Le projet de Frédéric Laugrand se fera selon une approche multidisciplinaire combinant l’anthropologie, la science politique, le droit, l’éducation et la linguistique. Les chercheurs proviendront de l’Université Laval, d’autres universités canadiennes et d’une université hollandaise. Des organisations du Nunavut seront mises à contribution. L’un des objectifs sera de contribuer à la formation d’une jeune génération de leaders inuits qui souhaitent lier la tradition et la modernité. «Les aspects originaux de la recherche sont l’organisation d’ateliers de travail sur les différentes formes de leadership inuit, le travail avec des leaders inuits de plusieurs générations et des deux sexes, et la combinaison de plusieurs perspectives et méthodologies», explique Frédéric Laugrand.
Le projet comprend notamment la production de 10 biographies de leaders inuits. «Nous prévoyons des retombées pour la formation étudiante inuite et universitaire, ainsi qu’une meilleure collaboration entre des chercheurs du Sud et les Inuits», indique-t-il.
Des innovations très peu diffusées
Le projet de Paul-André Lapointe repose sur un partenariat avec l’ensemble des parties qui composent le monde du travail et de l’emploi au Québec. Il a comme point de départ trois constatations. L’une d’elles est à l’effet que, depuis 20 ans, les conditions de travail et d’emploi se sont détériorées et qu’il y a eu un blocage dans la diffusion des innovations sociales relatives au monde du travail et de l’emploi. Comme exemples d’innovations, mentionnons les pratiques qui améliorent la santé et la sécurité des travailleurs, et les modes d’organisation et de relations du travail qui font davantage appel à la participation et au partenariat.
«Les innovations, dont la diffusion large était attendue, compte tenu de la supériorité de leurs performances sociales et économiques, sont très peu diffusées et, lorsqu’elles sont présentes dans un milieu, elles ont tendance à disparaître rapidement, soutient Paul-André Lapointe. D’une manière plus générale, la diffusion des innovations sociales s’est faite selon un processus biaisé qui n’a retenu que celles davantage favorables aux performances financières des entreprises.»
Ce dernier croit que les travaux de recherche pourront favoriser le développement économique et social. «Les innovations sociales étudiées, dit-il, sont susceptibles de contribuer à un renversement de la dynamique d’évolution récente vers une plus grande libéralisation des régimes de travail au Québec et au Canada. Elles sont également susceptibles d’orienter la dynamique vers le modèle nordique qui se caractérise par un capitalisme plus raisonnable.»