«Une grande expérience essentiellement humaine.» C’est en ces termes que la rectrice Sophie D’Amours décrit la pandémie de coronavirus qui se répand sur le globe. Selon elle, l’Université Laval a la capacité d’affronter efficacement les bouleversements amenés par cette menace. «Nous avions mis en place une politique de gestion de crise, rappelle-t-elle. Depuis quelques semaines, une cellule de veille préparait la possibilité de directives pour encadrer la manière dont nous allions poursuivre nos activités d’enseignement et de recherche. On voit combien cela a aidé le Centre de gestion de crise à intervenir rapidement pour faire face à la situation.»
Le premier objectif de la direction a été de se conformer aux directives sanitaires et de les respecter. Ensuite, elle s’est attaquée au rapatriement des étudiants et membres du personnel à l’étranger, puis à la validation du trimestre d’hiver.
«Nous travaillons de façon ferme pour diplômer le plus grand nombre et accompagner nos étudiants vers la réussite de leur projet d’études, explique la rectrice. Après la pandémie, le Québec aura besoin d’eux pour appuyer tous les secteurs d’activité et contribuer à la relance économique.»
Selon elle, valider le trimestre passait par le «déboulonnage» des règlements et des politiques qui, dans le contexte de travail, «pouvaient nous barrer le chemin». «Il fallait les lever pour la durée de la crise, poursuit-elle. C’était un moyen exceptionnel pour nous permettre d’avancer.»
De tels changements n’auraient pu être possibles sans la pleine et entière collaboration des organisations syndicales. «Nous avons beaucoup travaillé avec les syndicats, indique-t-elle. Je les salue pour leur sens du devoir et leur sens des responsabilités. Nous avons pu établir des ententes rapidement.»
L’une des principales mesures mises en place concerne les solutions d’offre de formation à distance pour les cours de l’Université, du moins ceux qu’il est possible de donner à distance du point de vue pédagogique. «Tous les cours en classe qui peuvent être offerts en ligne, en différentes modalités, le seront, affirme Sophie D’Amours. Il est clair que l’apprentissage en laboratoire, qui implique des manipulations, ne peut être effectué à distance. Maintenant, le professeur peut décider que suffisamment de manipulations ont été faites en laboratoire et qu’il peut terminer son cours à l’aide de vidéos. D’ailleurs, j’ai vu des enseignants être extrêmement créatifs en recourant, par exemple, aux courriels, aux vidéos sur YouTube et à notre portail numérique d’études. Les signaux que nous recevons des facultés indiquent que nous allons réussir avec ces technologies.»
La riposte à la pandémie passe aussi par les projets de recherche lancés récemment. «Nous avons plusieurs professeurs actifs en recherche en ce moment même, souligne la rectrice. Ils redoublent d’efforts pour trouver des solutions pour contrer la COVID-19. La science fera partie de la réponse à cette crise mondiale.»
Le gouvernement du Québec a reconnu un rôle stratégique aux universités dans le contexte de la pandémie. «Ce rôle, dit-elle, permet à nos établissements de déployer les modalités d’enseignement dans tous les formats possibles autres qu’en présentiel, et ce, afin de permettre la poursuite de leur mission. Il y a quelques jours, le gouvernement a réitéré que la formation en ligne faisait partie des activités essentielles à maintenir. C’est une bonne nouvelle pour nous. Nous voulons que le plus grand nombre de nos étudiants puissent obtenir leur diplôme.»
Depuis le mercredi 25 mars, les étudiants peuvent s’inscrire à la session d’été. Cette année, compte tenu des circonstances exceptionnelles amenées par la COVID-19, l’Université n’offrira que les cours utilisant des solutions de formation à distance.
Chaque jour, la direction communique avec la communauté universitaire avec sa page Web consacrée à la COVID-19. Un rythme s’est installé. «Une sorte de cadence s’est également établie dans notre façon de gérer les défis, qui sont partout et qui changent de jour en jour», indique la rectrice.
Dans l’accomplissement de ses tâches, Sophie D’Amours s’est ajustée à la nouvelle réalité. Jusqu’au 20 mars, elle travaillait à son bureau du pavillon des Sciences de l’éducation. Depuis, elle travaille de son domicile avec, si nécessaire, des passages au bureau. Ses journées sont faites de courriels, de téléconférences et de visioconférences. Deux fois la semaine, elle participe à une réunion téléphonique avec les doyens et les directeurs de services. «Chaque jour, ajoute-t-elle, les responsables des grands secteurs apportent des dossiers au Centre de gestion de crise. Des décisions sont prises et communiquées à la communauté universitaire. Cette structure permet d’être très agiles.»
La rectrice se dit «très fière» de la communauté universitaire. «Nous sommes tous solidaires, et aussi de la Ville de Québec et du gouvernement, explique-t-elle. Nous sommes également très créatifs. Notre communauté est fantastique et profondément engagée à l'égard des étudiants et de la mission de l’Université.»
Selon elle, il ne fait pas de doute que l’Université Laval réussira à surmonter le défi actuel. «Les nuages, dit-elle, vont finir par s’éloigner. Les membres de la communauté universitaire en ressortiront plus forts et plus fiers. L’Université continuera à influencer les choses de façon significative.»