Plus de 1000 candidatures ont été acheminées à l’Université Laval. Parmi les personnes sélectionnées, on compte 60% de femmes et 40% d’hommes. Le tiers d’entre eux sont francophones (34%). Près des trois quarts (70%) vivent à l’étranger. L’ensemble des disciplines universitaires sont représentées. Un second appel à candidatures aura lieu cet automne.
Anne Bernard est doctorante en sciences forestières. Au fil des ans, ses projets de recherche ont porté sur des enjeux environnementaux liés à la gouvernance forestière et ses activités parascolaires ont eu comme dénominateur commun l’environnement durable. L’étudiante est aussi coprésidente du comité scientifique du Réseau UniC. «Notre processus de sélection est tout à fait innovant pour un réseau de notre ampleur, affirme-t-elle. Il s’agit d’un processus de sélection par les pairs qui a permis à des étudiantes et des étudiants déjà membres du Réseau d’évaluer les candidatures et de faire la sélection. Nous tenions particulièrement à ce point pour que les membres sélectionnés développent un sentiment d’appartenance envers le Réseau, mais aussi pour se l’approprier. Nous désirons maintenir ce processus de sélection dans les prochaines années.»
Le Réseau UniC fait sienne la déclaration du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC, dans son rapport de 2014. Le Réseau reconnaît la richesse que représentent les «systèmes et pratiques du savoir autochtone, local et traditionnel, y compris la vision holistique qu’ont les populations autochtones de leurs collectivités et de leur environnement» dans la lutte contre les changements climatiques.
«Nous ne désirons pas définir des thématiques “autochtones” afin de ne pas créer un clivage entre les personnes autochtones et non autochtones, indique Anne Bernard. L’ensemble des sujets qui sont abordés dans le Réseau UniC touchent tout le monde. Le but du Réseau est de faciliter les échanges liés aux actions climatiques pour tous les étudiants. Comme il s’agit d’un réseau international, nous ciblons des étudiants autochtones de partout sur la planète. Et nous travaillons activement pour avoir des participants autochtones du Québec et du Canada.»
Les activités du Réseau comprendront des projets collectifs tels que des baladodiffusions, un dictionnaire vidéo des changements climatiques, une revue ainsi qu’un forum. Des événements sont également au programme. Mentionnons la tenue d’ateliers tout au long de l’année et la tenue du Sommet UniC à l’Université Laval en juillet 2021.
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