Les chercheurs arrivent à ces conclusions après avoir étudié le lien entre l'énergie dépensée dans différentes activités physiques par 1 913 femmes pendant leur grossesse et le poids de leur bébé à la naissance. Premier constat: en moyenne, les femmes qui dépensent plus d'énergie dans le sport et l'entraînement physique pendant le premier trimestre donnent naissance à des bébés de plus petit poids que celles qui sont peu actives. Par contre, leur risque de donner naissance à un bébé de petit poids pour son âge gestationnel n'augmente pas pour autant. Second constat: l'exercice réduirait de 17% le risque de donner naissance à un bébé de poids élevé pour son âge gestationnel, ce qui est une bonne chose considérant les complications périnatales associées aux «gros bébés». Troisième constat: les chercheurs n'ont observé aucune corrélation entre le poids du bébé et l'énergie dépensée dans les sports et l'entraînement physique pendant les second et troisième trimestres.
À la lumière de ces résultats et de ce qui était déjà connu sur la question, Isabelle Marc estime que «les femmes dont la grossesse ne présente pas de risque particulier peuvent maintenir, dès le premier trimestre, le niveau d'activité physique qu'elles avaient auparavant. Si elles pratiquaient des activités physiques à une intensité vigoureuse avant de devenir enceintes, elles pourraient continuer de le faire, avec l'accord de leur médecin. Les sports de contact sont toutefois à éviter.»
La situation semble différente pour les femmes qui souffriront de prééclampsie pendant leur grossesse. Cette condition médicale, qui survient dans environ 5% des grossesses, augmente le risque d'avoir un bébé de petit poids pour son âge gestationnel. Les analyses des chercheurs suggèrent que, chez ces femmes, la pratique d'une activité physique vigoureuse pendant le premier trimestre entraîne aussi une diminution du poids du bébé à la naissance. «Les femmes prédisposées à la prééclampsie devraient donc être prudentes et se limiter à des exercices d'intensité modérée, estime la professeure Marc. Il faut aussi leur fournir un suivi médical et nutritionnel adéquat afin de s'assurer que le foetus se développe normalement.»
Outre l'équipe de l'Université Laval, les auteurs de l'étude sont Benjamin Guinhouya, de l'Université Lille II, François Audibert, de l'Université de Montréal, et William Fraser, de l'Université de Sherbrooke.